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2023, une bonne année pour rénover ?

Par Justine Montminy
contreplaque Potashev Aleksandr/Shutterstock.com

Le prix des matériaux baisse, mais emprunter coûte cher. Le moment pourrait être propice pour effectuer des rénovations à condition d’avoir des économies.

Durant la pandémie, de nombreux consommateurs en ont profité pour rénover leur domicile. Rappelons que, le printemps dernier, le coût des matériaux de construction s’était envolé. Inflation, guerre en Ukraine, mesures sanitaires, capacités de production réduites, chaînes d’approvisionnement sous pression… une série de facteurs s’étaient conjugués à la demande forte des consommateurs, rappelle Isabelle Laliberté, vice-présidente de la mise en marché chez RONA.

La situation semble revenir peu à peu à la normale, selon Richard Darveau, président de l’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction (AQMAT), si on en juge par le prix actuel de certains matériaux (voir le tableau ci-dessous). À titre indicatif, le prix moyen du 2 x 4 x 8 avait baissé de 5,52 $ à 3,25 entre juin 2022 et février 2023, et celui d’une feuille de contreplaqué ¾ de 49 $ à 37 $ !

Alors, est-ce le bon temps pour entreprendre des rénovations ? « C’est difficile de répondre, estime Isabelle Laliberté, car le ‟ bon ” moment varie selon votre situation : un bris dans la maison, le besoin de changer ou d’adapter la résidence, des fonds disponibles ou non… Les raisons de s’y mettre ou non sont très personnelles. »

Pour certains propriétaires, la baisse actuelle des coûts de matériaux de construction en même temps que l’augmentation rapide des taux d’intérêt plaide cependant plus pour de la rénovation que l’achat d’une autre maison.

À lire aussi : Comment rénover écologiquement ?

Diminution des coûts de certains matériaux

prix-materiaux

 (1) prix moyen de trois lieux de vente - Source : AQMAT

Attention aux taux d’intérêt

Avant de se lancer dans des travaux d’envergure, rappelle Richard Darveau, le consommateur doit se poser quelques questions. « Oui, les prix des matériaux ont baissé, dit-il. Mais l’inflation pèse quand même sur le portefeuille. La vie en général coûte plus cher. Est-ce que les rénovations prévues vont empiéter sur le budget alloué à l’épicerie, par exemple ? »

Actuellement, les taux d’intérêt sont élevés : emprunter à la banque coûte cher en intérêts. « Pour bien profiter de la baisse des coûts de matériaux, il vaut mieux payer directement de sa poche plutôt que d’emprunter les sommes à la banque », conseille Richard Darveau. Autrement dit, pour ceux qui ont des économies de côté, c’est un bon moment pour rénover. Pour les autres, il faut peser les risques.

Prendre le temps de magasiner

Le président de l’AQMAT recommande aux consommateurs de prendre le temps de magasiner, car les prix des matériaux varient d’une quincaillerie à l’autre.

Cette variation s’explique simplement par le moment où la bannière a passé sa commande et le prix qu’il a obtenu du fournisseur. « Une quincaillerie qui a commandé des 2 x 4 x 8 d’épinette à 10 $ pourrait payer seulement 6 $ un mois plus tard, illustre M. Darveau. Mais il peut difficilement vous le vendre au rabais. »

Ce dernier suggère de comparer les coûts dans au moins trois bannières différentes avant d’acheter les matériaux afin d’être certain de trouver le meilleur prix possible, un peu comme on le ferait pour l’épicerie.

À lire aussi : Rénovation : ne pas négliger les devis (soumissions)

Trouver les bons professionnels

Et du côté de la main-d’œuvre ?

« Avant de se lancer, il est important de connaître ses limites en rénovation et de faire appel à des professionnels au besoin, mentionne Isabelle Laliberté, surtout pour mener des projets d’envergure. »

Ces deux dernières années, faire appel à des ouvriers qualifiés n’était pas facile. Comme les matériaux, ils se faisaient rares ! Cette pénurie de main-d’œuvre s’expliquait entre autres par le nombre important de chantiers de construction. En 2021, près de 68 000 unités d’habitation ont été mises en chantier, une croissance de 26 % par rapport à 2020, selon l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ). « Ça a été l’année la plus active au Québec depuis 1987 », dit Paul Cardinal, directeur du service économique de l’APCHQ.

En 2022, le nombre de chantiers d’habitation a commencé à diminuer, autour de 57 000 unités, et l’APCHQ estime que cette tendance va se poursuivre en 2023 en raison des taux d’intérêt plus élevés.

Ce ralentissement dans la construction neuve fait en sorte que davantage d’entrepreneurs et d’ouvriers seront disponibles pour les projets de rénovation. « Si vous avez eu de la difficulté à trouver quelqu’un dans le passé, c’est le temps de réessayer », suggère Paul Cardinal.

Il recommande toutefois de s’y prendre à l’avance ― d’où l’importance d’une bonne planification dans les travaux. « Même si la main-d’œuvre est plus disponible, ajoute-t-il, cela ne veut pas dire qu’elle le sera à une semaine de préavis. »

Rappelons aussi que certains travaux au Québec doivent absolument être effectués par des professionnels. C’est le cas notamment des travaux électriques qui doivent être faits, supervisés ou inspectés par un maître électricien.

Afin d’éviter de mauvaises surprises, il vaut mieux vérifier auprès de son assurance habitation que ces rénovations seront bien couvertes en cas de sinistre ou de bris, si on effectue les travaux soi-même.

Et bien entendu, selon la nature de vos travaux, n’oubliez pas de demander les permis de rénovation à votre municipalité, si nécessaire.

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