Attention

Votre navigateur n'est plus à jour et il se peut que notre site ne s'affiche pas correctement sur celui-ci.

Pour une meilleure expérience web, nous vous invitons à mettre à jour votre navigateur.

Les entreprises de tutorat privé débordées

Par Marie-Eve Shaffer
Les entreprises de tutorat privé débordées Shutterstock.com

Avec la COVID-19 qui se propage rapidement à l’école comme à la maison, votre enfant accumule les journées d’absence et vous craignez qu’il accuse un retard scolaire. Si vous envisagez de faire appel à une entreprise de tutorat privé pour l’épauler dans les prochains mois, faites vite. Ces services sont très recherchés.

Chez Tutorax, le téléphone ne dérougit pas. «Plusieurs parents sont proactifs. Ils nous appellent depuis déjà quelque temps», relate Audrey Cloutier, coordonnatrice pédagogique et cofondatrice de l’entreprise, à quelques jours de la remise du premier bulletin au primaire et au secondaire, qui compte pour 40 % de la note finale. Elle estime que les demandes de tutorat ont doublé en ce début d’année par rapport à 2021.

Succès scolaire, qui propose d’accompagner les jeunes du primaire, du secondaire et du cégep, constate également que ses services de tutorat sont plus populaires que jamais. «La population est plus au courant de l’existence de ce type de service, mais il y a aussi beaucoup d’inquiétude de la part des parents», souligne son directeur général, Félix Morin.

Même son de cloche de la part de Chantale Alvaer, qui dirige l’entreprise SOSprof. «En ce moment, la demande est énorme. Elle le sera davantage en mars, et encore plus en avril», avance-t-elle. L’enseignante de formation craint déjà de ne pas être en mesure de répondre à tous les appels à l’aide dans les prochains mois avec son équipe de quelque 260 tuteurs actifs.

Faire participer l’enfant

Avant de convenir d’une entente avec une entreprise de tutorat privé, discutez d’abord avec votre enfant pour vérifier s’il est prêt à travailler ferme pour rattraper son retard ou surmonter ses difficultés scolaires. S’il n’est pas disposé à fournir cet effort supplémentaire pendant les prochains mois, le recours à un tuteur privé ne sera qu’un coup d’épée dans l’eau.

«On ne veut pas qu’il subisse ce service, dit Félix Morin. Il doit être engagé et ouvert à recevoir cette aide.»

Combien pour un tuteur?

Après cette discussion, si vous décidez de retenir les services d’un tuteur, évaluez le budget que vous êtes prêt à y consacrer. Les tarifs varient de 35 à 60 $ l’heure dans les entreprises de tutorat privé.

La principale raison qui explique la différence entre les prix est le mode d’enseignement. Si le tuteur accompagne votre enfant en présentiel plutôt qu’à distance, la facture sera plus élevée. Chantal Alvaer constate que les employés de SOSprof préfèrent aider les élèves virtuellement – notamment en raison des mesures sanitaires – et qu’il est de plus en plus difficile de trouver des volontaires pour se déplacer.

Les services des tuteurs qui possèdent un brevet d’enseignement sont également plus coûteux. S’ils sont toujours aux études ou qu’ils détiennent une formation dans un domaine autre que l’éducation, les prix sont moins élevés. D’ailleurs, n’hésitez pas à demander le domaine d’expertise du tuteur qui est assigné à votre enfant.

Enfin, les services de soutien sont généralement plus dispendieux pour les étudiants du cégep et de l’université que pour les élèves du primaire et du secondaire.

Les besoins de l’enfant

Combien d’heures de tutorat sont nécessaires pour prêter main-forte à votre enfant? Tout dépend de ses besoins. «Dans la majorité des cas, on est en mesure de rattraper le retard parce que les jeunes n’ont pas de troubles d’apprentissage, dit le directeur du Service privé d’aide aux études (SPAÉ), Marc-André Paquin. C’est juste qu’ils sont moins motivés. Ils ont eu un échec et ils sont découragés. Avec quelques cours, on peut les aider.»

Félix Morin abonde dans le même sens. Selon lui, de façon générale, une dizaine d’heures de tutorat entraîne un impact positif sur les notes de la plupart des élèves.

Mais, pour contribuer au succès du programme de tutorat, mieux vaut organiser des séances avec la même personne et sur une base régulière, selon Chantale Alvaer. Par exemple, une rencontre d’une heure tous les mercredis, après l’école.

Cette personne est plus à même de faire le suivi avec votre enfant, mais également de faire équipe avec son enseignante, qui peut l’informer des notions qu’il n’est pas parvenu à maîtriser, ou même des comportements qu’il a intérêt à adopter en classe.

Audrey Cloutier convient toutefois que le tutorat ne donne pas toujours les résultats espérés. «Certains jeunes vivent des défis plus importants que d’autres, et il y a des contextes familiaux plus difficiles, mentionne-t-elle. On ne fait pas de miracle!»

>> À lire aussi: Comment choisir la bonne école secondaire?

En dernier recours: l’été

Si votre enfant ne parvient pas à surmonter ses défis scolaires, il est possible de poursuivre les apprentissages au cours de l’été avec un tuteur privé. Le blitz des inscriptions a généralement lieu pendant les mois de mai et juin.

Marc-André Paquin conseille toutefois de ne pas tarder avant de réserver un tuteur pour la période estivale. «La très grande majorité de nos tuteurs sont des enseignants, mentionne-t-il. C’est particulièrement difficile à l’école depuis deux ans. Alors, l’été dernier, [ces enseignants] avaient besoin de prendre une pause et de respirer. Ils nous ont donné moins de disponibilités.»

Tutorax a d’ailleurs commencé à recevoir des demandes en prévision de l’été. Sa cofondatrice, Audrey Cloutier, a bon espoir de trouver des tuteurs en nombre suffisant, même si le recrutement a été laborieux l’an dernier.

>> À lire aussi: 10 jeux pour faciliter l'apprentissage du langage

 

  Ajouter un commentaire

L'envoi de commentaires est un privilège réservé à nos abonnés.

Il n'y a pas de commentaires, soyez le premier à commenter.