Dix sujets de conversation avec de jeunes conducteurs

Les statistiques sur les jeunes adultes qui obtiennent leur premier permis de conduire sont optimistes : les nouveaux conducteurs sont plus prudents que dans le passé. Ce n’est cependant pas encore parfait. Voici dix choses à savoir pour les aider à poursuivre dans la bonne voie.

Ça va mieux, mais…

Au début 2024, la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) a publié un bilan des accidents routiers au Québec selon l’âge des conducteurs. La bonne nouvelle, pour les plus jeunes, est qu’en 2022, le nombre d’accidents dans lesquels ils ont été impliqués et qui se sont soldés par un décès a reculé de 4 % par rapport à la moyenne des quatre années précédentes.

Cela n’empêche pas les conducteurs âgés de 16 à 24 ans d’être surreprésentés dans les accidents de la route. Au Québec, ils représentent 8 % de tous les détenteurs de permis, mais ils comptent pour 19 % des conducteurs impliqués dans un accident. Entre 2016 et 2020, ils ont aussi commis 14 % des infractions qui ont entraîné l’inscription de points d’inaptitude.

Les conditions typiques d’un accident

Si on avait à décrire les conditions typiques d’un accident de la route impliquant un jeune conducteur, ce serait : le soir ou la nuit, dans une courbe, sur une autoroute ou une route secondaire loin de la ville et où la limite de vitesse se situe entre 70 et 90 km/h. 

Dans ces circonstances, la visibilité est moins bonne et la concentration doit être à son maximum. Sans surprise, la vitesse et le manque de contrôle expliquent la plupart des accidents commis par les jeunes conducteurs. Ce n’est pas tant une question d’inexpérience que de concentration derrière le volant !

Alcool, drogue et fatigue : le trio fatidique

Les distractions peuvent prendre plusieurs formes, allant des réglages de la musique à la présence d’autres personnes dans le véhicule. Mais ce sont surtout l’alcool, la drogue (le cannabis) et la fatigue qui sont cités par la SAAQ comme étant les principales causes des accidents chez les jeunes conducteurs.

Les autorités ont beaucoup resserré les règles pour les jeunes qui prennent le volant, mais les parents ont aussi un rôle important à jouer pour faire de ceux-ci de meilleurs conducteurs. Dans bien des cas, les parents servent de modèles. Les conducteurs qui s’impatientent rapidement et qui conduisent trop vite, ou qui se laissent facilement distraire risquent de transmettre ces mauvaises habitudes à leur progéniture…

L’influence des autres

Comme ailleurs, les amis et les proches distraient les jeunes conducteurs, même lorsqu’ils sont dans la voiture. Les passagers peuvent influencer positivement ou négativement la personne qui conduit, alors qu’à l’inverse, le conducteur désigné peut assurer la sécurité des autres occupants en leur rappelant les règles de base à bord du véhicule. Par exemple : le port de la ceinture est obligatoire partout, y compris sur la banquette arrière.

L’influence tacite joue également un rôle dans le comportement des conducteurs novices. En principe, la meilleure façon de tenir le volant est de mettre les deux mains de chaque côté, de telle façon que chaque pouce soit posé sur les branches supérieures. Souvent, l’arceau du volant possède deux encoches où il est plus naturel de poser les mains. C’est donc là qu’elles devraient être, et non pas une main sur le pommeau de la transmission et un poignet sur la partie supérieure du volant. 

C’est peut-être cool, mais c’est maladroit et dangereux.

Avancez, en arrière !

Les nouveaux conducteurs n’auront peut-être jamais à conduire des véhicules ne possédant ni système électronique d’aide à la conduite, ni caméra, ni d’écran couleur et tactile de grande dimension. Ils ne réalisent probablement pas que ces gadgets ne sont pas toujours aussi sécuritaires qu’ils le promettent.

Par exemple, la caméra de recul est utile dans un stationnement, mais ne devrait jamais être le seul point de référence si on circule en marche arrière. L’image qu’elle renvoie à l’écran du tableau de bord ne montre pas tous les obstacles qui peuvent se trouver derrière vous. 

Les bons gadgets

Cela dit, il existe des technologies embarquées qui peuvent rendre beaucoup plus sûre la conduite des nouveaux conducteurs. L’Insurance Institute for Highway Safety (IIHS) est l’organisme américain de référence en matière de sécurité routière. 

Son conseil : les jeunes conducteurs devraient opter pour des véhicules dotés de systèmes d’aide avancée à la conduite, comme le freinage d’urgence en cas de collision, la détection d’obstacles dans les angles morts, ainsi que les alertes de changement de voie. L’IIHS a découvert que ces systèmes contribuaient efficacement à réduire le nombre d’accidents où des conducteurs inexpérimentés étaient impliqués.

Ouvrez toujours les yeux

La même chose vaut pour les alertes d’angles morts : il est préférable de jeter un coup d’œil soi-même avant de changer de voie que de se fier au petit témoin lumineux qui se trouve dans le rétroviseur ou sur le pilier entre la portière et le pare-brise.

Et ce, d’autant que la plupart des automobilistes ajustent mal leurs rétroviseurs latéraux, ce qui crée d’énormes angles morts de chaque côté du véhicule. L’image qu’on voit dans les rétroviseurs latéraux devrait compléter celle du rétroviseur central. La plupart du temps, elle est presque identique, ce qui signifie qu’on regarde trois fois au même endroit, plutôt qu’à trois endroits différents.

Le travail, c’est la santé!

Personne n’est parfait, et les accidents, ça arrive. La plupart du temps, ce ne sera pas grave. Par exemple, une crevaison est un accident de la route qui ne provoque souvent que des désagréments. Or, il est souvent assez facile de remplacer soi-même un pneu crevé… à condition d’avoir une idée comment faire.

Les automobilistes qui changent eux-mêmes leurs pneus d’été et d’hiver ont l’occasion de montrer à leurs grands enfants tout près d’obtenir leur permis de conduire comment faire : en les faisant travailler un peu à leur place! 

Les autres peuvent leur montrer la base ou, au moins, l’endroit dans le véhicule où sont rangés le pneu de secours et les outils pour l’installer, ou tout matériel d’urgence qui permet de faire soi-même les réparations mineures et de se sortir du pétrin. Conserver à bord un jerricane (vide) à utiliser en cas de panne d’essence pourrait s’avérer judicieux… ou, dans le cas d’un véhicule électrique, une carte de membre du Circuit électrique, pourquoi pas ?

Entretien 101

Dans la foulée, les parents peuvent parler d’entretien automobile avec leurs jeunes automobilistes. Il est rare que le premier véhicule soit un véhicule neuf. Les jeunes conducteurs prennent donc le volant la plupart du temps à bord d’un véhicule usagé. Il est probable que les essuie-glaces, les pneus et d’autres composants soient usés. Ce n’est pas une mauvaise idée de s’assurer qu’ils connaissent la base de l’entretien automobile.

Pas besoin d’avoir un certificat d’un centre de formation professionnelle pour savoir comment remplacer un essuie-glace ou une ampoule brûlée : il suffit de consulter le guide du propriétaire du véhicule, ou de chercher une vidéo en ligne. 

Télématique à la rescousse

Si on veut faire les choses soi-même, il est possible d’utiliser certains réglages des véhicules plus récents pour éviter certaines bévues occasionnelles. Les systèmes télématiques, comme OnStar (General Motors), permettent de verrouiller ou déverrouiller à distance le véhicule, et également de le localiser. Pratique si le conducteur a oublié sa clé… ou l’auto en entier.

D’autres systèmes permettent par ailleurs de fixer une limite de vitesse, et même de distance à partir du domicile quand une clé spécifique est utilisée. Certains modèles de marque Ford offrent cette option. Quand le véhicule reconnaît que la clé en question est utilisée pour le démarrage, il s’assurera d’éviter les excès, tout simplement.

Détail non négligeable : certains systèmes télématiques s’ils sont activés peuvent aider à réduire la prime d’assurance des jeunes conducteurs…

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