Saint-Valentin : célébrer, même avec un budget serré

L’an dernier, les Québécois ont dépensé plusieurs dizaines de millions de dollars pour célébrer la Saint-Valentin. Les fleuristes ont vu leurs ventes bondir de 596 % la semaine du 14 février par rapport à la semaine précédente, les bijoutiers de 171 %, et les chocolatiers-confiseurs de 140 %, selon les données de Moneris.

Et pourtant ! Les dépenses pour cette fête vont sans doute reculer pour la sixième année de suite, indique un sondage mené par le site Hellosafe : au Québec, le budget par participant devrait osciller autour de 58 $ pour cette année, le plus modeste depuis 2017. Plus de 80 % des répondants disent qu’ils comptent réduire leurs dépenses, inflation et situation économique obligent.

N'empêche, il est possible de (se) faire plaisir tout en posant des choix responsables à la fois pour son budget et pour l’environnement. Voici une liste non exhaustive pour vous inspirer.

Budget serré : optez pour une surprise immatérielle

La Saint-Valentin s’est construite sur le principe d’un cadeau matériel : offrir un objet – des fleurs, un repas – pour rendre l’affection palpable. Cependant, de plus en plus de gens sont sensibles à la surconsommation. Un cadeau immatériel est une solution sobre et accessible à tout le monde. Le plus beau des cadeaux ? Du temps ensemble. Voici quelques exemples, pour titiller votre imagination.

• Organisez une sortie pour admirer le coucher du soleil. Repérez un endroit où il est possible de l’observer, et préparez un thermos de chocolat chaud ou une bouteille de votre choix, accompagné de quelques bouchées, que vous glissez dans un sac à dos.
• Les randonnées nocturnes sont très romantiques. Vérifiez si le ciel est dégagé ce soir-là, admirez les étoiles, jasez...
• Soirée patin ? Dans votre quartier ou mieux encore dans un parc à découvrir ensemble, avec là aussi dans la besace de quoi surprendre : boisson de votre choix, petit lunch à partager, bougies sur neige…
• Dans la maison, profitez de ce qui est déjà à portée de main pour dérouter le quotidien. Vous aimez la musique ? Préparez votre playlist Saint-Valentin et partagez vos coups de cœur musicaux. Vous avez des souvenirs à partager ? Sortez les photos, prévoyez un repas à glisser au four, et bonne soirée.

Budget plus élevé : offrez un moment qui fait du bien

On peut aussi vivre un moment inhabituel, dont on parlera longtemps ensemble - à condition d'y mettre un tout petit peu plus de moyens. Sortez des traditionnels « choco-fleurs-resto » et surprenez votre moitié avec un coupon pour un massage, par exemple ! Ou osez l’expérience d’une activité culturelle, surtout si vous n’en avez pas l’habitude. Les centres d’art sont disponibles pour vous informer sur leur programmation. Des billets pour un théâtre ou un spectacle de danse sont autant de moyens pour passer du temps de qualité ensemble. En plus de soutenir les artistes d’ici, ces activités sont des moments qui permettent de nourrir l’esprit et de créer de nouveaux souvenirs à deux.

Un cadeau, oui, mais du Québec

Souvent à la course, bien des Valentins et Valentines décident à la dernière minute d’offrir un cadeau, ce qui laisse peu de temps à la réflexion ou aux idées neuves. Et surtout, ça limite les options. Si votre bien-aimé ou votre proche est si important à vos yeux, commencez par vous accorder le temps nécessaire pour réfléchir à ce cadeau. On évitera les doublons (aïe ! l’erreur) ou les produits de mauvaise qualité qu’on offre pour ne pas arriver les mains vides.

Au Québec, il existe des centaines d’artisans qui confectionnent des produits de qualité : une chandelle parfumée, à base de cire naturelle bien sûr, comme celles des Têtes brûlées ou Soja&co. Une bouteille de spiritueux – gin, whisky, vodka – d’une distillerie d’ici, comme Oshlag ou Cirka. Enfin, les cosmétiques et accessoires beauté sont aussi des cadeaux qui peuvent faire plaisir et être utiles. Pensez à la marque Bkind pour elle ou Groom pour lui.

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Et les fleurs ?

Sachez-le : les fleurs coupées vendues chez les fleuristes sont dans la majorité des cas importées de pays étrangers : Pays-Bas, Kenya, Colombie, Israël. Elles arrivent de très loin, souvent par avion. Pire, elles sont souvent cultivées avec des pesticides nocifs pour la santé des personnes qui les récoltent et dangereux pour l’environnement.

Pour Chloé Roy, de la ferme Floramama située à Frelighsburg (Cantons de l’Est), le marché de la fleur gagnerait à être réglementé. « C’est une immense industrie qui passe sous le radar, dit l’horticultrice. Personne ne s’en soucie. » C’est vrai, il n’y a pas vraiment de fleurs qui poussent naturellement au Québec à cette période de l’année. Mais il est possible de trouver des tulipes qui viennent des Maritimes ou des renoncules de l’Ontario.

« On peut aussi offrir un abonnement de fleurs », propose-t-elle. Une formule, certes, un peu plus coûteuse (160 $) qu’offrir un seul bouquet, mais l’attention est pour le moins originale. Actif dès le mois de mai (le début de la saison florale), l’abonnement consiste à recueillir des bouquets préparés à un point donné plusieurs fois au cours de la saison. « C’est une manière d’offrir des fleurs cultivées au Québec sans pesticides », dit Chloé Roy. Et de faire durer la Saint-Valentin bien plus qu’une soirée !