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Ce que coûtera votre permis de conduire pour les trois prochaines années

Par Nadine Filion
Ce que coûtera votre permis de conduire pour les trois prochaines années JeKh/Shutterstock.com

Pendant trois ans, les permis de conduire ont semblé presque gratuits parce que la Société de l’assurance automobile du Québec a distribué ses surplus. Ces remises sont terminées : dès l’an prochain, les tarifs reviendront à la normale. À noter : les motocyclistes expérimentés paieront moins cher leur immatriculation, mais les débutants ne pourront plus piloter de moto à risque élevé.

Vous en étiez-vous rendu compte ? Cette année et les deux précédentes, votre permis de conduire un véhicule de promenade (ou une motocyclette) ne vous aura pratiquement rien coûté, du moins si vous faites partie des 80 % d’automobilistes québécois qui n’ont aucun point d’inaptitude à leur dossier de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ).

Deux bonnes raisons à ce cadeau. D’abord, un rendement meilleur que prévu du bas de laine de la SAAQ. Puis, une certaine pandémie de COVID-19 : avec le déploiement du télétravail et l’instauration de couvre-feux, cette période s’est traduite par moins d’accidents sur les routes désertées, donc moins d’indemnisations. 

Du coup, l’assureur public des Québécois a été en mesure d’offrir des ristournes équivalant à 1,8 milliard $. Il l’a fait sous forme de congés de paiement de la partie « contribution d’assurance » des permis de classe 5 (véhicules de promenade) et de classe 6 (motocyclettes) pour trois années. 

Quelque 6,2 millions d’automobilistes ont ainsi épargné 290 $ – et jusqu’à 530 $ s’ils étaient aussi des motocyclistes.

Mais cette période de grâce achève : les deux plus récents bilans routiers de la SAAQ indiquent que 392 personnes ont trouvé la mort sur les routes du Québec en 2022, et 380 en 2023. C’est une augmentation de 8 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. 

Du coup, la SAAQ n’a pas eu d’autre choix que de mettre fin aux congés de paiement qui, ces trois dernières années, nous ont permis de conduire pour presque rien. Voici ce qu’elle a fixé comme tarification des contributions d’assurance pour 2025, 2026 et 2027, une grille tarifaire que vient d’approuver le Conseil d’experts chargé de les analyser.

Véhicules de promenade : entre 84,55 $ et 587 $ selon la conduite 

Contributions d’assurance – véhicule de promenade (classe 5)

tableau-1

Source des tableaux : Contributions d’assurance proposées par la Société de l’assurance automobile du Québec pour les années 2025 à 2027

Si vous n’avez aucun point d’inaptitude à votre dossier, le permis de conduire une automobile en 2025 vous coûtera 84,55 $. C’est ce que paieront plus de 5 millions d’automobilistes, qui bénéficieront d’une diminution de 9 % par rapport aux 93,16 $ que leur permis aurait dû leur coûter cette année, n’eût été la ristourne de la SAAQ. 

Par contre, si vous avez accumulé jusqu’à 15 points d’inaptitude (PDI), ou « de démérite » comme on les appelle erronément, vous ferez face à des augmentations de 2 % à 9 % du coût de votre permis de conduire en 2025. Entre 4 et 6 PDI, le permis coûtera 284 $ en 2025 ; le prix grimpera à 587,80 $ pour les détenteurs de 15 DPI et plus.

Pour les deux années subséquentes, la SAAQ annonce déjà que les tarifs seront indexés en fonction de l’inflation, estimée à 2,4 % pour 2026 (86,58 $) et à 2 % pour 2027 (88,31 $).

Pour les apprentis conducteurs, le prix du permis passe à 32,43 $ en 2025, une hausse de 10 %.

Notez qu’à ces contributions d’assurance, il faut ajouter les incontournables 25 $ en frais d’administration et droits versés au ministère des Finances.

Motos : à risques réels, coûts réels 

Les analyses de la SAAQ indiquent que les motocyclistes peu expérimentés sont surreprésentés dans les accidents avec « préjudices corporels ». L’assureur public affirme que les motards avec moins de trois ans d’expérience sont deux fois plus à risque d’être impliqués dans un accident (16 accidents par 1000 motos) que les plus expérimentés (7,35 accidents par 1000 motos).

C’est donc pour améliorer la précision et l’équité de la tarification que la SAAQ a décidé d’intégrer ce facteur de risque. Elle le fait en créant trois catégories d’expérience — moins de trois ans ; trois à moins de cinq ans ; cinq ans et plus — qui seront appliquées au coût de l’immatriculation des motocyclettes dès le 1er janvier prochain.

Immatriculation d’une motocyclette 2025 

tableau-2

Concrètement, les motocyclistes avec cinq ans et plus d’expérience paieront leur immatriculation de 7 % à 15 % moins cher qu’actuellement. 

En contrepartie, les « débutants » au guidon verront le coût de leur immatriculation augmenter de 19 % à 37 %. La plus importante hausse est évidemment réservée aux pilotes inexpérimentés qui voudront immatriculer une moto à risque : il leur en coûtera 2328,15 $ l’an prochain.

Pour ce qui est de conduire une moto trois-roues en 2025, le permis coûtera 224,85$, soit une augmentation de 7 %.

Motos à risque interdites aux motocyclistes inexpérimentés

Les analyses de la SAAQ ont aussi démontré que certains types de motocyclettes avaient « une incidence significative sur la fréquence des accidents ». C’est pourquoi la Société obligera les motocyclistes à détenir trois années d’expérience avant de pouvoir conduire certains modèles « à risque élevé d’accident ».

Essentiellement, ce programme « d’accès progressif à la conduite », en vigueur à partir du 1er janvier 2025, interdira aux motocyclistes débutants de piloter l’un des modèles répertoriés dans la liste officielle de la SAAQ, qui compte plus de 1500 modèles de motos de 1985 à ce jour. Cette interdiction sera levée dès que le motocycliste aura accumulé trois années d’expérience.

Un dernier point concernant le permis de moto (classe 6) lui-même : comme à l’habitude, la tarification varie selon la cylindrée, les points d’inaptitude et la détention — ou pas — d’un permis de conduire une automobile (classe 5). En voici la tarification pour la prochaine année : 

Contributions d’assurance - permis de moto (classe 6)

tableau-3

Un assureur public 

Rappelons que la SAAQ est, d’abord et avant tout, un assureur. Parce qu’elle gère un régime public, la loi provinciale lui interdit non seulement le sous-financement, mais aussi la surfacturation. Son bas de laine — le Fonds d’assurance automobile du Québec — doit conserver un taux de capitalisation entre 110 % et 125 %, ce qu’on appelle son « corridor de stabilisation financière ».

C’est pourquoi la SAAQ procède tous les trois ans à un exercice actuariel de haute voltige. Il s’agit d’équilibrer contributions, capitalisation et indemnisations, le tout en veillant à « maintenir l’équité pour les cotisants et la solidité financière du régime à long terme », indique le rapport. 

La société a comme philosophie d’imposer des surprimes aux conducteurs qui cumulent les points d’inaptitude, de manière à démontrer « l’effet direct du comportement (routier) sur le montant de la contribution d’assurance ».

À lire aussi : Comment choisir la meilleure école de conduite

 

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  • Par Danielle Dallaire
    23 juillet 2024

    Depuis quelques années, la SAAQ a reconnu que les motos 3 roues causaient moins d'accidents et avait ajusté la tarification en conséquence. Cependant, cet article n'en fait pas mention. Quelqu'un a des informations à ce sujet ?