Amateurs de ski, à quoi vous attendre cette saison?
Manque de personnel, chiffre d’affaires en baisse, inflation: les défis des stations de ski impacteront inévitablement votre expérience sur les pistes.
La popularité du ski alpin ne se dément pas: 90 % de ses adeptes disent vouloir continuer à pratiquer leur activité cet hiver, selon un sondage de l’Association des stations de ski du Québec (ASSQ) réalisé en août-septembre 2022 auprès 11 500 répondants. Ce même coup de sonde indique toutefois que le coût d’une sortie pourrait freiner leurs ardeurs.
Malgré le contexte économique morose, Yves Juneau, président-directeur général de l’ASSQ, se montre optimiste pour la prochaine saison. Il faut dire que les centres de ski québécois sont des destinations de proximité. Nulle obligation de payer un hébergement pour en profiter!
Pour une expérience réussie, mieux vaut néanmoins anticiper les impacts de la conjoncture.
Moins de services
Les stations de ski ne sont pas épargnées par la pénurie de main-d’œuvre, et ont du mal à recruter des employés saisonniers pour compléter leurs équipes. Elles sont à la fois confrontées à un manque d’instructeurs, surtout en planche à neige, et à une baisse de leur disponibilité en termes de nombre d’heures travaillées. Résultat: les cours affichent déjà (presque) complet à certains endroits, comme à Bromont ou à Ski Montcalm. Réservez sans tarder si vous êtes intéressé!
Dans une moindre mesure, les difficultés de recrutement se font aussi sentir dans les équipes de restauration et d’entretien des pistes. Il faut donc s’attendre à des modifications des heures d’opération. Par exemple, votre station pourrait diminuer le nombre de jours de ski de soirée, comme Vallée du Parc, ou encore restreindre les services de restauration à certaines heures.
Un enneigement plus aléatoire
Yves Juneau souligne qu’il est de plus en plus fréquent de devoir fabriquer de la neige pour compenser les aléas météorologiques liés au réchauffement climatique. C’est loin d’être neutre financièrement pour les centres de ski. Les dépenses énergétiques, qui incluent l’enneigement, représentent entre 14 % et 17 % de leurs coûts d’exploitation.
Si les températures sont trop douces, il est possible que peu de pistes soient ouvertes pendant les fêtes. De plus, l’enneigement pourrait varier au gré des épisodes de redoux. Ceux-ci sont souvent suivis de grands froids, favorables à la fabrication de neige. Mais la vingtaine de stations adhérant à l’Option de Gestion de demande de la puissance d’Hydro-Québec (GDP) ne peuvent pas utiliser les canons à neige en périodes de pointe en raison de leur forte consommation énergétique.
Peu de nouveautés
La probabilité que votre centre de ski favori offre une montagne de nouveautés cette année est faible. Selon la plus récente étude économique et financière des stations de ski, leur chiffre d’affaires a fondu de 22 % avec la pandémie, entraînant une réduction de 72 % de leurs investissements, dorénavant essentiellement concentrés sur la fabrication de neige.
Toutefois, des exceptions existent. Par exemple, Belle-Neige lance un nouveau télésiège quadruple pour remplacer la remontée double actuelle. Au Sommet Gabriel, la nouvelle remontée mécanique quatre places devrait être en service pour le 1er décembre 2022.
Des tarifs plus élevés
Selon l’ASSQ, la hausse du prix des billets de ski est de 3 à 10 % cette année. Elle est liée aux difficultés d’approvisionnement, à la hausse de l’essence et aux ajustements de salaires, qui alourdissent les coûts d’opération.
Cette augmentation varie en fonction des régions et de la taille des centres de ski. Savez-vous que le tarif moyen d’un billet adulte en fin de semaine est d’environ 49 $ ? «C’est certain que les grandes stations, comme Le Massif, Mont-Sainte-Anne et Mont-Tremblant, ont des tarifs plus élevés, mais sur les 75 stations du Québec on a 25 stations locales et accessibles», souligne Yves Juneau.
Pour profiter des pistes sans trop dépenser, il recommande de privilégier de petites montagnes situées en région, par exemple Saint-Raymond-de-Portneuf ou La Tuque, et d’acheter un abonnement de saison si vous tenez à aller dans une grande station. Retrouvez davantage de conseils pour skier sans vous ruiner dans le blogue de ma collègue Clémence Lamarche. Bonne saison!
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