Les livres numériques prennent de la couleur
Kobo vient de mettre à jour deux de ses liseuses — les modèles Clara et Libra — pour ajouter de la couleur à leur écran E-Ink censé imiter le papier d’un livre imprimé. Était-ce l’élément manquant pour donner l’élan tant espéré aux livres numériques ?
De la couleur et de la texture : les liseuses deviennent de plus en plus sophistiquées pour se rapprocher le plus possible de l’expérience de la lecture sur papier. Voici quatre modèles pour sortir d’une vision du monde monochrome.
Kobo Clara Colour
La Clara Colour est plus abordable que la Libra Colour. Rakuten, la société japonaise à qui appartient la marque Kobo, explique qu’il s’agit en quelque sorte de l’équivalent pour les livrels (le terme officiel pour parler de livres numériques) du format de poche pour les livres imprimés.
Son format est plus compact et elle est un peu plus légère que la Clara. Son affichage tactile rétroéclairé fait 6 pouces de diagonale. La technologie utilisée s’appelle E Ink Kaleido 3. Sa résolution est de 300 pixels par pouce pour les éléments en noir et blanc, et de 150 pixels par pouce pour les éléments en couleur.
Notez qu’elle offre une palette de 4096 couleurs.
À titre indicatif, une résolution de 300 points par pouce (ppp) est l’équivalent de la résolution nécessaire pour imprimer des documents en haute résolution. En principe, donc, quand le lecteur tient un appareil tel que la Clara à une distance normale de ses yeux, il ne devrait pas distinguer l’espace entre chacun des pixels; cela donne donc l’impression que le texte ou les images affichés sont lisses comme sur du papier.
La résolution de couleur inférieure n’est pas un problème grave, au contraire. La couleur, pour une liseuse, tient pour le moment un rôle très accessoire : on voit les pochettes de livres en couleur dans la bibliothèque des livrels stockés sur l’appareil, ou accessibles via l’un ou l’autre des services auxquels la Kobo peut se connecter pour offrir plus de lecture encore.
Évidemment, la couleur sera la bienvenue si vous lisez des bandes dessinées à l’aide de cette liseuse. Kobo n’insiste pas trop là-dessus, car la bande dessinée n’est pas un filon exploité par le fabricant.
C’est un peu dommage, car la technologie Kaleido 3, comme son nom l’indique, est la troisième génération de l’affichage couleur développée par les entreprises derrière la technologie E Ink. On en parle ces jours-ci, parce que c’est la première version de cette technologie qui est assez performante et assez abordable pour être intégrée dans des liseuses relativement bon marché.
La Clara Colour ne coûte que 180 dollars, après tout.
À 6 pouces de diagonale, son écran n’est pas tout à fait assez grand pour lire des BD numérisées, dont le format serait plus adapté à un écran de 10 ou 11 pouces. En revanche, il convient très bien pour lire les milliers de livrels que sa mémoire de 16 go peut contenir.
De plus, son autonomie d’un peu plus de trois semaines est plus que suffisante pour cette tâche. En prime, cette liseuse tient dans la poche, pour vrai.
Kobo Libra Colour
La Libra Colour est la nouveauté la plus attrayante. Son écran est un peu plus grand, à 7 pouces de diagonale, et deux boutons sur la marge permettent de tourner les pages sans toucher l’écran (tactile, lui aussi) du doigt.
Elle coûte malheureusement un peu plus cher : 250 $, sans les accessoires. On peut lui ajouter un élégant étui coloré pour 45 $ et, peut-être plus utile, un stylet Kobo Stylus 2 pour 90 $.
Les trois articles réunis, on obtient un calepin dans lequel on peut prendre des notes, gribouiller et annoter les livrels. L’étui comporte un petit interstice magnétisé où le stylet se range quand il n’est pas utilisé.
Un écran couleur dans ce contexte est intéressant : vous pouvez surligner du texte dans la couleur de votre choix ou faire des dessins beaucoup plus riches qu’en noir et blanc.
Cela dit, l’écran E Ink ne réagit pas aussi rapidement à la pression d’un stylet que l’écran ACL ou OLED d’une tablette comme l’iPad, d’Apple. Il y a un petit délai entre le moment où la pointe touche l’écran et où celui-ci affiche le trait dessiné. Cela pourrait décourager les amateurs de dessin.
Pour l’annotation et les notes manuscrites, ce n’est pas si grave.
Ce modèle de Kobo est, lui aussi, optimisé pour la lecture de livrels, ou même de fichiers PDF, vu la compatibilité élargie des Kobo avec la plupart des formats de documents numériques (EPUB, MOBI, PDF, TXT, HTML, RTF, etc.).
Comme l’appareil dissimule un fureteur dans ses outils expérimentaux, il peut se connecter à l’application de signets web Pocket pour ouvrir des pages web..
Vous pouvez, par ailleurs, connecter votre Kobo aux services de stockage en ligne Dropbox et Google Drive pour y récupérer vos propres fichiers. Kobo propose également de se connecter au service d’emprunt de livres numériques OverDrive, utilisé par plusieurs bibliothèques un peu partout en Amérique du Nord (y compris Bibliothèque et Archives nationales du Québec).
Pour y consulter des livres empruntés via le service de Prêt numérique utilisé par plusieurs autres bibliothèques municipales au Québec, il faut le faire à partir d’un ordinateur personnel. On télécharge d’abord le livre sur un PC, puis on le copie via USB-C sur la Kobo.
Il est possible aussi d’acheter des livrels à même la librairie en ligne Kobo, ou de s’abonner à Kobo Plus, à partir de 10 $ par mois, pour un accès illimité à plus d’un million et demi de bouquins et 150 000 livres audio. On peut jumeler la liseuse avec un casque par Bluetooth pour se faire narrer ces livres.
On ne parle pas de musique, ici.
L’application Kobo pour téléphone et pour tablette permet de synchroniser entre différents appareils les livres achetés dans sa librairie. Contrairement aux liseuses Kindle, d’Amazon, ou à l’application Google Play Livres, notamment, vous ne pouvez pas y synchroniser des livres téléchargés vous-même.
La Libra Colour a une autonomie de plus de deux semaines.
Onyx Boox Tab Mini C
La technologie d’affichage couleur E Ink Kaleido 3 n’est pas exclusive à Kobo. D’autres fabricants proposent eux aussi des liseuses en couleur, destinées à différents usages. Cela dit, ces fabricants sont un peu plus difficiles à trouver que Rakuten et qu’Amazon.
Un de ces fabricants s’appelle Onyx. Sa gamme de liseuses Boox est vendue en ligne uniquement. Les appareils coûtent sensiblement plus cher que les Kindle ou les Kobo comparables, pour une raison relativement simple : derrière leur écran mat se cache la polyvalence d’une tablette comme un iPad.
Cette polyvalence a un prix : à 530 $, la Boox Tab Mini C reste le modèle couleur le plus abordable de la gamme.
L’appareil est animé par le système Android, le même que sur les téléphones, et on peut y installer les applications de son choix via le Play Store de Google, notamment. C’est le cas pour le Prêt numérique des bibliothèques municipales québécoises ou encore une application pour lire des bandes dessinées.
Android étant un système multimédia complet, vous pouvez aussi installer un service musical, lire votre livre favori et écouter de la musique (via Bluetooth), sans avoir à utiliser un second appareil en même temps.
Onyx vend des étuis et un stylet qui rendent ses liseuses un peu plus polyvalentes, à la manière de la Libra Colour chez Kobo.
Onyx Boox Note Air3
Il existe un marché relativement niché de liseuses grand format conçues exprès pour la prise de notes. Les marques reMarkable et Supernote occupent cet espace, tout comme Onyx avec la Boox Note Air3.
Le Note Air3 est un appareil également animé par Android qui coûte 660 $ et qui est vendu avec un stylet. Son affichage E Ink Kaleido 3 a l’avantage de faire apparaître de la couleur, ce qui distingue ce modèle de ses deux rivales citées plus haut.
Son écran de 10,3 pouces est comparable à celui d’un cahier de notes ou, carrément, d’une bande dessinée plein format. Il est donc plus naturel de l’utiliser pour ces applications.
Cela dit, la technologie E Ink montre un peu plus ses limites dans ces situations : le rafraîchissement de l’affichage est plutôt lent, et on peut lui reprocher sa fâcheuse manie de garder une empreinte de la page précédente quand on passe à la page suivante.
Tout n’est pas parfait, donc.
Mais, quand on tombe sur un bon bouquin, ce n’est pas si grave : à la fin, c’est l’histoire qui compte, n’est-ce pas ?
À lire aussi : Liseuses : comparatif de 11 modèles d’Amazon et Kobo

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