Attention

Votre navigateur n'est plus à jour et il se peut que notre site ne s'affiche pas correctement sur celui-ci.

Pour une meilleure expérience web, nous vous invitons à mettre à jour votre navigateur.

Pas facile pour les jeunes d’acheter une première maison!

Par Rémi Leroux
Pas facile pour les jeunes d’acheter une première maison!

Une enquête de l’APCHQ confirme que les jeunes ménages disposent de peu de leviers pour acheter leur première demeure.

Le nombre d’acheteurs qui accèdent pour la première fois à la propriété est en baisse pour la deuxième année consécutive, selon l’enquête annuelle de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) portant sur les acheteurs de maisons neuves. En deux ans, l’APCHQ a constaté un recul de 11 % du nombre de premiers acheteurs.

Une situation préoccupante, selon l’APCHQ, renforcée par les difficultés croissantes des jeunes ménages à se constituer une mise de fonds suffisante pour acheter des propriétés dont les prix n’ont cessé d’augmenter au cours de la dernière décennie.

Pour une propriété neuve de 224 000 $ (le prix médian au Québec), la valeur médiane de la mise de fonds de ces nouveaux propriétaires est de 25 000 $. Nicolas Fréchette, conseiller principal au Financement hypothécaire du Groupe Desjardins, n’est pas surpris par cette tendance. «Constituer une mise de fonds, ne serait-ce que de 5 % d’un montant aussi élevé, ça commence à faire beaucoup de sous pour de nombreux jeunes», dit-il.

En dehors du RAP, point de salut?

Or, les leviers pour soutenir les jeunes ménages désireux d’acheter un premier logis ne sont pas nombreux. La majorité de ces nouveaux propriétaires ont financé leur achat par le biais d’économies personnelles (59 %) et 10 % ont bénéficié d’un prêt ou d’un don de leurs parents, toujours selon l’enquête de l’APCHQ.

«À moins d’aider les jeunes ménages à constituer leur mise de fonds, on voit difficilement comment ils pourraient aspirer à être propriétaires en aussi grand nombre que leurs parents», estime François-William Simard, directeur des communications de l’APCHQ.

Près d’un nouvel acheteur sur quatre a utilisé un Régime d’accession à la propriété (RAP), principal dispositif gouvernemental qui permet d’utiliser des fonds tirés de son régime enregistré d’épargne-retraite (REER). Avec un RAP, il est possible de retirer jusqu’à 25 000 $ du REER dans une année civile. Un montant qu’il faudra toutefois rembourser.

«Vous pouvez également vous servir de vos droits de cotisation au REER inutilisés, suggère Nicolas Fréchette. Si vous ne disposez pas d’un REER, le gouvernement vous indique, pour chaque année fiscale, le montant des cotisations REER auxquelles vous auriez pu prétendre.» Ces droits inutilisés s’accumulent année après année et peuvent être utilisés pour constituer un REER qui pourrait ensuite être «rapé».

D’autres dispositifs municipaux existent («Accès condos», à Montréal, par exemple), mais qui, selon Louis Gaudreau, professeur à l’École de travail social de l’Université du Québec à Montréal, contribuent avant tout à «alimenter la dynamique d’endettement des ménages et la spéculation immobilière».

Après le RAP, le REP?

En mars 2014, le premier ministre Philippe Couillard a annoncé la mise en place d’un nouveau véhicule d’épargne pour les premiers acheteurs: le Régime épargne-propriété. Le REP pourrait être utilisé pour acheter une première propriété (maison ou condo) et serait complémentaire du Régime d’accession à la propriété (RAP).

Le montant de cotisation serait de 5 000 $ par année, pendant 10 ans. Des sommes qui échapperaient à l’impôt provincial et qui, en cas de non-utilisation, pourraient être reversées dans un REER. Au moment de mettre cet article en ligne, Protégez-Vous était dans l'attente d'une réponse de la part du cabinet du ministre des Finances concernant les dates de mise en oeuvre de ce nouveau régime.

MISE À JOUR 24/09/2014: Le cabinet du ministre des Finances a confirmé que le gouvernement étudiait actuellement «les tenants et aboutissants de la mise en place d'un tel régime», précisant que des discussions auraient lieu «sous peu» avec le gouvernement fédéral, dont la collaboration «est essentielle afin que cet outil soit pertinent et attrayant pour les jeunes familles».

  Ajouter un commentaire

L'envoi de commentaires est un privilège réservé à nos abonnés.

  • Par Christian Tadji
    22 novembre 2014

    Quelle surprise? Compte tenu de l'endettement effarant des jeunes au sortir de leurs études et de la baisse des salaires (en dollars constants), c'est une vérité de Lapalisse. Et il s'en trouve encore pour soutenir que les jeunes peuvent bien supporter une hausse drastique des frais de scolarité.

     4
  • Par Michael Hamel
    22 septembre 2014

    Avec le RAP, les jeunes qui ont déjà un régime de retraite important avec leur employeur sont mis de côté.

    Je suis dans la fonction publique et puisque j'ai déjà un bon fond de pension, je n'ai pas de REER pour le moment ni de montant à rembourser plus tard.

    J'ai pu compter seulement sur mes économies. Encore heureux que je sois très économe.