Dosettes de détergent : nocives ou pas ?
Les capsules de détergent à lave-vaisselle et à lessive que vous utilisez chaque jour pourraient-elles être nuisibles à l’environnement et à la santé à cause de la membrane plastique qui les entoure ? Les experts ne s’entendent pas sur la question.
Très populaires depuis quelques années, ces dosettes de détergent comme Tide PODS et Cascade Platinum sont recouvertes d’une membrane de plastique faite avec de l’alcool polyvinylique (PVA). Ce produit fait partie de la classe de polymères synthétiques solubles dans l’eau, principalement dérivés de combustibles fossiles
Le PVA est également utilisé dans les adhésifs, les peintures, les revêtements, les textiles, et même les médicaments et la fabrication des verres de contact.
En mars dernier, un conseiller municipal de New York a présenté un projet de loi pour interdire ces capsules. James Gennaro affirme que, lorsque le PVA se dissout dans l’eau, il laisse des résidus microscopiques qui se mélangent à d’autres contaminants.
Ces minuscules particules de plastique circuleraient dans les eaux usées avant de retourner dans les rivières, les fleuves et les océans. L’eau pourrait donc rester polluée par le PVA.
Comme du sel dans l’eau
Charles Rolsky, chercheur à l’Institut Shaw dans le Maine, aux États-Unis, compare la capacité du PVA à se dissoudre à celle de verser du sel dans l’eau. « Le sel disparaît, mais vous pouvez toujours goûter le sel lui-même, même si vous ne pouvez pas le voir », a-t-il décrit en entrevue au Washington Post.
Selon Jodhaira Rodriguez, journaliste au Consumer Reports, il ne s’agit pas seulement d’un problème environnemental, mais également d’un problème de santé. « On a constaté que les microplastiques se retrouvaient dans notre eau potable, écrit-elle, et une petite étude réalisée en 2022 a permis de trouver des microplastiques dans 75 % des 34 échantillons de lait maternel étudiés. »
Est-ce vraiment biodégradable ?
Par ailleurs, une étude publiée dans l’International Journal of Environmental Research and Public Health, a démontré que seule une petite partie du PVA traité dans les stations d’épuration va être biodégradé en raison des conditions requises pour faciliter une dégradation complète.
De son côté, l’American Cleaning Institute, un groupe représentant notamment les fabricants de produits de nettoyage ménagers, a estimé qu’au moins 60 % du film PVA se biodégrade dans les 28 jours, et 100 % du film dans les 90 jours.
« Ces films vont se dégrader à différentes vitesses selon leur exposition aux rayons UV et s’ils sont dans des milieux acides ou alcalins », indique Abdellah Ajji, professeur au Département de génie chimique de Polytechnique Montréal.
Un produit sécuritaire ?
Biodégradable ou pas, est-ce que la membrane de plastique sur les capsules de détergent est dangereuse ? Des organisations comme l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis (EPA) et l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) considèrent que non.
L’alcool polyvinylique figure d’ailleurs toujours sur la liste des ingrédients chimiques les plus sûrs de l’EPA avec le cercle vert. Ce logo représente la note la plus élevée de la liste de l’EPA, ce qui signifie que le produit est considéré comme peu préoccupant.
Selon Abdellah Ajji, ces plastiques ne sont pas nocifs. « Ils sont utilisés pour la fabrication de médicaments. Ce sont les gélules que l’on avale », a-t-il rapporté en entrevue à Verdict santé.
En effet, l’alcool polyvinylique est approuvé par Santé Canada ainsi que par la Food and Drug Administration aux États-Unis pour une utilisation dans les emballages alimentaires, les compléments alimentaires et les produits pharmaceutiques.
Une faible quantité
De plus, la faible quantité de PVA et sa dissolution dans l’eau rendent inoffensif ce plastique, d’après Abdellah Ajji. « Si c’étaient de grandes concentrations qui se dirigeaient dans les usines d’épuration des eaux, ce serait autre chose, a-t-il dit. Mais avec la faible quantité contenue sur ces détergents, je ne vois pas le problème. »
Selon une étude parue en 2003 dans Food and Chemical Toxicology, le PVA est très peu toxique. Les chercheurs avaient trouvé une dose quotidienne sans effet observable de 5000 milligrammes par kilo de poids corporel chez le rat.
Les experts en avaient conclu que le PVA administré par voie orale présentait une faible toxicité lorsqu’il était utilisé comme additif alimentaire indirect et agent d’enrobage pour les produits pharmaceutiques et les compléments alimentaires.
Parlant d’études, il en faudra donc davantage afin de savoir réellement quel est l’impact du PVA sur l’environnement et sur la santé humaine.
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