Lavage du nez de bébé: trois erreurs à éviter
Les petits Canadiens attrapent de six à huit rhumes par année en moyenne. Chez ceux qui ne savent pas encore se moucher, pratiquer l’hygiène nasale s’avère incontournable. Mais comment procéder ? Voici les dernières recommandations du CHU Sainte-Justine aux parents.
La « méthode Sainte-Justine » a été révisée à l’automne 2023, et le nouveau matériel explicatif destiné aux parents se trouve désormais sur le site Web du centre hospitalier. « Les médecins, otorhinolaryngologistes (ORL) et pédiatres avaient des recommandations différentes quant à l’hygiène nasale en termes de techniques, de fréquence, d’âge, et selon que les enfants avaient des tubes ou non », mentionne la Dre Annie Lapointe, professeure agrégée de clinique au département de chirurgie de l’Université de Montréal.
La controverse était alimentée par l’absence de publications scientifiques sur le sujet. « On commençait à remarquer des effets négatifs avec la technique utilisée, qui était de 10 ml de solution saline à la seringue avec assez de pression pour la faire ressortir par l’autre narine », ajoute la Dre Lapointe, qui est aussi ORL pédiatrique au CHU Sainte-Justine. Elle cite des problèmes d’écoulement des oreilles chez les enfants portant des tubes transtympaniques, notamment chez ceux dont les parents effectuaient l’hygiène nasale de façon vigoureuse.
À la lumière des avis d’experts et d’une petite étude réalisée en interne, les recommandations en matière d’hygiène nasale ont donc été revues, même si de nombreux parents semblaient satisfaits de désencombrer efficacement le nez de leur bébé en recourant à l’ancienne méthode.
Voici les principaux changements à avoir en tête pour favoriser le mieux-être de votre tout-petit.
Ne pas mettre trop de liquide dans le nez de bébé
Pratiquer l’hygiène nasale est sécuritaire dès les premiers mois de vie.
Chez un enfant de moins de deux ans, le CHU Sainte-Justine recommande d’utiliser une seringue de 1 à 3 ml de solution saline physiologique (eau salée) par narine (contre 10 ml auparavant). Libre à vous de la préparer avec un sachet commercial (par exemple, NetiRinse ou Sinus Rinse), ou de choisir une recette maison (le dépliant fourni par le CHU Sainte-Justine en propose une). Quoi qu’il en soit, il faut toujours nettoyer le nez de bébé au moyen d’une solution à température corporelle, et non froide.
Si nécessaire, vous pouvez répéter l’irrigation du nez avec le même volume de liquide jusqu’à ce qu’il soit propre. En cas de gros rhume, un mouche-bébé, une poire ou un aspirateur nasal peuvent permettre d’enlever la majorité des sécrétions avant d’utiliser une solution saline. Attention toutefois à bien choisir votre produit : mieux vaut par exemple éviter Baby-Vac, un aspirateur nasal à brancher sur l’aspirateur.
Puisque les nouvelles recommandations impliquent un moindre volume de liquide, l’hygiène nasale peut désormais être effectuée au moment où un des parents change la couche, sans risque de provoquer un sentiment de noyade chez le bébé. Pour connaitre les gestes recommandés selon l’âge de votre enfant, consultez les vidéos sur l’hygiène nasale du CHU Sainte-Justine.
Exercer une pression minimale sur le piston de la seringue
Il est déterminant d’appliquer une pression minimale en effectuant l’hygiène nasale de votre poupon. L’objectif consiste à irriguer lentement son nez, en créant un débit d’environ 1 ml par seconde. Les sécrétions peuvent sortir par les narines ou par la bouche, ou encore être avalées.
Évitez d’injecter une grande quantité de solution saline trop rapidement : du liquide contenant des microbes pourrait se loger dans l’oreille moyenne de l’enfant, risquant de nuire à son audition et de provoquer des otites.
Si, malgré vos précautions, votre bébé souffre de maux d’oreilles, ou s’il a des tubes transtympaniques et qu’il présente des écoulements auriculaires, vous pouvez remplacer la seringue par un compte-gouttes (à changer fréquemment, par souci d’hygiène), des unidoses (une option cependant polluante, à cause du plastique) ou un vaporisateur (moins efficace, car le jet ne passe pas à l’arrière du nez). La bouteille de type Sinus Rinse est désormais réservée aux enfants capables de s’en servir seuls (généralement à partir de cinq ans).
Pas d’hygiène nasale trop systématique
Sauf si votre bébé a un gros rhume, vous n’avez pas besoin de répéter la technique à chaque changement de couche. « Au CHU Sainte-Justine, on recommande d’effectuer l’hygiène nasale en prévention une ou deux fois par journée, et d’augmenter [la fréquence] au besoin si le [nez du] bébé est bien encombré, indique la Dre Lapointe. Nous sommes conscients que tous les ORL et tous les pédiatres ne [sont pas d’accord avec] cette recommandation, mais nous voyons des bénéfices à faire une hygiène nasale plus régulière. »
Entre mai et octobre, lors de la période sans chauffage, l’hygiène nasale peut se pratiquer au besoin seulement, puisqu’il y a moins de congestion et moins de virus en circulation. Au-delà de la saison, la clé reste de vous adapter à votre bébé, aux sécrétions qu’il produit et à sa capacité à tolérer l’irrigation.

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