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En VR, où passer la nuit en toute légalité?

Par Amélie Cléroux
vr-nuit-2 Alexandre Seixas/Shutterstock.com

Au volant d’un gros VR, d’un petit campeur ou d’une fourgonnette aménagée, trouver un endroit où dormir n’est pas toujours simple si vous vivez sur la route le temps des vacances ou à temps plein. Campings, stationnements municipaux, haltes ou bord de rues: nous vous présentons quelques options et ce que vous devez savoir avant de vous y poser.

Option 1: campings privés ou municipaux et parcs nationaux

Cette solution n’a rien d’inusité ou d’innovant, mais elle n’en est pas moins pleine d’avantages. Même si ce n’est pas directement à proximité de votre terrain, vous aurez à tout le moins accès à des commodités, comme des toilettes, des douches et certains services sur le site du camping. Vous aurez aussi l’occasion de vous installer confortablement pour une ou plusieurs nuits, et parfois en toute intimité.

Comptez de 25 à 60 $ par nuit environ, selon l’endroit, la taille de votre véhicule et les services dont vous avez besoin. Notez que tous les campings n’ont pas nécessairement une station de vidange pour les réservoirs d’eau grise (réservoir des eaux souillées de l’évier, de la douche, etc.) ou d’eau noire (réservoir des toilettes), et vous pourriez avoir à vous déplacer pour la faire.

Cela dit, la disponibilité des terrains n’est pas toujours au rendez-vous… «Il faut planifier au moins six mois à l’avance, car c’est devenu très difficile d’avoir accès à un terrain de camping qui se situe près des attractions intéressantes», fait savoir Alexandre Grégoire, qui vit sur la route à temps plein avec sa conjointe depuis six ans. Un phénomène qui s’est accentué dans les dernières années avec la croissance de l’achalandage dans les campings et la popularité grandissante des véhicules récréatifs (VR) et autres fourgonnettes aménagées, selon les créateurs du blogue et de la chaîne YouTube PRÊTS pour la route.

Si le couple comptait auparavant sur les annulations de dernière minute dans les campings prisés, les listes d’attente se sont aussi allongées de telle sorte qu’il est souvent impossible de séjourner sur place, annulations ou pas. Ce fut le cas lors de leur dernier passage aux États-Unis, où ils n’ont pu dormir dans aucun des dix parcs nationaux visités. «Au Québec, puisque notre saison de camping est courte, ça peut être encore plus difficile», ajoute Alexandre Grégoire.

Avoir un petit véhicule sera toutefois d’une grande aide: «Plus le véhicule est petit et autonome en énergie, plus on a accès à différents types d’emplacements, de ceux pour les gros VR de luxe avec tous les services aux petits terrains rustiques sans service et difficiles d’accès», se réjouit toutefois le créateur de contenu. Sa conjointe et lui ont d’ailleurs réduit de taille de VR en partie pour cette raison.

Option 2: fermes, vergers, vignobles et autres producteurs

Il est ici question des établissements faisant partie des réseaux qui accueillent les caravaniers autonomes en échange d’un abonnement annuel d’une centaine de dollars.

Consultez entre autres le site de Terego, pour séjourner entre le 1er mai et le 31 octobre chez un des hôtes (près de 400). Ceux-ci sont situés en grande partie au Québec, mais aussi un peu partout au pays. Il existe également un abonnement de trois jours consécutifs pour les virées occasionnelles (au coût de 59 $).

Mais attention: vous devez être 100 % autonome et, notamment, pouvoir aller aux toilettes dans votre véhicule et contenir vos eaux souillées puisqu’aucune commodité n’est prévue. Par ailleurs, l’entente vous permet le séjour d’une seule nuitée sur place, avec réservation obligatoire. Enfin, vous devez vous adonner à une visite ou acheter au moins un petit quelque chose sur place puisque les hôtes ne sont pas rémunérés. «Nous ne voulons pas que Terego soit un simple réseau de stationnements gratuits, mais vraiment une occasion privilégiée de découvrir le terroir, le patrimoine et ses artisans. Nous demandons donc aux membres de faire des haltes en fonction de leurs goûts et intérêts et de toujours encourager l’hôte par des achats», explique Karine Morin, cofondatrice de l’entreprise.

Harvest Hosts est un réseau similaire dont les hôtes (environ 3 000) sont situés un peu partout au Canada et aux États-Unis. Chez nos voisins du Sud, il existe aussi Boondockers Welcome  (appartenant à Harvest Hosts), qui coûte 50 $ US par année. Les hôtes sont dans ce cas de simples propriétaires de maisons qui souhaitent accueillir les caravaniers. Cette plateforme en ligne repose davantage sur le principe d’échange. Vous serez invité à vous offrir vous-même comme hôte, bien que cela ne soit pas obligatoire.

Informez-vous bien des différents engagements, restrictions et avantages pour déterminer si tout cela vous convient.

Option 3: certains stationnements et certaines haltes

Encore une fois, les plus petits véhicules auront ici un peu plus de choix. La présence des VR dans ces différents lieux est rarement encouragée, mais plutôt tolérée, alors assurez-vous de vous faire discret (évitez les regroupements et l’utilisation d’équipements comme des chaises, tentes, et autres). Et, bien sûr, laissez les lieux aussi sinon plus propres qu’avant votre arrivée.

Pour vous aider, il existe des plateformes de partage de «spots», comme iOverlander ou park4night, sur lesquelles les utilisateurs s’échangent suggestions et expériences, qu’elles soient dans des sites payants ou non. Cela dit, ne vous y fiez pas aveuglément, faites vos recherches en parallèle et soyez certain que votre présence est vraiment bienvenue et qu’elle ne perturbe pas l’environnement.

Au Québec, par exemple, il est interdit de passer la nuit dans les haltes routières du ministère des Transports du Québec (à moins d’être camionneurs en période de repos). De même, plusieurs villages-relais n’offrent pas la possibilité d’accéder à des stationnements publics pour une nuit, ou encore pour tous les types de véhicules. Certains limitent les arrêts à 4 heures au maximum, ce qui est suffisant pour une sieste, mais pas assez pour une bonne nuit. Heureusement, il existe sur le site web une liste très utile que vous pouvez consulter pour identifier quelques arrêts potentiels.

Pour les autres endroits, il vaut mieux s’informer directement, que ce soit auprès d’un commerçant ou d’une municipalité. Par exemple, on sait que les Walmart ont la réputation de permettre aux caravaniers de passer la nuit dans leur stationnement; or, il s’agit plutôt d’un mythe, selon Alexandre Grégoire. Il estime qu’environ 60 % des Walmart tolèrent les caravaniers. Mais certains affichent même des panneaux pour l’interdire. Il vaut toujours mieux s’informer directement sur place ou au préalable et se faire le plus petit possible une fois installé sur les lieux.

Option 4: dans la rue?

Pouvez-vous simplement vous stationner dans un quartier résidentiel le temps de dormir? La réponse n’est pas si simple qu’il n’y paraît.

Certaines municipalités le tolèrent, mais d’autres interdisent carrément que vous dormiez dans votre véhicule sur la voie publique. C’est le cas de la Ville de Québec. «Si une personne dort sans motif raisonnable dans un véhicule stationné dans la rue ou dans un endroit public, elle s’expose à une contravention de 150 $ plus les frais», nous a confirmé le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) à propos du règlement municipal (article 5 du RVQ 1091 – Règlement sur la paix et le bon ordre).

Bien sûr, même si c’est toléré, vous devez respecter le code de la sécurité routière. De même, veillez à être discret pour éviter toute plainte des résidents aux alentours. C’est bien souvent cela qui vous méritera une intervention policière. «De façon générale, les interventions policières auprès des VR se font à la suite de plaintes de citoyens ou de commerçants», convient d’ailleurs le SPVQ dans un échange de courriels.

Bref, il vaut mieux vous informer auprès de la municipalité ou de l’Office de tourisme. Ces derniers risquent d’ailleurs de vous diriger vers un meilleur endroit qu’en bord de rue.

Alexandre Grégoire, de PRÊTS pour la route, assure que sa conjointe et lui n’ont jamais dormi sur la voie publique. Non seulement leur VR, bien que petit, ne laisse aucun doute sur sa vocation, mais ils préfèrent ne pas pousser les limites des lois, déranger les résidents ou s’inquiéter d’une visite policière impromptue en pleine nuit. «Si, en 6 ans sur la route, on n’a jamais eu besoin de dormir dans la rue, c’est que c’est possible de l’éviter et qu’il y a d’autres options, parfois en s’informant ou en roulant un petit peu plus pour s’éloigner d’une ville», résume le caravanier.

Option 5: laisser place aux rencontres

Un truc sous-estimé d’après Alexandre Grégoire? La communication entre êtres humains! «Les occupations de la vie de tous les jours, comme le lavage ou l’épicerie, ouvrent la porte aux rencontres et à une certaine intégration», raconte-t-il. En discutant et en demandant à des citoyens ou des commerçants leurs suggestions de restaurants, d’activités ou d’endroits où dormir, il arrive qu’on leur suggère un endroit méconnu, voire une entrée de garage, le stationnement d’un commerce ou un bel endroit privé pour passer la nuit. Autrement dit: en consommant local, en vous intéressant à la communauté et en échangeant avec les gens, vous aurez probablement plus d’occasions.

Attention à la consommation d’alcool et de drogue en VR


En tout temps, il est interdit d’être sous l’influence de drogue ou de dépasser la limite permise de taux d’alcool dans un véhicule dont vous avez les clés en votre possession (ou si elles sont accessibles), et ce, même si vous n’avez pas l’intention de conduire. De même, il vous sera par exemple interdit d’avoir une boisson alcoolisée ouverte à l’intérieur. «Dans le Code criminel, il n’existe pas de distinctions quant aux véhicules: on parle de tout véhicule moteur (auto, bateau, avion, etc.). Donc l’article 320.14 du Code criminel (article de la conduite avec les capacités affaiblies) s’applique tant à un véhicule de promenade qu’à un VR», résume le SPVQ. En principe, donc, la loi ne fait pas la distinction à savoir si votre véhicule est adapté pour y vivre ou pas, que vous soyez stationné dans la rue ou dans tout autre endroit. Le jugement du policier pourrait entrer en jeu, bien sûr, mais c’est probablement en Cour que vous devrez faire la preuve qu’il n’existait pas de risque réaliste que vous mettiez éventuellement le véhicule en mouvement.

Que vous choisissiez de dormir en camping, dans un stationnement public ou ailleurs, assurez-vous d’adopter un comportement éthique ! Consultez notre texte: Pour une #vanlife responsable.

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