Avez-vous des « ovnis » dans votre auto?
Il faut toujours se méfier des objets volants non identifiés… ou plutôt non « immobilisés » dans un véhicule ! Voici les règles d’or pour éviter que vous heurte, en cas d’accident, l’un de ces « ovnis » qui peuvent s’avérer dangereux!
Sacs d’épicerie, sacs à main, articles sportifs, boîte de mouchoirs, siège d’appoint pour enfant… Poser divers objets sur les banquettes d’un véhicule est un réflexe banal. Or, mieux vaut revoir cette habitude, car en cas de collision ou de freinage brusque, les articles jonchant les banquettes peuvent se transformer en dangereux objets volants non… immobilisés (ovnis) et infliger de graves blessures ou dommages.
Force de frappe décuplée
Si de tels ovnis vous happaient, les répercussions seraient pas mal moins comiques que leur acronyme.
En effet, « quand un véhicule heurte un obstacle à une vitesse de 50 km/h, l’impact multiplie le poids d’une personne ou d’un objet par au moins 20. Autrement dit, une personne de 70 kg devient un projectile de 1400 kg », explique la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ).
Au regard de cette force de frappe amplifiée, « [ç]a vaut donc la peine de s’attarder quelques minutes pour attacher les objets dans votre véhicule avant de prendre la route », recommande le Conseil canadien de la sécurité.
Au cours de ses enquêtes, Julien Dufort, membre de l’Équipe de sécurité routière de Polytechnique Montréal, en a vu, des banquettes arrière déformées par les objets rangés dans le coffre lors de collisions impliquant de très grandes décélérations, comme un face-à-face à 90 km/h!
Voici les règles d’or pour éviter que vous happe, vous ou un être cher à bord de la voiture, l’un de ces « ovnis » en cas d’accident.
Attacher les objets et les êtres vivants
Lors d’une collision, « tout objet, animal ou humain qui n’est pas attaché continue sa course jusqu’à ce qu’elle soit interrompue — et ça peut être sur nous ou sur l’une des personnes à bord de notre véhicule », relève Marie Claude Ouimet, professeure à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke et directrice du Réseau de recherche en sécurité routière du Québec (RRSR). « C’est ce qui est dangereux », ajoute la spécialiste.
En cas d’impact, un objet sera projeté dans l’habitacle à la vitesse à laquelle roulait le véhicule. Et comme l’indique la SAAQ, n’oubliez pas que « plus l’objet est lourd, plus il est dangereux ».
Bien que soit courant le fait de poser des objets sur les banquettes, le mieux demeure de les garder dégagées ou de bien stabiliser les objets qui s’y trouvent.
Cela vaut également pour le siège d’appoint de votre enfant, aussi appelé « siège rehausseur » ou booster en anglais, car ce siège n’est pas fixé à la banquette, contrairement aux autres types de sièges pour bambins. Lorsque votre progéniture n’y prend pas place, ne laissez donc pas traîner son siège sur la banquette!
Si une ceinture est libre, Julien Dufort vous invite à l’employer pour retenir des objets. « Ça permet déjà une certaine retenue », dit-il.
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Coffre arrière et barrière
Le meilleur endroit où ranger tout objet non immobilisé demeure le coffre arrière. « Et si celui-ci communique directement avec l’habitacle du véhicule, munissez-vous alors d’une barrière. Sans cette protection, les objets dans le coffre risquent tout de même d’être projetés dans l’habitacle », prévient Marie Claude Ouimet.
« Vous pouvez dénicher des filets de coffre résistants à de grandes charges dans des quincailleries ou des centres de véhicules lourds », mentionne Julien Dufort.
Est-ce une bonne idée de déposer des objets à vos pieds? « Si vous faites un tonneau, que les objets soient à vos pieds ou sur les banquettes, ils vont se déplacer, rappelle l’ingénieur. Mais on s’entend que, si la collision est frontale et que vous avez mis vos objets sous les sièges, il y a moins de risques qu’ils se déplacent. Mais le mieux reste le coffre arrière. »
Animal harnaché, cage attachée
À l’instar de toute personne à bord, un animal ou sa cage de transport peut aussi se muer en projectile lors d’une collision.
C’est pourquoi, pour transporter votre compagnon en toute sécurité et assurer la sécurité de tous les êtres dans le véhicule, il importe de le stabiliser.
Selon la taille de votre animal, la SAAQ recommande :
- de l’attacher avec un harnais;
- d’installer un filet de sécurité ou une barrière;
- de l’installer dans une cage de transport solidement attachée avec une ceinture de sécurité.
Si vous souhaitez vous acheter un harnais, Julien Dufort fait toutefois savoir qu’ils ne sont pas assujettis à des normes de sécurité. Vérifiez alors l’emballage du harnais et assurez-vous qu’il soit indiqué que l’outil est conçu pour retenir un animal en voiture.« Certaines entreprises indiquent qu’elles ont fait des tests, que leurs sangles sont résistantes. Ce n’est pas un gage de performance hors de tout doute, mais si c’est mentionné, c’est déjà un bon départ », estime M. Dufort, qui vous dissuade de vous procurer un petit harnais ne portant aucune indication à cet usage.
Ne pas laisser Pitou ou Minou se balader
En vertu de l’article 442 du Code de la sécurité routière, il est interdit de conduire un véhicule routier quand un animal obstrue la vue de la personne au volant ou gêne sa conduite.
Certes, la loi ne décrète pas qu’il est obligatoire d’attacher votre compagnon, mais il demeure qu’il est beaucoup plus sécuritaire de ne pas le laisser en liberté dans un véhicule. En s’y déplaçant librement, un animal peut en effet distraire la personne au volant, souligne Marie Claude Ouimet, insistant sur l’importance d’« avoir les yeux sur la route en tout temps ». Sans compter que, s’il est menu, il pourrait se coincer sous une pédale.
Mais surtout, s’il n’est pas attaché, tout comme un humain, les probabilités qu’il se blesse ou blesse une personne à bord en cas d’accident augmentent.
En évoquant l’habitude de certaines personnes de conduire avec leur tout petit compagnon canin sur les cuisses, Julien Dufort se montre catégorique : les chances qu’il survive à une collision sont faibles.
« Ce sont des situations auxquelles les gens ne pensent pas nécessairement, convient-il. Je comprends que vous n’aurez pas un accident tous les jours, mais ça peut se produire. » D’autant que conduire avec votre animal sur les genoux, ou sur une épaule, est bel et bien interdit, stipule la SAAQ : « Non seulement c’est interdit, mais en plus de nuire à la conduite, votre animal s’expose à des blessures graves lors du déploiement d’un coussin gonflable. »
Boucler la ceinture
« Ce qui a le plus de poids dans un véhicule, c’est un conducteur ou un passager… pas toujours attaché », déplore Marie Claude Ouimet, du Réseau de recherche en sécurité routière du Québec.
La ceinture de sécurité constitue pourtant la meilleure protection en cas d’accident, lit-on sur le site de la SAAQ.
Bien qu’il s’agisse d’un geste parmi les plus élémentaires en voiture, « chaque année, environ 30 % des conducteurs et passagers de véhicules de promenade décédés dans un accident de la route n’étaient pas attachés », signale la société d’État.
Lors d’une collision, un individu n’ayant pas bouclé sa ceinture, un animal ou un objet est projeté contre la première chose qui se trouve sur sa trajectoire, que ce soit un siège, le tableau de bord, le pare-brise ou une autre personne.
À lire aussi : Pourquoi les sièges d’auto ont-ils une date d’expiration?
Ce texte a été modifié (ajouts) le 5 juin 2024.

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