Les Canadiens jettent 3 millions de tonnes de nourriture chaque année
Les ménages canadiens jettent chaque année près de trois millions de tonnes de nourriture, soit l’équivalent de 79 kg (175 lb) par personne. Ils sont de ce fait les plus grands gaspilleurs de denrées en Amérique du Nord, loin devant les Américains, selon un récent rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).
Selon l’étude, 931 millions de tonnes de nourriture ont été perdues dans le monde en 2019, ce qui représente près de 20 % de la nourriture disponible pour les consommateurs (à la maison, dans les commerces de détail et dans les restaurants).
Au Canada, c’est près de trois millions de tonnes de nourriture qui se sont retrouvées à la poubelle, ce qui représente 79 kg (175 lb) par personne. C’est 20 kg (44 lb) de plus que l’Américain moyen, qui a jeté 59 kg (130 lb) de nourriture à domicile par personne.
La plus grande part du gaspillage alimentaire se fait à la maison. Les ménages représentent 61 % de ces pertes de denrées, suivis des services alimentaires, comme les restaurants (26 %) et les détaillants (13 %).
Le rapport du PNUE s’appuie sur des données recueillies dans 54 pays, développés comme à bas revenus. Ces données concernent la vente au détail, les restaurants et les ménages. Bien que certains pays disposent de données de faible qualité, l’ONU estime que ce portrait de la situation démontre que le gaspillage de nourriture disponible pour les consommateurs est au moins deux fois plus élevé que lors de l’évaluation de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en 2011.
De plus, ces données ne représentent qu’un portrait partiel du gaspillage puisque, selon la FAO, plus de 30 % de la production alimentaire est perdue. Au Canada, ce serait 58 %, selon une étude publiée en 2019 par l’entreprise Value Chain Management International.
Impacts environnementaux
Ce gaspillage coûte cher en termes d’environnement. Selon le rapport, « les estimations indiquent que de 8 à 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont liées à la nourriture qui n’est pas consommée », lorsqu’on tient compte de tous les maillons de la chaîne de production. Cela équivaut à près de quatre milliards de tonnes de gaz à effet de serre, soit plus de cinq fois toutes les émissions canadiennes.
Dans ce contexte, la lutte contre le gaspillage alimentaire « réduirait les émissions de gaz à effet de serre, ralentirait la destruction de la nature imputable à la conversion des terres et à la pollution, améliorerait l’accès à la nourriture, réduirait la faim dans le monde et permettrait d’économiser de l’argent », résume Inger Andersen, chef de la direction du PNUE, dans le communiqué qui accompagne la publication du rapport.
Suivant les objectifs de développement durable des Nations Unies, le PNUE souhaite réduire de 50 % le gaspillage alimentaire au cours de la présente décennie. En éliminant ce gaspillage, qui équivaut à 1,3 milliard de tonnes chaque année, l’ONU évalue qu’il serait possible de régler une partie des problèmes de faim dans le monde.
Selon l’ONU, près de 700 millions de personnes à travers le monde souffrent de la faim et 3 milliards n’ont pas accès à une alimentation saine. La population mondiale est estimée à 7,8 milliards d’individus.
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