Petit guide de savoir-vivre à la borne de recharge électrique
Près de 400 000 véhicules électriques (VE) et hybrides rechargeables (VHR) roulent désormais au Québec. Ça fait de plus en plus de monde aux bornes publiques de recharge. Voici comment bien se conduire en respectant les règles de bienséance des électromobilistes.
Avec le récent boom des ventes électriques au Québec, près d’un véhicule de promenade immatriculé sur dix (7 %) dispose d’un branchement électrique — une « plogue ». Si la plupart des électromobilistes rechargent leurs véhicules à domicile, il reste que les 11 500 bornes publiques en service au Québec sont le théâtre d’un achalandage croissant. Et, malheureusement, tous les utilisateurs ne sont pas au courant du protocole « CPR » : courtoisie, partage et respect.
Pour découvrir les « quoi faire » et les « quoi ne pas faire » à la station publique de recharge électrique, nous avons questionné trois experts : Daniel Breton, président-directeur général de Mobilité Électrique Canada (MÉC) ; Sylvain Légaré, analyste en recherche Mobilité pour CAA-Québec (qui gère la centrale d’appels pour le Circuit Électrique) ; et Simon-Pierre Rioux, fondateur de l’Association pour les véhicules électriques du Québec (AVÉQ).
La borne électrique n’est pas un stationnement
Ce n’est pas parce que vous roulez en VE que vous avez le droit de vous garer à une borne publique sans l’utiliser. « Les places libres aux bornes ne sont pas des stationnements V.I.P.! » lance Simon-Pierre Rioux, à qui, justement, pareille mésaventure vient de survenir dans le garage souterrain de l’immeuble résidentiel qu’il habite. Le Code de la sécurité routière du Québec stipule que, si vous garez un véhicule (électrique ou pas) à une borne sans l’y brancher, vous êtes passible d’une amende de 100 $ à 200 $.
D’ailleurs, les électromobilistes ont un terme pour les propriétaires de véhicules à combustion (VAC) qui occupent illégalement les espaces aux bornes : ils disent d’eux qu’ils leur ont « vaché » leur place — ou encore qu’ils sont coupables de « vachage ».
Courtoisie : Vous êtes face à un véhicule en infraction ? Vous pouvez bien entendu appeler la police. Cela dit, l’AVEQ met à votre disposition plusieurs types de billets de courtoisie explicatifs que vous pouvez imprimer, conserver dans votre boîte à gants et placer sur le pare-brise de la voiture intruse.

Après 80 % de recharge, donnez la chance au suivant !
Sur les bornes de recharge ultra-rapides, les VE les plus récents mettent de 15 à 20 minutes pour se recharger jusqu’à 80 % de leur capacité. Au-delà de cette marque, l’apport d’énergie se fait plus lent et, par conséquent, coûte plus cher. Sauf exception, ne misez pas sur la borne publique pour vos 20 derniers %. Débranchez votre véhicule et donnez la chance au suivant. Vous économiserez de l’argent et libérerez la place. « Soyez conscient que d’autres sont plus pressés… ou plus vides que vous », souligne Sylvain Légaré.
Courtoisie : Restez près de votre VE en charge ultra-rapide pour être à même de libérer facilement la place. Ne partez pas en mission pour trouver un bon resto ou une nouvelle paire de chaussures. Vous n’en aurez pas le temps…
Faites connaître vos intentions aux autres électromobilistes
Sur une borne de niveau 2, votre VE risque de passer deux, trois ou même six heures à se recharger. Pour en informer les autres, placez à l’intérieur de votre pare-brise une note indiquant votre heure de retour. Vous n’avez pas fini vos courses ou vous n’êtes pas revenu de votre sortie en ski alpin, mais votre application signale que la recharge est terminée ? Prenez un moment pour déplacer votre véhicule vers une case de stationnement « normale ». Vous libérerez la borne et éviterez des frais (parfois) imposés pour « immobilisation ».
Courtoisie : Placez une note à l’intérieur de votre pare-brise avec votre numéro de cellulaire. Un électromobiliste vraiment mal pris pourra ainsi vous joindre et (aimablement) vous demander de lui laisser votre place si votre recharge est bien avancée.
Ne débranchez pas les autres véhicules !
L’ordinateur de bord d’un VE affiche une charge pleine, mais son propriétaire ne s’est toujours pas pointé pour le déplacer ? Vous voilà bien tenté de débrancher le pistolet… mais ne le faites pas ! D’abord, si les portières du VE sont verrouillées, la plupart des ports de charge ne vous laisseront pas retirer le pistolet. Mais ce faisant, vous pourriez être à l’origine d’un épisode de rage… aux bornes. « Nous avons déjà été témoins, lors d’un appel à la centrale, de deux utilisateurs du Circuit Électrique qui s’engueulaient solide », rapporte Sylvain Légaré.
Courtoisie : Pratiquez la respiration yoga…
Renseignez-vous avant – pas pendant la recharge
Vous en êtes à vos tout débuts comme électromobiliste ? Ou vous utilisez un nouveau réseau de recharge ? Prenez vos renseignements, téléchargez les applications nécessaires et intégrez vos méthodes de paiement avant d’utiliser une borne publique. Vous gagnerez du temps — et en ferez gagner à tout le monde. (P.-S. — Non, il n’est pas encore possible de payer sa recharge avec une simple carte de crédit…)
Courtoisie : Si quelqu’un à la borne voisine éprouve des difficultés à se brancher ou à démarrer la recharge, soyez le bon samaritain qui va au-devant des autres et aidez-le. Transférer de l’énergie, c’est bien. Transférer des connaissances, c’est encore mieux !
La borne, ça se partage, mais…
Vous êtes seul à une borne publique, l’ordinateur de bord de votre VE indique encore une heure avant la recharge complète. Mais voilà qu’un VE se gare à vos côtés et commence à utiliser le second pistolet de « votre » borne. Du coup, votre temps de recharge double — à plus de deux heures. Ce type de station à débit « partagé » réduit le flux d’énergie lorsque deux VE y sont connectés ; vous voulez donc privilégier les stations inoccupées, si c’est possible. Si un autre électromobiliste vient s’y brancher, n’hésitez pas à gentiment l’avertir que son choix d’emplacement le pénalisera, lui, tout autant que vous.
D’autres gestes de savoir-vivre à la borne
- N’occupez qu’une seule case à la borne de recharge — pas deux, ni trois, encore moins quatre. Vous tractez une remorque ? À moins de tomber sur l’une de ces rares stations de recharge de type « service au volant », vous devrez sans doute dételer, le temps de la recharge.
- En hiver, le fait de « pré-conditionner » votre VE pour la recharge rapide vous permettra d’aborder l’opération avec une batterie déjà (un peu) réchauffée. Vous chargerez plus rapidement, vous payerez moins cher… et vous quitterez plus vite.
- Rangez bien le câble et le pistolet. Si vous les laissez traîner par terre, un VE pourrait rouler dessus ou la machinerie de déneigement pourrait les arracher de la borne. Leur remplacement coûte cher… et en attendant qu’ils le soient, ils ne servent à personne.
- Sylvain Légaré, de CAA-Québec, mentionne que le principal problème rencontré aux bornes publiques du Circuit Électrique est un pistolet coincé dans le port de charge des VE. Son conseil : consultez le manuel du propriétaire afin d’y lire les particularités de votre véhicule au moment de sa déconnexion. Au passage, vous y découvrirez que les VE ont tous une petite trappe cachée qui rend possible le débranchement manuel. Avez-vous trouvé la vôtre ?
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