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Maladie de Lyme: les tiques étendent encore leur territoire

Par Mathieu Ste-Marie et Florence Dujoux
Maladie de Lyme: les tiques étendent encore leur territoire Tomasz Klejdysz/Shutterstock.com

D’année en année, les tiques qui transmettent la maladie de Lyme gagnent du terrain au Québec. Et 2024 ne fait pas exception. La vigilance s’impose donc cet été où que vous soyez dans la province.

En date du 21 juin dernier, 103 cas de la maladie de Lyme avaient été déclarés au Québec dans pas moins de 11 régions de la province pour 2024, rapporte l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Comme les années précédentes, l’Estrie est la plus touchée, avec plus de la moitié des cas enregistrés. Suivent Montréal (15), la Montérégie (7), Lanaudière (4), l’Outaouais (3), la Mauricie et le Centre-du-Québec (3), les Laurentides (2), le Saguenay–Lac-Saint-Jean (1), le Bas-Saint-Laurent (1), la Capitale-Nationale (1) et Chaudière-Appalaches (1).

Les régions plus nordiques, comme le Nord-du-Québec, la Côte-Nord et le Nunavik, font partie des secteurs épargnés pour le moment. Toutefois, il existe un risque possible d’acquisition de la maladie de Lyme dans l’ensemble du Québec en raison de la présence potentielle de tiques transportées par les oiseaux migrateurs, précise l’INSPQ.

Une zone endémique agrandie

Pour ce qui est du nombre de municipalités considérées comme se trouvant dans une zone endémique, il a fait un bond de géant, passant de 117 en 2023 à 461 cette année. Cette hausse est principalement due à une nouvelle définition de la zone endémique, qui regroupe maintenant les municipalités à risque significatif ainsi que toutes celles situées dans un périmètre de 20 kilomètres ou moins de celles-ci. « La définition de la zone endémique pour la maladie de Lyme n’était plus adaptée à l’évolution de l’épidémiologie de cette maladie », indique l’INSPQ.

Sont considérées comme à risque significatif les municipalités qui remplissent l’un des critères suivants :

– Au moins trois cas humains déclarés et acquis localement au cours des cinq dernières années ;

– Au moins 23 soumissions de tiques Ixodes scapularis trouvées sur des humains en surveillance passive au cours des cinq dernières années ;

– Trois stades (larve, nymphe, adulte) ou au moins six spécimens du même stade d’Ixodes scapularis collectés en un an en surveillance active, dont au moins une nymphe ou un adulte positif à Borrelia burgdorferi.

Une hausse de cas fulgurante

En 10 années, le nombre de cas de la maladie de Lyme est passé de 143 à 652, avec un sommet de 709 atteint en 2021.

Les hivers québécois moins froids qu’auparavant pourraient en partie expliquer cette progression. Celle-ci devrait se poursuivre dans les prochaines années en raison des changements climatiques et environnementaux, qui favorisent la progression des tiques Ixodes scapularis.

Notons que chaque année, la grande majorité des cas est acquise au Québec. Par exemple, sur les 652 cas répertoriés en 2023, 562 ont été recensés dans la province. Devant cette forte progression, vous devez redoubler de vigilance cet été lors de vos randonnées, de vos séjours en camping ou même de vos activités de jardinage.

Miser sur la prévention

Actuellement, il n’y a pas de vaccin disponible contre la maladie de Lyme pour les humains. La prévention est donc votre meilleure alliée, d’autant que les tiques peuvent se retrouver jusque dans votre cour !

Sachez que les tiques privilégient les endroits humides comme les marécages, les forêts, les amas de feuilles ou les herbes hautes. En ville, elles vivent aussi dans les parcs et les boisés. Elles sont plus actives pendant les mois du printemps et de l’été.

Ainsi, que vous vous aventuriez dans les boisés ou que vous tondiez les hautes herbes, il est recommandé de porter des vêtements longs et des souliers fermés, et de glisser le bas de vos pantalons dans vos chaussettes. De plus, porter des vêtements de couleur claire protège des tiques et permet de mieux les voir. Il est également conseillé d’éviter les produits parfumés.

En randonnée, empruntez des sentiers dégagés et utilisez un chasse-moustiques à base de DEET ou d’icaridine sur les parties exposées du corps, à l’exception du visage. Si vous jardinez, n’oubliez pas de porter des gants.

Examinez vos vêtements

Les tiques ne sautent pas, ne volent pas et ne se laissent pas tomber d’une branche, mais elles peuvent s’agripper à vous ou à votre animal de compagnie.

Au retour de votre randonnée, prenez le temps d’examiner vos vêtements, votre corps et votre compagnon à quatre pattes, le cas échéant. Si une tique s’est agrippée à la peau, saisissez sa tête à l’aide d’une pince à épiler et tirez doucement pour la retirer, puis lavez la plaie avec du savon. Le risque de contracter la maladie de Lyme est pratiquement nul si la tique est retirée dans les 24 heures.

Avant que la tique se nourrisse de sang, sa taille peut varier de un à trois millimètres. Elle peut tripler de volume lorsqu’elle est remplie de sang.

Si vous pensez être en présence d’une tique, vous êtes invité à prendre la bestiole en photo et à télécharger celle-ci sur eTick, la plateforme publique d’identification d’images et de suivi des populations de tiques au Canada. Dans un délai d’un jour ouvrable, un expert vous indiquera de quelle espèce il s’agit, quels sont les risques de transmission de maladie et quelle est la marche à suivre.

Surveillez les symptômes !

Ils apparaissent généralement de 3 à 30 jours après la piqure d’une tique infectée. Le plus souvent (dans 60 à 80 % des cas), ils prennent la forme d’une rougeur indolore qui grandit progressivement autour de la piqure pour atteindre cinq centimètres ou plus. De la fièvre, de la fatigue, des maux de tête et des douleurs musculaires peuvent aussi survenir.

Si vous avez été piqué par une tique, il est important de consulter un médecin : une personne non diagnostiquée et non traitée précocement pourrait souffrir de complications cardiaques, neurologiques et articulaires. La maladie est traitée par antibiotique.

Dans les régions où les tiques sont très présentes, une dose d’antibiotique (prophylaxie postexposition, ou PPE) peut être administrée en prévention aux personnes qui ont été piquées, mais qui ne présentent pas de symptômes.

Malgré l’action des antibiotiques, les symptômes peuvent parfois durer des mois, voire des années. Le ministère de la Santé et des Services sociaux a annoncé en 2022 l’ouverture d’une quinzaine de cliniques spécialisées pour assurer aux patients les soins dont ils ont besoin et pour permettre aux chercheurs d’en apprendre plus sur la forme persistante de la maladie de Lyme.

Ces services sont actuellement offerts dans cinq établissements : à Montréal (CHU Sainte-Justine et Hôpital général juif), en Estrie (CIUSSS de l’Estrie – CHU de Sherbrooke), dans le Bas-Saint-Laurent (CISSS du Bas-Saint-Laurent) et dans la région de Lanaudière (CISSS de Lanaudière).

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  • Par Sonia Viger
    23 mai 2025

    Merci pour ces informations très précieuses