Nutella au banc des accusés
Aux États-Unis, la célèbre tartinade de Ferrero n’est pas digeste pour tout le monde.
Choquée d’apprendre que le Nutella est une véritable bombe calorique, une mère de famille étasunienne poursuit le fabricant italien pour publicité mensongère.
Gras saturé et sucre
Dans sa plainte enregistrée devant le tribunal fédéral de San Diego, en Californie, Athena Hohenberg demande l’interdiction pour le fabricant de faire les allégations suivantes sur l’étiquette: «Bon pour la santé», «Équilibré», «Aide les mamans à nourrir leurs enfants de céréales complètes» ou encore «Un exemple de petit déjeuner équilibré et savoureux».
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Dans le Nutella, le lait et les noisettes sont loin d’être les principaux ingrédients. Certes. Mais la plupart des gens ne savent-ils pas que la pâte à tartiner contient surtout des gras saturés et du sucre? Pas nécessairement, croit Mme Hohenberg. Elle demande donc à Ferrero de lancer une campagne de publicité corrective pour que le public soit informé que le Nutella contient une quantité importante de graisses saturées.
Recours collectif
La mère de famille, qui réclame aussi des dommages et intérêts, a déposé une demande de recours collectif. Cette procédure invite les autres consommateurs ayant acheté et consommé du Nutella sur la base de ses publicités depuis 2000 à se joindre à la plainte.
Elise Titan, porte-parole de Ferrero USA, assure «avoir foi en la qualité des ingrédients utilisés dans la pâte à tartiner aux noisettes Nutella et dans la publicité qui l’accompagne». Elle s’est refusée à tout autre commentaire.
Cette prudence dans la communication du géant italien est compréhensible. Ferrero a tout intérêt à négocier avec la plaignante. Cela lui éviterait une fâcheuse publicité et le risque d’être poursuivi dans d’autres États des États-Unis ou en Europe.
Interdire le Nutella?
En France, plus gros consommateur mondial de Nutella (105 millions de pots par an), Ferrero n’a pas non plus souhaité s’exprimer. Il est vrai que la mention sur l’étiquette du produit français est difficilement attaquable en justice: «Tout le plaisir d’un goûter équilibré avec une tartine de pain et de Nutella, un yaourt nature et un verre de jus d’orange!»
Comme le précisait un avocat français dans une entrevue donnée au quotidien France-Soir, «en France, contrairement aux États-Unis, le préjudice doit être certain et prouvé pour être recevable. Ici, on considère que le consommateur doit être un bon père de famille et doit savoir lire l’étiquette».
L’été dernier, une rumeur d’interdiction du Nutella avait circulé dans l’Union européenne, une décision motivée par la lutte contre l’obésité. En réalité, les députés européens ont seulement adopté une proposition de texte pour durcir de façon générale les règles d’étiquetage nutritionnel.
En Europe, l’interdiction du produit ou l’imposition d’un étiquetage évoquant sa dangerosité n’est donc pas d’actualité. Certains adeptes de la célèbre tartinade organisent même depuis 2007 une journée internationale du Nutella.

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