Attention

Votre navigateur n'est plus à jour et il se peut que notre site ne s'affiche pas correctement sur celui-ci.

Pour une meilleure expérience web, nous vous invitons à mettre à jour votre navigateur.

Système de santé: trop de radiologies inutiles?

Par Catherine Crépeau
Système de santé: trop de radiologies inutiles?

Les Québécois pourraient attendre moins longtemps avant de passer une radiographie si on éliminait les examens non nécessaires.

Photo: Shutterstock

En éliminant les nombreuses radiographies prescrites inutilement, il serait possible de réduire les coûts du système de santé et de diminuer les temps d’attente, affirme le Dr Jacques Lévesque, président de l’Association des radiologistes du Canada.

Ce radiologiste a réagi aux propos du chef du département de radiologie de l’Hôpital de Turin, qui déclarait la semaine dernière dans un congrès de radiologie en Italie que le tiers des radiologies prescrites en Italie le seraient sans motif suffisant, ce qui entraîne des opérations inutiles.

Au Canada, la situation ne serait toutefois pas aussi alarmante, croit le Dr Lévesque, bien qu’aucune étude n’ait encore été menée spécifiquement sur le nombre et la pertinence des examens radiologiques prescrits au pays. Le site de l’Association mentionne cependant que «de plus en plus d’études rapportent que de 10 à 20 % des examens d’imagerie ne sont pas nécessaires», ce qui engendre une perte de temps et nuit à la qualité des soins.

Éliminer les examens superflus
Le Dr Lévesque inclut dans les radiographies non pertinentes celles effectuées en double, par manque d’information. Actuellement, un patient qui déménage ou qui change de médecin doit demander son dossier médical afin de le remettre à son nouveau médecin. Ce dossier comprend aussi un CD de radiographies. Sinon, il est impossible pour le spécialiste de prendre connaissance des antécédents de son nouveau patient. Pourtant, depuis l’implantation du système d’archivage numérique (PACS), les examens radiologiques sont archivés sur un site sécurisé. Mais la Commission d’accès à l’information du Québec a refusé de donner aux cliniques médicales l’autorisation de consulter les radiographies antérieures.

«Comme médecin, il est donc difficile de savoir si une radiographie de contrôle est nécessaire ou non, alors on la refait. Dans ce cas, la Commission ne travaille pas dans l’intérêt du patient», déplore le Dr Jacques Lévesque.

Une solution?
Le radiologiste parle avec enthousiasme d’un logiciel à l’essai dans des cliniques américaines qui permet de repérer les examens superflus. Le principe est simple: lorsqu’un médecin prescrit une radiographie, il indique le type d’examen demandé et les renseignements cliniques concernant le patient. Le logiciel compare ensuite ces informations à des lignes directrices. Autrement dit, si le médecin demande une radiographie pour un traumatisme mineur, sans signes ni symptômes particuliers, le logiciel pourrait lui répondre que l’examen n’est pas recommandé.

L’utilisation de ce logiciel a jusqu’à présent permis une diminution significative du nombre de tomodensitométries aux États-Unis, selon le Dr Lévesque, qui y voit une solution pour réduire les coûts croissants de notre système de santé. «Au Québec, il faut que les sommes allouées à la santé et à la radiologie soient consacrées aux bons examens, au bon moment. De cette façon, on va réduire les coûts, l’exposition inutile des patients aux rayons X et le temps d’attente», conclut-il.

2,2 milliards de dollars
C’est le coût d’exploitation annuel lié à l’imagerie diagnostique au Canada. En éliminant 10 % des examens inutiles, des dépenses de 220 millions de dollars pourraient être évitées, selon l’Association canadienne des radiologistes.

  Ajouter un commentaire

L'envoi de commentaires est un privilège réservé à nos abonnés.

  • Par MAXIME CLOUTIER
    16 novembre 2013

    ''J'ai appris récemment que le médecin généraliste reçoit en plus de sa rémunération pour le rendez-vous, un montant d'argent du gouvernement pour chaque examen qu'il inscrit sur la feuille de prescription de son patient; prise de sang, radiographies etc...''

    Je suis médecin généraliste et je peux dire que cette affirmation est totalement fausse!

  • Par valerie leloup
    04 novembre 2013

    Radiographies et scans inutile, mon père était en fin de vie et il avait des radiographies à tous les 2 jours et des scans 2 fois par semaines, alors qu'une personne qui a peut-être une chance de guérison ou pour confirmer qu'elle n'a rien de grave doit attendre des mois pour un scan et plusieurs jours pour des radiographies, SAUF bien sur si elle va au privé.

  • Par MICHELINE ST-LAURENT
    13 octobre 2013

    J'ai appris récemment que le médecin généraliste reçoit en plus de sa rémunération pour le rendez-vous, un montant d'argent du gouvernement pour chaque examen qu'il inscrit sur la feuille de prescription de son patient; prise de sang, radiographies etc... donc plus la liste est longue plus sa rémunération est élevée. Par conséquent comment voulez-vous réduire les coûts en santé et désengorger le système sans revoir les façons de payer les médecins? Je suis extrêmement surprise qu'à 59 ans je découvre tout juste cette façon de faire. Je n'ai pas souvenir qu'un journaliste se soit intéressé à cette façon de faire. À titre d'exemple je cite ma mère qui croit avoir toutes les maladies du monde mais à 91 ans elle a reçu en juillet dernier après une panoplie d'examens un diagnostic de bonne santé. Pourtant, elle a réussi sans aucun effort, à se faire prescrire une radiographie des poumons, une infiltration de cortisone à la hanche (elle ne souffre d'aucun problème à la hanche), des patchs pour la mémoire à 125$ (prescription remboursé par le système de santé) et tout ça en un mois et demi. Résultat pour la radiographie: rien d'anormal mais on l'a obligé à aller à une consultation pour recevoir ce diagnostique et c'est à cette consultation qu'on lui a prescrit les patchs pour la mémoire que le médecin a commandé car ce sont des médicaments prescrits aux gens qui ont un diagnostic d'alzheimer, alors qu'en juillet dernier elle avait un diagnostique parfait au niveau de la perte de mémoire. Bien sûr elle devra aller à un autre rendez-vous pour recevoir cette médication et peut-être qu'à cette consultation on lui prescrira un autre examen qui sait? . Si le médecin n'était pas rémunéré pour chaque prescription aurait-elle pu obtenir tous ces rendez-vous inutiles? Faut-il encore s'étonner que les coûts en santé explosent? Au fait ce médecin qui lui a prescrit tout ça avait reçu le rapport médical complet des examens qu'elle avait fait en juillet dernier...

  • Par NANCY SURPRENANT
    10 octobre 2013

    Elle aurait pu prendre quelques minutes pour lire le Projet de loi no.59... et surtout provenant de Protégez Vous, c'est un peu cheap.

  • Par Carole Germain
    10 octobre 2013

    Vraiment,le logiciel pourrait répondre que l’examen n’est pas recommandé? Vous ne pensez pas qu'il serait facile de déjouer ce logiciel, en "exagérant" un peu les symptômes pour que les médecins puissent obtenir ce qu'ils veulent? Je ne crois pas que la demande d'examens diminuera. Ils faut passer par la sensibilisation des médecins et des patients,des risques et inconvénients d'examens inutiles. C'est loin d'être fait.