Attention

Votre navigateur n'est plus à jour et il se peut que notre site ne s'affiche pas correctement sur celui-ci.

Pour une meilleure expérience web, nous vous invitons à mettre à jour votre navigateur.

Le rapport D’Amours transformera-t-il votre retraite?

Par Annick Poitras
Le rapport D’Amours transformera-t-il votre retraite? Shutterstock

Un comité d’experts a remis ses recommandations dans le but de solidifier le système de retraite québécois. Pourraient-elles influencer vos vieux jours?

Vieillissement de la population. Croissance de l’espérance de vie. Caisses de retraite qui traînent des déficits explosifs depuis la crise financière de 2008. Ajoutez à ce portrait 2,4 millions de Québécois sans régime de retraite d’employeur qui peinent à épargner pour leurs vieux jours. Sans parler des rendements anémiques qui plombent désormais toute épargne, dans un REER ou ailleurs. Bref, au Québec, quand on parle de retraite, l’avenir ne semble pas rose…

C’est pourquoi, à la fin de 2011, le gouvernement Charest a demandé à un comité d’experts de se pencher sur les failles de notre système de retraite et sur la viabilité des régimes à prestations déterminées, qui assurent une rente jusqu’à la mort, mais qui connaissent de graves difficultés à se financer. Présidé par Alban D’Amours, ex-président de Desjardins, le Comité d’experts sur l’avenir du système de retraite a mis 18 mois à finaliser son rapport, qui présente une vingtaine de recommandations visant à assurer à tous des revenus de retraite décents. Voici, en bref, les principales d’entre elles et la façon dont elles pourraient vous toucher.

Si vous n’avez aucun régime de retraite avec votre employeur et peu d’épargne personnelle (REER, CELI, etc.) – comme 60 % des travailleurs québécois:

La nouvelle «rente longévité» pourrait calmer vos inquiétudes. Cette innovation, qui constitue la recommandation phare du rapport D’Amours, consiste à créer un nouveau pilier à notre système de retraite, aux côtés de la rente versée par le Régime de rentes du Québec. La rente longévité, qui serait versée à tous les Québécois à partir de l’âge de 75 ans, permettrait d’éviter de survivre à son épargne, c’est-à-dire de vivre vieux sans le sou et de devoir dépendre financièrement de ses proches pour se loger et obtenir des soins de santé. Comme le Régime de rentes du Québec, cette rente longévité s’appliquerait à tous les travailleurs, peu importe leurs revenus. Elle serait aussi financée à parts égales par les employeurs et les travailleurs au moyen d’une ponction du salaire de 1,65 % chacun. Selon un scénario envisagé par le Comité, la rente longévité pourrait réduire de moitié l’épargne personnelle nécessaire pour vivre convenablement à la retraite. En outre, pour vous aider à épargner pour la retraite, le Comité donne le feu vert au lancement du Régime volontaire d’épargne retraite (RVER), un programme envisagé depuis quelques années déjà. Il permettra aux travailleurs de petites et moyennes entreprises de maximiser leurs économies, notamment en payant moins de frais de gestion. Le gouvernement Marois prévoit faire une annonce officielle au sujet du RVER en mai.

Si vous bénéficiez d’un régime de retraite à prestations déterminées – comme 35 % des travailleurs, dont les deux tiers œuvrent dans le secteur public:

Probable que, depuis la crise financière de 2008, votre régime éprouve des problèmes de solvabilité, comme 72 % des régimes à prestations déterminées administrés par la Régie des rentes. Dans le secteur municipal seulement, le déficit de solvabilité total des régimes atteint 9 milliards de dollars! Autrement dit, si les villes fermaient demain, il manquerait cette somme pour payer les rentes déjà promises aux travailleurs. Selon le Comité, une remontée des taux d’intérêt serait insuffisante pour régler les problèmes de financement de ces régimes. Il faut donc revoir le partage des coûts et les bénéfices accordés aux travailleurs et aux retraités. Pour y arriver, le Comité prône la négociation entre employeurs et syndicats. Délai pour réduire les coûts des régimes: cinq ans. En cas d’échec des négociations, qui s’annoncent houleuses, les employeurs pourraient notamment couper l’indexation des rentes au coût de la vie, ou encore geler les salaires des futurs retraités. Notez que si la nouvelle rente longévité est mise en place, une partie de vos cotisations à ce type de régime pourrait servir à la financer.

Si vous êtes un employé du gouvernement:

Probable que vous bénéficiez aussi d’un régime à prestations déterminées. Mais comme les régimes des gouvernements provincial et fédéral sont administrés autrement, ils n’ont pas été étudiés par le Comité. Ils ne font donc l’objet d’aucune recommandation.

Si vous bénéficiez d’un régime à cotisations déterminées – ce qui est le cas d’environ 5 % des travailleurs, surtout du secteur privé:

Rien ne change, sinon qu’une partie de vos cotisations pourraient être redirigées vers la nouvelle rente longévité.

Si vous êtes jeune:

C’est à vous que profiterait le plus la rente longévité. Comme vous y cotiseriez plus longtemps, votre rente serait plus élevée lorsque vous atteindriez 75 ans. Le Comité affirme d’ailleurs que l’équité intergénérationnelle est l’une des valeurs ayant guidé ses travaux.

Si vous craignez une hausse des cotisations à la Régie des rentes du Québec:

Le Comité ne fait aucune recommandation en ce sens, car une hausse des cotisations visant à assurer la pérennité de la caisse et l’équité intergénérationnelle est déjà en cours: le taux de cotisation totale est augmenté de 0,15 % par an, pour atteindre 10,80 % en 2017. Une nouvelle ponction totale sur le salaire de 3,3 % pourrait toutefois s’ajouter si la nouvelle rente longévité était mise en place (dont la moitié, soit 1,65 %, serait assumée par le travailleur).

Si vous redoutez de devoir travailler plus longtemps:

Le Comité ne fait aucune recommandation concernant l’âge légal de la retraite. Ce choix doit rester libre.

Notez que ces recommandations sont loin d’être des faits accomplis! Le Comité a annoncé une tournée québécoise pour expliquer le contenu de son rapport aux citoyens. Et avant de s’engager dans une voie ou dans une autre, le gouvernement Marois laisse présager la mise sur pied d’une commission afin de consulter les Québécois sur les enjeux de la retraite, un peu à la manière de la Commission sur la question de mourir dans la dignité. Rappelons qu’après deux ans de travaux, cette commission n’a encore accouché d’aucun résultat concret… La retraite est donc un autre grand chantier à suivre!

Pour en savoir plus

Innover pour pérenniser le système de retraite (rapport D’Amours - Régie des rentes du Québec)

  Ajouter un commentaire

L'envoi de commentaires est un privilège réservé à nos abonnés.

  • Par PIERRE DUFRESNE
    11 mai 2013

    Moi je n'entrevois pas une retraite dorée quand j'aurai atteint l'âge de 65 ans; je n'aimerais pas être considéré comme faisant partie de l'Âge d'Or alors que je devrai en arracher pour arriver à boucler mon budget. J'aurai tout juste ce qu'il faut pour couvrir les dépenses courantes et n'en aurai pas suffisamment pour profiter de la vie c'est-à-dire faire des voyages et avoir des loisirs épanouissants.Si ma santé me le permet toujours;je devrai continuer à travailler tant que j'en serai capable. Si je tombe malade,ce sont des coûts de soins de santé exorbitants qui se profileront à l'horizon ce qui va affecter grandement ma qualité de vie. Plus grave encore dans la perspective du dépôt de ce projet de loi sur l'euthanasie et le suicide assisté que le gouvernement Marois s'apprête à faire adopter. J'imagine facilement le sort qui sera réservé aux ainés d'ici vingt ans.Quant à la rente longévité si je réussis à vivre au-delà de 75 ans j'émets des réserves aussi bien pour le montant mensuel que pour le nombre de bénéficiaires qui y auront droit.

     4
  • Par Réjean Houle
    03 mai 2013

    Premièrement, on surestime le nombre de personne âgés qui vivront plus de 80ans en se basant sur la nécrologie actuelle. Il ne faut pas oublier que ceux qui ont 80 ans et plus à leur naissance n'avaient pas une si grande espérance de vie. Certains décédaient avant l'âge de 10 ans. Ceux qui ont survécus sont beaucoup plus fort que la génération d'aujourd'hui. Comme exemple,j'ai 4 beau-frères de décédé sur 5, dont le plus vieux est mort à 72 ans. Un seul de mes oncles a dépassé 80 ans.

     2
  • Par Réjean Houle
    03 mai 2013

    Il faut également évalué le patrimoine de la personne âgé. Dans les campagne une terre qui a été payé $5000 vaut présentement 200000$ et plus. Même chose pour les maison payées 35000$ qui valent maintenant 20000$ et plus. En résumé, le patrimoine des bébé-boomers est beaucoup plus élevé que pour les générations précédentes. En vendant, ils ont un capital pour aller rester dans un centre pour personnes âgés. Dont moins d'aide monétaire à leur accorder, moins de supplément de pension fédérales à verser. Dont pourquoi imposer une surtaxe au jeune d'aujourd'hui. Par contre, comme ils n'ont pas la même sécurité d'emploi,un fond de pension universel, administré par un organisme indépendant des gouvernements(qui s'accordent des congés de cotisation pour acheter le vote de leurs électeurs) seraient la meilleure solution.

     1
  • Par jocelyne boivin
    03 mai 2013

    je suis d'avis qu'une etude pour un %de taxation des assurance-vie devrait etre envisage, puisque beaucoup de baby boomers vont laissé du capital a leur déces. Cette taxation serait directement envoyé pour la régie des rentes pour le future permettant de rembourser entre ce que nous collecteront d'ici 2030.

     1