Contraceptifs Yasmin et Yaz: à nouveau pointés du doigt
Deux études récentes publiées dans le British Medical Journal réaffirment que les contraceptifs à base de drospirenone ont des effets secondaires importants.
L’affaire n’est pas nouvelle. Depuis quelques années, les contraceptifs contenant de la drospirenone, une hormone synthétique de troisième génération, sont régulièrement montrés du doigt pour les effets secondaires graves qu’ils peuvent entraîner. Deux nouvelles études publiées dans la célèbre revue médicale britannique British Medical Journal réaffirment que l’utilisation de ce type de contraceptif accroît les risques de thromboembolie veineuse non mortelle ou de formation de caillots de sang.
Susan S. Jick, épidémiologiste à la Boston University of Medecine et coauteure de l’une des études, a travaillé à partir d’un panel de femmes âgées de 15 à 44 ans utilisant d’une part des contraceptifs oraux contenant de la drospirenone et d’autre part des contraceptifs à base de lévonorgestrel, une molécule ayant un effet contraceptif par blocage de l’ovulation. Susan S. Jick conclue que «le risque de thromboembolie veineuse non-fatale est environ le double chez des utilisatrices de contraceptifs oraux contenant de la drospirenone».
Des avis divergents
Fabriquant des deux contraceptifs, la compagnie pharmaceutique Bayer a remis en cause les résultats de ces travaux, considérant qu’ils contiennent des lacunes méthodologiques importantes. Etant donné l’ensemble des preuves scientifiques dont elle dispose, la firme «réaffirme que ces études ne changent pas les conclusions quant à la sécurité de ses contraceptifs oraux.
Le risque de développer une thromboembolie veineuse ou des caillots de sang pour des femmes qui utilisent des contraceptifs oraux contenant de la drospirenone est comparable avec les autres contraceptifs». Robert Sabbah, président de l’Association des obstétriciens et gynécologues du Québec, partage le diagnostic : «C’est de la foutaise! Ces pilules sont tout ce qu’il y a de plus sécuritaire. Il n’y a aucune différence avec d’autres contraceptifs.»
Plusieurs recours collectifs ont cependant été déposés contre Bayer. C’est le cas notamment au Canada depuis l’an dernier. Le cabinet d’avocats Siskinds LLP soutient que la pharmaceutique «a manqué à ses obligations d’informer les patients et les médecins que l’utilisation du Yasmin et du Yaz était associée à un risque accru de développer des effets défavorables» pour l’organisme.
Selon les chiffres publiés par la firme IMS Health Canada, plus d’1,6 million d’ordonnances de Yasmin a été prescrit au pays l’an dernier. Soit un recul de 8,2 % par rapport à 2009, que le Dr. Sabbah explique par ce qu’il considère comme «une campagne de dénigrement des deux contraceptifs qui, évidemment, inquiète les patientes». Yasmin reste dans la liste des 50 médicaments les plus prescrits au Canada.
Que faire si vous êtes concernée?
Ce n’est pas la première fois que les contraceptifs Yasmin et Yaz sont pointés du doigt. L’an dernier, au moment où les premiers recours étaient engagés contre le laboratoire Bayer, le débat avait déjà été mis sur la place publique. L’Association des obstétriciens et gynécologues du Québec avait alors conseillé aux femmes à qui on avait prescrit ces contraceptifs «de continuer à les utiliser, à moins qu’elles n’éprouvent des complications». Elle les invitait également à «communiquer avec un professionnel de la santé si elles avaient des préoccupations particulières».

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