Un été chaud et humide propice aux perce-oreilles
Ils sont inoffensifs et pourtant les perce-oreilles sont des insectes mal aimés. Si vous constatez une augmentation de leur présence, voici ce que vous devez savoir sur cette bibitte pour bien agir.
Désolé de vous décevoir, mais le forficule, de son nom scientifique, communément appelé perce-oreille, ne perce pas les oreilles ! Avec son corps brun brillant et ses petites pinces, cet insecte n’est visiblement pas le meilleur ami de l’homme.
Où le croiser ?
« Les perce-oreilles sont très bien adaptés au milieu urbain. On les voit souvent dans les habitations où ils peuvent se cacher dans les cadres de portes et de fenêtres la journée », explique André-Philippe Drapeau Picard, préposé aux renseignements entomologiques à l’Insectarium, l’un des cinq musées d’Espace pour la vie, à Montréal.
On les trouve aussi dans les plates-bandes ou les potagers : « Les perce-oreilles sont omnivores, ils vont donc se nourrir d’autres insectes comme des pucerons », souligne l’expert. Mais ils peuvent également grignoter la végétation, par exemple les feuilles, les fleurs ou les fruits et légumes que l’on fait pousser.
« C’est une espèce qui s’adapte très bien, poursuit-il, c’est pour cela qu’on peut la trouver un peu partout. Dans un milieu dit ‟perturbé” comme la ville, les perce-oreilles peuvent être plus nombreux qu’en forêt, qui est un milieu naturel plus équilibré. »
Cependant, il est plus rare d’en voir à l’intérieur. Souvent, on les a fait entrer avec du bois de chauffage, des jouets des enfants ou le linge qui a séché dehors. « Dans tous les cas, ces insectes ne peuvent pas se reproduire à l’intérieur », rassure le biologiste.
Pourquoi semble-t-il y en avoir plus cette année ?
Bien qu’il n’y ait pas de recensement des insectes, l’impression de croiser plus de perce-oreilles cette année peut être due à plusieurs raisons. Le printemps, d’abord, a été plus doux que d’habitude, ce qui a certainement permis un taux de survie plus élevé des œufs pondus à l’hiver.
Le mois de juillet pluvieux, quant à lui, a probablement fourni une nourriture plus abondante aux perce-oreilles : « Les précipitations favorisent l’abondance de proies, comme les œufs de limaces », explique André-Philippe Drapeau Picard.
Le perce-oreille est-il dangereux ?
La réponse est non. Bien qu’il soit doté d’une paire de pinces, appelées les cerques, l’insecte n’a pas assez de force pour vous pincer. Si vous le dérangez, vous pourrez le voir réagir en actionnant ses pinces, mais il n’y a aucun risque pour vous.
André-Philippe Drapeau Picard tient à briser un autre mythe qui concerne le perce-oreille : l’insecte ne pond pas ses œufs dans l’oreille de l’être humain. Même si vous avez des perce-oreilles chez vous, vous pouvez dormir sur vos deux oreilles.
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Comment les repousser ou les capturer ?
Si André-Philippe Drapeau Picard devait donner un conseil, c’est de commencer son potager ou planter ses fleurs le plus tôt possible. Les perce-oreilles adultes émergent au mois de juillet. Ainsi, la végétation sera plus développée et plus résistante lorsque le perce-oreille se montrera vorace, et l’impact en sera diminué d’autant.
Autre solution : réduire l’épaisseur des paillis sur les plates-bandes, qui sont des endroits adorés par les perce-oreilles.
Enfin, il est possible de créer des pièges. Pour cela, il faut prendre du papier journal ou du carton avec lequel vous faites des rouleaux, que vous mouillez et laissez au sol quelques jours. Vous devriez attirer les perce-oreilles des alentours qui viendront s’y cloîtrer. Libre à vous, ensuite, de décider ce que vous ferez de votre prise. Mais rappelez-vous : l’insecte est inoffensif.
Malgré sa mauvaise réputation, le perce-oreille a même quelques qualités. Par exemple, c’est l’un des rares insectes solitaires qui fournit des soins parentaux à ses petits. La femelle pond dans le sol et passe l’hiver à s’occuper des œufs, puis des jeunes larves. Un comportement exemplaire qu’on peut lui reconnaître, non ?
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