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Vite, vite! Réhypothéquez la maison!

Par Jean-François Gazaille
Vite, vite! Réhypothéquez la maison! Shutterstock

À la veille du resserrement des conditions d’emprunt hypothécaire, certains courtiers enjoignent les consommateurs à refinancer leur maisons aux conditions actuelles.

Au cours des dernières semaines, la firme de courtage hypothécaire Plan Hypothèque a en effet adressé à ses clients une lettre expliquant les nouvelles règles édictées par le gouvernement fédéral qui entreront en vigueur le 19 avril… pour ensuite inviter les consommateurs à contracter un nouvel emprunt avant la date fatidique. «Si vous aviez prévu refinancer votre prêt hypothécaire existant pour faire des rénovations, rembourser des dettes ou simplement pour investir, vous devez agir rapidement pour bénéficier des conditions actuelles, peut-on lire dans la lettre. Souvenez-vous… 19 avril 2010.»

En invitant les consommateurs à s’endetter à nouveau, cette stratégie peut sembler moralement discutable, mais il y a tout de même des avantages à en tirer, note Jean-François Vinet, analyste des services financiers chez Option consommateurs. «Si on a des dettes à la consommation, il vaut le coup de les consolider et de les refinancer en contractant un prêt hypothécaire à un taux plus avantageux, dit-il. Il serait donc stratégique d’en profiter maintenant parce que les nouvelles conditions d’emprunt vont effectivement limiter l’accès à ce genre de solution financière. Mais si c’est pour consommer davantage, ce n’est vraiment pas une bonne idée.»

À compter du 19 avril prochain, les propriétaires de maison ne pourront contracter de prêt hypothécaire couvrant plus de 90% de la valeur de leur résidence; pour les propriétaires d’immeubles locatifs non occupants, ce maximum sera de 80%. «Sur le plan moral, c’est peut-être discutable, mais sur le plan légal, il n’y a rien à redire», commente Sylvain Théberge, porte-parole de l’Autorité des marchés financiers du Québec. Là où cette publicité pèche par excès, reprend Jean-François Vinet, c’est en enjoignant le consommateur à prendre une décision précipitée.

«Le signal que lance le gouvernement aux consommateurs avec ses nouvelles règles, c’est d’être prudent. En matière de finance, il faut prendre le temps de bien mesurer les conséquences de nos choix. En ce sens, l’approche utilisée par ce courtier est inquiétante. Le courtier a la responsabilité de bien conseiller son client, mais ce dernier a la responsabilité de chercher conseil ailleurs s’il sent une pression indue de la part de son courtier, rappelle Sylvain Théberge.

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