De l’accompagnement personnalisé pour les victimes de fraude

Mars est le mois de la prévention de la fraude, et à cette occasion, l’Autorité des marchés financiers (AMF) et la Clinique de cyber-criminologie de l’Université de Montréal veulent promouvoir la nouvelle initiative qu’elles ont prise pour soutenir et orienter les victimes de fraude.

Accompagner et soutenir une victime de fraude

Chaque année, l’AMF reçoit des centaines d’appels de personnes flouées. En détresse, dépossédées de leurs économies et dépassées par les événements, elles ont besoin d’aide et accompagnement. Pour répondre à cette demande criante, l’organisme s’est donc associé à la Clinique de cyber-criminologie. « Toute victime de fraude qui contacte l’Autorité sera guidée et recevra des conseils pour se protéger. Elle sera ensuite dirigée vers la Clinique où elle bénéficiera non seulement d’un accompagnement supplémentaire pour ses besoins en matière judiciaire, financière ou technique, mais aussi d’une écoute, car il faut tenir compte du préjudice psychologique », précise Kim Lachapelle, surintendante à l’assistance aux clientèles et à l’éducation financière de l’AMF.

C’est une équipe d’étudiants formés en criminologie qui fournit l’accompagnement. Ils aideront les victimes à mieux comprendre la nature du crime et à ne pas tomber à nouveau dans le piège, le tout dans un cadre de soutien empathique. « Quand on se retrouve dans cette situation, on est sous le choc et on ne sait pas toujours comment naviguer à travers toutes les démarches administratives. C’est pourquoi les victimes recevront aussi un plan d’action personnalisé, pour connaître les deux ou trois gestes à poser en priorité et dans quel ordre », indique Benoit Dupont, directeur de la Clinique de cyber-criminologie.

Ce soutien est d’autant plus précieux qu’il n’est pas rare que les fraudeurs récidivent pour tenter d’escroquer leurs proies une deuxième fois, en se faisant passer pour des policiers ou des avocats chargés de les aider à récupérer leur argent par exemple.

En 2024, c’est 1 300 signalements qui ont été effectués par des citoyens à l’Autorité des marchés financiers. Au Canada, en moyenne, les pertes seraient de 70 000 $ par incident, pour un total de 500 à 700 millions de dollars par an. Quand on sait que seule une fraction des fraudes sont dénoncées — environ 10 % — on comprend qu’il ne s’agit que de la pointe de l’iceberg.

Des millions de dollars envolés

Propulsés par les réseaux sociaux et des influenceurs peu scrupuleux, les sites d’investissement frauduleux se multiplient et font chaque année des milliers de victimes. Vous avez certainement lu ou entendu des nouvelles à ce sujet dans les médias, ou peut-être même des membres de votre entourage se sont-ils fait piéger. Attirées par la promesse de gains rapides et sans risque, plusieurs personnes y ont, hélas, laissé toutes leurs économies.

Les stratagèmes des escrocs financiers sont variés et de plus en plus sophistiqués. Pour mettre la main sur l’argent de leurs victimes, les sites frauduleux peuvent proposer des placements aux rendements très alléchants, ou encore offrir de participer à une nouvelle émission de cryptoactifs. « Des célébrités l’ont fait et ont gagné gros, pourquoi pas vous ! », font valoir les fraudeurs pour appâter leurs proies.

« Bien souvent, l’engagement se fait progressivement. Au départ, on demande d’investir un petit montant et on verse en retour un rendement très avantageux. Quand la confiance est installée, alors on réclame des sommes plus importantes et les victimes perdent beaucoup d’argent, voire toute leur épargne », explique Benoit Dupont.

Il précise que les sites travaillent généralement de concert avec des centres d’appel, et qu’une fois que les victimes ont mis le doigt dans l’engrenage, elles seront directement contactées par téléphone, et même plusieurs fois par jour. « Au fil des conversations, des liens plus personnels finissent par se créer et les consommateurs baissent leur garde », ajoute-t-il. Résultat, ils ne se méfient plus et transfèrent leur argent qu’ils ne reverront plus.

Un projet de recherche

Le partenariat entre l’AMF et la Clinique de cyber-criminologie débouchera aussi sur une phase de recherche. « Les objectifs sont de mieux cerner les comportements des investisseurs et d’effectuer une surveillance accrue des stratagèmes frauduleux les plus fréquents ainsi que des stratégies émergentes. Ultimement, ces recherches permettront d’orienter nos efforts de sensibilisation », souligne Kim Lachapelle.

Des outils pour mieux vous protéger

Un registre des sites web frauduleux - En tout état de cause, restez sur vos gardes et vérifiez la légitimité de la source avant d’investir, par exemple en consultant le registre des sites web, compagnies et individus présentant des risques de fraude élevés. Cette liste de plus de 1 000 entités est constamment mise à jour par l’Autorité et seulement en 2024, 255 nouvelles plateformes y ont fait leur entrée.

Cryptoactifs : les plateformes légalement inscrites - Voici également la liste des plateformes de négociation de cryptoactifs inscrites auprès de l’Autorité.

AMF : n’hésitez pas à contacter le centre d’information de l’AMF.

Victime de fraude ?

Si vous êtes victime d’une fraude, suivez ces recommandations de l’AMF.

Contactez aussi la Clinique de cyber-criminologie :

- Demande en ligne

- Tél : 438 901-4395

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