Les téléphones modulaires, c’est pour bientôt!
Vous en avez assez de devoir acheter un nouveau téléphone à chaque fois qu’une pièce s’avère défectueuse? Google a peut-être la solution: un appareil modulaire dont on peut remplacer les composantes.
Photo: motorolaara.com
Écran fissuré, performances au ralenti, boutons défectueux, haut-parleur qui grésille: toutes les raisons semblent bonnes pour changer de téléphone intelligent à la fin d’un contrat de deux ans.
C’est sans compter les nouveautés technologiques telles
que les lecteurs d’empreintes digitales et les caméras toujours plus perfectionnées qui vous incitent à remplacer un appareil encore fonctionnel pour un nouveau.
D’où l’intérêt d’un téléphone intelligent modulaire dont vous pourriez changer des pièces au besoin, un peu comme sur un ordinateur.
L’idée a émergé parallèlement, autour de 2013, à deux endroits: chez Motorola (une filiale de Google de 2012 à 2014) ainsi que chez le designer industriel Dave Hakkens, aux Pays-Bas.
Ce dernier a d’ailleurs collaboré avec Motorola par la suite sur le Projet Ara, une plateforme de développement de téléphones modulaires, aujourd’hui menée par Google.
Téléphone minimaliste
Le premier appareil issu de ce projet devrait arriver sur le marché au cours des prochains mois, au coût d’environ 50 $. Très minimaliste, muni d’un processeur, d’un écran, d’une pile et du Wi-Fi, il constituera avant tout une base à laquelle vous pourrez rattacher des composantes vendues séparément: caméras avant et arrière, antenne cellulaire, etc.
Google fabriquera la base, mais toutes les pièces complémentaires proviendront de fabricants tiers. Une telle approche devrait ouvrir la porte à l’innovation. Par exemple, le développeur ARrAy Labs prévoit offrir une pile dont l’autonomie serait 10 fois supérieure à celle des piles déjà sur le marché.
>> À lire aussi: le test de téléphones intelligents de Protégez-Vous
Quelques bémols
L’idée du téléphone modulaire a beau être emballante, certains observateurs se montrent sceptiques. Le designer Dave Hakkens en vante les vertus écologiques, mais les consommateurs ne seront-ils pas tentés de changer souvent les composantes de leurs appareils, utilisant au final des ressources comparables à ce qu’ils auraient utilisé avec un téléphone standard ?
Les téléphones modulaires pourraient aussi se montrer moins performants que les appareils actuels, dans lesquels toutes les composantes sont optimisées pour travailler ensemble. De plus, le succès de ces appareils dépendra non seulement de l’intérêt des consommateurs, mais aussi des fabricants de composantes, sans qui le téléphone modulaire de Google ne sera qu’une base stérile.
Un projet ambitieux
Chez Google, les responsables du Projet Ara sont Regina Dugan et Paul Eremenko, deux anciens employés de la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA), une agence gouvernementale américaine qui a contribué à la naissance d’Internet et du GPS. Parmi les partenaires du projet, il y a aussi l’entreprise américaine 3D Systems, dont les imprimantes 3D permettront aux développeurs de produire facilement, et en grande quantité, leurs composantes destinées aux appareils de Google.
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