Cyberintimidation: comment aider votre enfant à y faire face

&Agrave; l&rsquo;&eacute;cole primaire, William (nom fictif) se faisait tourner en ridicule par des &eacute;l&egrave;ves en raison de ses difficult&eacute;s d&rsquo;apprentissage. En cinqui&egrave;me ann&eacute;e, l&rsquo;intimidation s&rsquo;est transport&eacute;e sur Facebook.&laquo;&thinsp;Mon fils m&rsquo;en a parl&eacute;, raconte la m&egrave;re de William, aujourd&rsquo;hui &acirc;g&eacute; de 15 ans. Je m&rsquo;&eacute;tais d&eacute;j&agrave; plainte aupr&egrave;s de la direction de l&rsquo;&eacute;cole, mais &ccedil;a n&rsquo;avait rien donn&eacute;.&thinsp;&raquo; D&eacute;cid&eacute;e &agrave; ne pas laisser la situation d&eacute;g&eacute;n&eacute;rer, elle s&rsquo;est connect&eacute;e au compte de son fils pour sommer l&rsquo;intimidateur de le laisser tranquille (les experts d&eacute;conseillent toutefois cette fa&ccedil;on de faire, car elle peut provoquer une escalade). R&eacute;sultat&thinsp;? Le jeune intimidateur s&rsquo;est mis &agrave; l&rsquo;insulter. &laquo;&thinsp;Je lui ai dit que je savais qui il &eacute;tait, o&ugrave; il habitait, et que j&rsquo;irais montrer les captures d&rsquo;&eacute;cran de la conversation &agrave; ses parents s&rsquo;il continuait&thinsp;&raquo;, raconte-t-elle. L&rsquo;intimidation a cess&eacute;.Mais il arrive que la cyberintimidation m&egrave;ne &agrave; une fin tragique. Ainsi, la jeune Rehtaeh Parsons s&rsquo;est suicid&eacute;e en 2013 en Nouvelle-&Eacute;cosse apr&egrave;s qu&rsquo;une photo de sa pr&eacute;sum&eacute;e agression sexuelle a &eacute;t&eacute; diffus&eacute;e sur Internet et apr&egrave;s avoir subi du harc&egrave;lement en ligne.Ce ph&eacute;nom&egrave;ne touche aujourd&rsquo;hui bon nombre de jeunes, et les cyberintimidateurs s&eacute;vissent sur les r&eacute;seaux sociaux, dans les courriels, les textos, les messageries instantan&eacute;es, les groupes de discussion, etc. En somme, ils utilisent les technologies de communication pour intimider ou harceler les gens.&gt;&gt; &Agrave; lire aussi: Comment soigner une d&eacute;pression et remonter la penteComment mettre la cyberintimidation K.O.&thinsp;? Toutes les &eacute;coles primaires et secondaires du Qu&eacute;bec disposent de programmes de sensibilisation pour contrer l&rsquo;intimidation, en ligne ou ailleurs. Devant la multiplication des cas de sextage &ndash; utilisation d&rsquo;images ou de vid&eacute;os intimes pour faire chanter sa victime &ndash;, certains corps policiers ont r&eacute;agi. Par exemple, au printemps dernier, la police de Gatineau a lanc&eacute; la campagne #GARDECAPOURTOI. De son c&ocirc;t&eacute;, le Service de police de Saint-J&eacute;r&ocirc;me a d&eacute;velopp&eacute; une trousse d&rsquo;intervention &laquo;&thinsp;sexto&thinsp;&raquo;, destin&eacute;e aux intervenants dans les &eacute;coles.En tant que parent, vous avez aussi un r&ocirc;le &agrave; jouer en cas de cyberintimidation. Voici des conseils pour aider votre jeune.Loin d&rsquo;&ecirc;tre un ph&eacute;nom&egrave;ne nouveau, l&rsquo;intimidation s&rsquo;est amplifi&eacute;e avec les r&eacute;seaux sociaux. &laquo;&thinsp;Avant, on rentrait chez soi et on avait la paix jusqu&rsquo;au lendemain, souligne Ren&eacute; Morin, porte-parole du Centre canadien de protection de l&rsquo;enfance. Maintenant, l&rsquo;intimidateur vous poursuit en ligne.&thinsp;&raquo; Les t&eacute;l&eacute;phones intelligents accentuent le probl&egrave;me puisqu&rsquo;ils permettent de diffuser sans d&eacute;lai photos et vid&eacute;os.Les incidents se produisent chez les jeunes d&egrave;s la cinqui&egrave;me ann&eacute;e du primaire, au moment o&ugrave; apparaissent les d&eacute;fis de socialisation. Or, la pr&eacute;vention devrait commencer bien avant cela afin de les aider &agrave; d&eacute;velopper leur estime personnelle. &laquo;&thinsp;Faire du renforcement positif est un moyen d&rsquo;y arriver&thinsp;&raquo;, souligne Jos&eacute;e Duquet, sexologue et intervenante pour Tel-Jeunes et la Ligne Parents. &laquo;&thinsp;Si votre enfant peine &agrave; s&rsquo;affirmer, vous pouvez aussi l&rsquo;aider &agrave; r&eacute;pliquer aux critiques&thinsp;&raquo;, sugg&egrave;re Nathalie Parent, psychologue. Il sera ainsi moins susceptible de se faire intimider.Assurez sa s&eacute;curit&eacute; en ligneContrer la cyberintimidation commence par l&rsquo;adoption de comportements s&eacute;curitaires en ligne. Abordez cette question avec votre jeune. Insistez sur l&rsquo;importance de ne pas communiquer ses informations personnelles &agrave; des inconnus. Utilisez les &eacute;v&eacute;nements de l&rsquo;actualit&eacute; pour appuyer vos propos.Rappelez-lui de r&eacute;gler les param&egrave;tres de confidentialit&eacute; de ses comptes, et apprenez-lui &agrave; le faire au besoin. &laquo;&thinsp;Snapchat, par exemple, permet de g&eacute;olocaliser ses amis. Quand on sait l&rsquo;insouciance avec laquelle les jeunes en acceptent de nouveaux, on peut craindre que des &eacute;trangers les suivent &agrave; la trace&thinsp;&raquo;, illustre Ren&eacute; Morin. Informez votre enfant que les contenus diffus&eacute;s peuvent &ecirc;tre enregistr&eacute;s m&ecirc;me s&rsquo;ils s&rsquo;effacent rapidement.&gt;&gt; &Agrave; lire aussi: Les services sp&eacute;cialis&eacute;s pour troubles d&rsquo;apprentissageCertains parents exigent d&rsquo;&ecirc;tre amis avec leur jeune. D&rsquo;autres r&eacute;clament ses mots de passe. &laquo;&thinsp;Votre enfant vous trouvera peut-&ecirc;tre envahissant, mais il doit comprendre que la vie priv&eacute;e n&rsquo;existe pas sur Internet, indique Ren&eacute; Morin. Tu ne peux pas r&eacute;clamer le respect de ta vie priv&eacute;e quand des centaines de personnes te suivent.&thinsp;&raquo;Reste qu&rsquo;une relation ouverte et de bonnes discussions sont souvent plus efficaces que le contr&ocirc;le, les restrictions et les interdictions. &laquo;&thinsp;Il faut maintenir la communication avec l&rsquo;enfant et le faire parler de ce qu&rsquo;il vit en ligne&thinsp;&raquo;, croit Isabelle Plante, chef de la Division de la recherche, du d&eacute;veloppement et de la strat&eacute;gie organisationnelle au Service de police de Gatineau. &laquo;&thinsp;Les jeunes sont fut&eacute;s, pr&eacute;vient pour sa part sa coll&egrave;gue polici&egrave;re Sandrine Poulin. Ils peuvent ouvrir un deuxi&egrave;me compte &agrave; l&rsquo;insu des parents. Et m&ecirc;me si on confisque leur appareil, ils ont acc&egrave;s &agrave; Internet &agrave; l&rsquo;&eacute;cole.&thinsp;&raquo;Offrez-lui votre soutienQue faire si votre jeune se fait cyberintimider&thinsp;? Son premier r&eacute;flexe sera de tenter de r&eacute;gler la situation par lui-m&ecirc;me. Il pourrait aussi refuser que vous vous en m&ecirc;liez par crainte de repr&eacute;sailles. Si vous d&eacute;couvrez qu&rsquo;il est aux prises avec ce probl&egrave;me, discutez-en avec lui. &laquo;&thinsp;Dites-lui que vous &ecirc;tes inquiet et que vous comprenez qu&rsquo;il traverse une situation difficile, ce qui arrive souvent quand on est jeune&thinsp;&raquo;, recommande Nathalie Parent.S&rsquo;il aborde lui-m&ecirc;me la question, prenez-le au s&eacute;rieux. &laquo;&thinsp;La derni&egrave;re chose que veulent les jeunes, c&rsquo;est que leurs parents soient au courant de leurs probl&egrave;mes. S&rsquo;ils se confient, c&rsquo;est que la situation a pris des proportions importantes&thinsp;&raquo;, constate Ren&eacute; Morin.Quoi qu&rsquo;il en soit, les reproches sont inutiles. Votre enfant a surtout besoin d&rsquo;&ecirc;tre soutenu. Certains vivent une grande d&eacute;tresse, et les services d&rsquo;un psychologue peuvent &ecirc;tre n&eacute;cessaires. &laquo;&thinsp;Il se peut toutefois que votre enfant &eacute;prouve un malaise &agrave; rencontrer celui de l&rsquo;&eacute;cole, souligne Nathalie Parent. Dans ce cas, tournez-vous vers un CSLC ou une clinique priv&eacute;e.&thinsp;&raquo; Si votre jeune refuse toute aide, prenez l&rsquo;initiative de consulter afin d&rsquo;&ecirc;tre mieux outill&eacute; pour l&rsquo;aider. ag&eacute; de 14 &agrave; 18 ans affirme avoir d&eacute;j&agrave; re&ccedil;u un sexto.Source&thinsp;: Agence de la sant&eacute; et des services sociaux. Ce que dit la loiIntimider ou diffuser les photos intimes d&rsquo;autrui peut &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute; comme un acte criminel. Voici des exemples d&rsquo;accusations auxquelles les cyberintimidateurs s&rsquo;exposent. S&rsquo;ils sont reconnus coupables, ils peuvent faire face &agrave; diff&eacute;rentes peines, qui peuvent, dans les cas les plus graves, aller jusqu&rsquo;&agrave; la d&eacute;tention&thinsp;:&bull; Production de mat&eacute;riel de pornographie juv&eacute;nile&thinsp;: prendre une photo ou une vid&eacute;o intime d&rsquo;un mineur. &laquo;&thinsp;Dans le cas o&ugrave; un jeune prend une photo de lui-m&ecirc;me et que celle-ci est partag&eacute;e par d&rsquo;autres, il ne sera pas accus&eacute;, rassure Isabelle Plante, chef de la Division de la recherche, du d&eacute;veloppement et de la strat&eacute;gie organisationnelle au Service de police de Gatineau. Il ne doit pas avoir peur de porter plainte, il sera trait&eacute; comme une victime.&thinsp;&raquo; La situation pourrait &ecirc;tre diff&eacute;rente si le jeune a pris des photos de lui dans le but de les vendre, par exemple, ce qui &eacute;quivaudrait &agrave; de la production de mat&eacute;riel pornographique.&bull; Possession de mat&eacute;riel pornographique juv&eacute;nile&thinsp;: conserver une image intime d&rsquo;un mineur, m&ecirc;me si c&rsquo;est la personne sur la photo qui l&rsquo;a envoy&eacute;e.&bull; Distribution de mat&eacute;riel pornographique juv&eacute;nile&thinsp;: partager ou diffuser les images intimes d&rsquo;un mineur.&bull; Publication non consensuelle d&rsquo;une image intime&thinsp;: partager ou diffuser des images intimes d&rsquo;une personne sans son consentement, peu importe son &acirc;ge.&bull; Harc&egrave;lement criminel&thinsp;: envoyer plusieurs messages &agrave; une personne, lui faisant craindre pour sa s&eacute;curit&eacute;.&bull; Menace&thinsp;: menacer de blesser ou de tuer une personne.&bull; Extorsion&thinsp;: menacer quelqu&rsquo;un dans le but d&rsquo;obtenir quelque chose. Faites cesser l&rsquo;intimidationLa plupart du temps, l&rsquo;intimidation s&rsquo;arr&ecirc;te d&egrave;s qu&rsquo;elle est d&eacute;nonc&eacute;e, assure Sandrine Poulin. Si votre jeune refuse de porter plainte, adressez-vous directement &agrave; l&rsquo;&eacute;cole ou aux policiers. &laquo;&thinsp;Expliquez [&agrave; votre enfant] que vous comprenez sa peur, mais que vous ne pouvez laisser la situation perdurer&thinsp;&raquo;, souligne Nathalie Parent. Pour pr&eacute;server sa confiance, informez-le de votre d&eacute;marche, recommande la psychologue. Il pourra choisir d&rsquo;y participer ou non.&bull; Faites des captures d&rsquo;&eacute;cran ou imprimez les messages re&ccedil;us pour avoir des preuves afin de porter plainte.&bull; Avertissez les r&eacute;seaux sociaux concern&eacute;s. Chacun poss&egrave;de des m&eacute;canismes pour bloquer des utilisateurs et signaler des publications inappropri&eacute;es. Vous trouverez la marche &agrave; suivre sur AidezMoiSVP.ca.&bull; Contactez le fournisseur de t&eacute;l&eacute;phonie cellulaire si l&rsquo;intimidation se fait par texto. Il pourrait vous aider &agrave; bloquer un num&eacute;ro ou &agrave; changer le num&eacute;ro de votre enfant.&bull; Portez plainte &agrave; l&rsquo;&eacute;cole. Chaque commission scolaire a son plan de lutte contre l&rsquo;intimidation, et la direction est tenue par la loi d&rsquo;intervenir, indique Esther Chouinard, porte-parole au minist&egrave;re de l&rsquo;&Eacute;ducation.&bull; Portez plainte au service de police de votre municipalit&eacute; si vous croyez qu&rsquo;un acte criminel a &eacute;t&eacute; pos&eacute;.Quelques ressourcesCentre canadien de protection de l'enfanceCyberaideTel-jeunesLigneParents&gt;&gt; &Agrave; lire aussi: Comment choisir un psychoth&eacute;rapeute?

Cyberintimidation: comment aider votre enfant à y faire face

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