Cet été, plus qu’à tout autre moment de l’année, les routes du Québec ont déroulé leur ruban d’asphalte devant de nombreux vacanciers. Parmi ces derniers, plusieurs se trouvaient visiblement à bord de véhicules trop petits, même s’il s’agissait très majoritairement de trop gros VUS.
Ces automobiles peinaient en effet à contenir valises, glacière et vélos. La tentation était trop grande, pour certains conducteurs, de tout caser n’importe comment afin de prendre la route sans tarder.
Pourtant, pour la sécurité de tous, Il est élémentaire de respecter la réglementation ! Hélas, peu d’automobilistes s’en soucient. Pire encore, les contrevenants sont rarement — peut-on écrire jamais ? — sanctionnés. Notez, c’est le cas pour bien des comportements de violence et d’incivilité sur nos routes. Vous l’avez remarqué, vous aussi ?
C’est vrai que les effectifs policiers sont insuffisants. « On doit choisir nos batailles, en quelque sorte », se désole un policier montréalais rencontré au coin de la rue. Parfois, pas le choix de fermer les yeux sur certaines infractions ou encore de sanctionner seulement les plus criantes. » Pourtant, cette infraction ― bagages ou attelages placés dangereusement ― coûte cher, plus de 500 $, sans oublier les frais.
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La plaque et les feux sont-ils visibles?
Suspendre un porte-vélos ou un plateau contre le couvercle du coffre ou du hayon du véhicule n’est pas interdit. Loin de là. En revanche, si ceux-ci gênent votre visibilité (notamment, la vision arrière ou rétrovision au travers des cadres et des guidons), ou encore si ces installations masquent les feux arrière et la plaque d’immatriculation, vous contrevenez à la loi.
« Le Code de la sécurité routière mentionne très clairement que la plaque d’immatriculation d’un véhicule doit être lisible en tout temps », indique Geneviève Côté, porte-parole de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ). Dans la foulée, elle cite un extrait de l’article 32 : « La plaque d’immatriculation doit être libre de tout objet ou de toute matière pouvant en empêcher la lecture. »
Cela s’applique aussi à ces automobilistes – je l’ai vu cet été – qui camouflent leur plaque à l’aide d’un masque jetable (oui, oui !) ou encore à ceux qui omettront de la déneiger l’hiver prochain.
La règle existe depuis longtemps. Elle est peu observée parce que rarement sanctionnée.
« Comme pour l’ensemble des règlements du Code, les policiers sont responsables de leur application, souligne Geneviève Côté. Dans le cas présent, ce sont eux qui jugent si la plaque est suffisamment lisible et décident de donner ou non une contravention, selon leur pouvoir discrétionnaire. »
Mais il n’y a pas que les policiers qui vous ont à l’œil : l’appareil photo d’un cinémomètre (radar, péage automatisé ou contrôle de circulation aux feux rouges) doit, lui aussi, pouvoir bien capter votre plaque. Et veillez à ce que celle-ci soit bien éclairée, sans quoi vous risquez une amende supplémentaire (minimum 30 $) !
Petits efforts, bonnes solutions
À moins de vouloir jouer les hors-la-loi, il existe des solutions. La plus sûre consiste à vous équiper d’une rampe de signalisation. Cet accessoire requiert une prise électrique spécifique dans le véhicule. Cette option, j’en conviens, est coûteuse et parfois très (trop) compliquée.
Cela n’est pas le cas du support de plaque d’immatriculation (une cinquantaine de dollars) qui se fixe à l’attelage et qui, quel bonheur !, comporte un système d’éclairage intégré. Il n’est pas vilain non plus d’apposer des bandes réfléchissantes sur l’armature de votre porte-vélos ou plateforme. Ce faisant, vous vous assurez que ceux-ci demeurent bien visibles par les autres usagers de la route.
Quel que soit votre porte-vélos, veillez à ce que les sangles soient bien tendues. Sans quoi, elles risquent de se détendre complètement au bout de quelques kilomètres.
Ne serait-il pas plus simple de se conformer à la loi (votre plaque est bien dégagée, tout comme les feux) en hissant vos vélos ou autres accessoires sur le toit ? Pas sûr… Outre l’effort physique que cela requiert, il importe de rappeler que les objets placés sur le toit influencent grandement la consommation d’énergie, essence ou électricité (jusqu’à 20 %). C’est du moins ce qu’indiquent les essais réalisés cette année par l’Allgemeiner Deutscher Automobil-Club, le club automobile allemand (ADAC). À la réflexion, un support de plaque d’immatriculation est plus économique, moins éreintant... et moins coûteux qu’une contravention.
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