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Haro sur les chèques en blanc

Par Clémence Cireau
Haro sur les chèques en blanc

Fini les «chèques de cartes de crédit» qui atterrissent dans votre boîte aux lettres sans que vous les ayez demandés. Désormais, on devra obtenir votre autorisation avant de vous les envoyer.

Photo: Shutterstock

Aussi appelés «chèques promotionnels» ou «chèques de dépannage», les chèques de cartes de crédit peuvent servir à payer des factures et à transférer le solde d’un prêt ou d’une carte de crédit.

«Auparavant, les institutions financières pouvaient envoyer des chèques sans autorisation, et les consommateurs devaient leur téléphoner pour ne plus en recevoir», explique Julie Hauser, agente des relations avec les médias à l’Agence de la consommation en matière financière du Canada. Par défaut, les émetteurs de cartes de crédit considéraient que leurs clients ne s’opposaient pas au fait de recevoir des chèques sans les avoir demandés.

Oui, je le veux
Or, depuis le 21 juin, les institutions financière sous réglementation fédérale doivent obtenir le consentement exprès de leurs clients avant de leur faire parvenir de tels chèques. Les consommateurs qui acceptent d’en recevoir doivent signifier leur autorisation par écrit ou de façon verbale, auquel cas l’émetteur de la carte de crédit devra confirmer par écrit (version imprimée ou électronique) que le consommateur recevra les chèques au plus tard à la date du prochain relevé de sa carte de crédit.

Selon l’Union des consommateurs, le fait de limiter l'accès au crédit représente une bonne nouvelle. «Dans le monde de la consommation, il est toujours bénéfique d’exiger le consentement du client, surtout lorsqu'il s'agit d’un produit qui favorise l'endettement», explique Philippe Viel, responsable des communications à l’organisme de défense des consommateurs. Il précise toutefois ne pas pouvoir se prononcer davantage sur tous les détails de la nouvelle réglementation puisque pour l'instant, l'organisme n'a pas terminé d'étudier le dossier.

Des chèques qui coûtent cher
Contrairement aux chèques personnels «standards» dont les sommes sont portées à un compte bancaire, les sommes tirées des chèques de cartes de crédit sont portées directement sur le solde de la carte de crédit. Puisque les transactions sont traitées comme des avances de fonds, les intérêts sont calculés à partir du jour de la transaction. Le téléviseur ou les nouveaux meubles payés avec un chèque de carte de crédit peuvent donc coûter beaucoup plus cher que prévu.

À noter que, pour inciter les consommateurs à utiliser ces chèques, plusieurs émetteurs de cartes de crédit offrent un taux d’intérêt peu élevé, mais seulement pendant une courte période. Certains clients peuvent bénéficier d’un taux promotionnel si le solde de leur carte est à zéro… et s’ils ne portent aucun nouvel achat à leur carte de crédit.

Endettement personnel inquiétant
L’entrée en vigueur de ces nouvelles règles découle du Plan d’action économique du Canada annoncé en 2011, qui visait à aider les consommateurs à mieux gérer leur endettement par crédit.

Et pour cause: le ratio de la dette d’un ménage au revenu personnel disponible est de 150 %, révèle une étude de Statistique Canada réalisée en 2011. C’est donc dire que les ménages canadiens doivent en moyenne 1,50 $ pour chaque dollar de revenu disponible.

Chèques de cartes de crédit: renseignez-vous
Si vous souhaitez utiliser des chèques de cartes de crédit, gardez en tête que certaines conditions d’utilisation peuvent augmenter considérablement le montant à payer. Renseignez-vous sur les modalités suivantes:

  • Période pendant laquelle s’applique le taux promotionnel peu élevé;
  • Taux d’intérêt applicable lorsque la période promotionnelle est terminée;
  • Montant des frais d’intérêt imposés dès la première utilisation des chèques;
  • Montant des frais exigés pour le transfert de solde.
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  • Par Daniel Beaulieu
    30 juillet 2013

    Je suis pas mal tanné du discours infantilisant vantant la limitation de l'accès au crédit.

    Le problème, ce n'est pas d'avoir trop d'options pour se financer mais bien de faire de bons choix. Si je suis content de cette mesure, c'est pour cesser de recevoir des piles de chèques à tous les mois. Étrangement, je n'en ai jamais utilisé un seul. Faut croire qu'on peut être responsable. Mais c'est plus d'effort que blâmer les autres...

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  • Par PIERRE DUFRESNE
    17 juillet 2013

    Encore là, faut-il que les commercants les acceptent ces chèques. J'ai déjà fermé le compte de l'une des cartes de crédit,il y a deux ans justement parce que je recevais de ces chèques sans mon consentement en plus de voir ma marge de crédit être augmentée sans que l'on me demande mon avis. Il ne faut pas oublier que la carte de crédit est un mode de paiement, pas un revenu. Son but est de reporter une dépense à une date ultérieure mais là encore faut-il se rappeler le solde des dépenses effectuées afin d'éviter les mauvaises surprises.

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  • Par M. CHEVREFILS
    07 novembre 2013

    Plus ou moins d'accord avec votre raisonnement. Tout le monde n'a pas la capacité de gérer ces offres de crédit qui deviennent des pièges financiers. Ça serait comme accepter que Molson puisse envoyer de la bière au domicile des alcooliques en guise de promotion. Et ensuite, de demandez à un alcoolique de ne pas boire la bière qu'on vient de lui mettre dans les mains... Ce n'est pas tout le monde qui aurait la force de caractère pour ne pas en prendre une gorgée. C'est la même chose pour les maudits chèques promotionnels et les fameuses augmentations de crédit pré approuvées...

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  • Par M. CHEVREFILS
    25 juillet 2013

    Il était temps... Moi, chez RBC, j'ai demandé à 3 reprises, par message écrit via ma session Internet, de ne plus recevoir ce genre de chèques promotionnels. À chaque fois, on me disait que ça prendrait 8 semaines pour les bloquer... Car les envois sont préparés longtemps d'avance. Après 3 mois, j'en recevais encore. J'ai réécrit à RBC. Ils ont prétexté que je n'avais pas fait ma demande verbalement, par téléphone... Je leur ait dit que ça n'avait pas d'allure... 3 mois plus tard, j'en recevais encore... Là, je me suis tanné. J'ai fait une plainte à l'ombudsman qui m'a répondu qu'il fallait d'abord que je fasse une demande écrite au premier niveau (le service à la clientèle). Je leur ai dit que ça faisait le niaisage; que j'allais fermer toutes mes affaires chez RBC... Et bien, c'est 'Ombudsman qui a téléphoné au premier niveau !!! Ça n'a pas d'allure.

  • Par ALAIN LABONTÉ
    28 juin 2013

    Je me suis toujours demandé pourquoi l'OPC ne réagissait pas à ce que je pense être une illégalité au Québec de certaines pratiques. Quand, par exemple, la banque MBNA (ils ne sont sans doute pas les seuls) offre des taux à 0 % et indique en petits caractères qu'il y a des frais de transaction de 1 %, c'est illégal au Québec parce que ce sont des frais de crédit cachés ; or au Québec, le pourcentage d'intérêts doit être unique et ne pas comporter d'autres frais. Je crois que ceux qui accepteront de recevoir de tels chèques à l'avenir subiront encore cette illégalité.

    Par M. CHEVREFILS
    10 novembre 2013

    En plus des frais de 1%, la promotion est habituellement fausse. En effet, lesdits chèques sont considérés comme des avances de fonds (v.g. Lors de transferts de solde de carte de crédit). Et, les paiements qu'on fait sur notre carte de crédit vont d'abord aux intérêts puis aux avances de fonds puis aux achats qui portent intérêts à 20%... Donc, pour vraiment bénéficier du taux promotionnel à 0%, il faut que le solde de la carte soit déjà à zéro. Puis, si on fait un transfert de solde, il ne faut plus acheter avec sa carte sinon l'ordre de paiement s'appliquera même si on payait régulièrement l'équivalent de nos achats mensuels... Les chèques promotionnels sont un vrai racket de shylock...

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