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Conjoints de fait: connaissez-vous vos droits?

Par Catherine Mainville-M.
Conjoints de fait: connaissez-vous vos droits? Shutterstock

Le jugement de la Cour suprême du Canada dans la cause Lola contre Éric maintient le statu quo pour les conjoints de fait au Québec. Voici un petit rappel de ce que dit la loi.

Peu importe le nombre d’années depuis lequel vous êtes en couple, vous êtes considérés comme conjoints de fait si vous vivez au sein d’une union de fait sans être mariés ou unis civilement. La différence? Vos droits. En effet, les conjoints de fait n’ont pas les mêmes droits que les couples mariés. Ainsi, en cas de décès ou d’inaptitude d’un conjoint, l’autre pourrait se retrouver sans aucune protection juridique. Même chose advenant une séparation.

Les principaux avantages des couples mariés:

• Lors d’un divorce, le patrimoine familial (biens familiaux et avoirs accumulés dans un régime de retraite durant le mariage) est partagé entre les deux membres du couple;

• En cas de rupture, il est possible d’exiger de la part de l’autre époux une pension alimentaire pour soi-même;

• En cas de décès et en l'absence d'un testament, les personnes mariées héritent généralement de leur conjoint par défaut;

Se protéger du pire

Il existe pour les couples en union de fait quelques façons de se protéger des imprévus, dont l’incontournable contrat de vie commune. Celui-ci peut faire état de toutes ententes dont les conjoints ont convenu, notamment en cas de rupture ou de décès. Le contenu du document peut donc varier d’un couple à l’autre et être modifié en cours de relation.

Peu importe le contenu du contrat de vie commune, il est conseillé de confier la tâche à un notaire ou un avocat. Vous éviterez ainsi de fâcheux oublis et serez certains de la légalité des clauses qui composent le document. Vous pourrez également vous assurer de bien en comprendre le contenu et les implications qui en découlent. De plus, comme il sera notarié, aucun des conjoints ne pourra en contester la validité après coup.

Les éléments dont il peut être question dans le contrat de vie commune:

• Liste des responsabilités ménagères et financières de chacun des membres du couple;

• Liste des biens et des dettes de chacun au début de la relation;

• Modalités du partage des biens communs en cas de séparation;

• Attribution d’une pension alimentaire à l’un des membres du couple en cas de rupture;

Protection en cas de décès

Tous les couples en union de fait devraient aussi avoir un testament. Sans ce document, la loi ne reconnaît pas le conjoint de fait comme héritier. Ainsi, la personne qui n’est pas mariée et dont la maison est au nom de son conjoint n’en hériterait pas automatiquement advenant le décès de ce dernier, et ce, même si elle y habite depuis plusieurs années.

Il est sage de souscrire une assurance vie dont votre conjoint sera le bénéficiaire, même si d'un point de vue légal c'est la succession qui est responsable d'assumer les frais funéraires et les autres dépenses engendrées par votre décès.

Inaptitude passagère ou prolongée

Tout comme le testament, la procuration et surtout le mandat en cas d’inaptitude (PDF) sont essentiels pour les conjoints de fait. Dans le cas d’une hospitalisation ou d’une maladie, par exemple, la procuration permettra à votre conjoint de procéder à votre place à des actes administratifs courants tels que des opérations bancaires ou même la vente de votre maison. Nul besoin de passer devant le notaire pour que la procuration soit appliquée. Le mandat en cas d’inaptitude, pour sa part, doit être homologué pour entrer en vigueur. Il doit également être signé devant témoins. Il permettra à votre conjoint de vous assurer les soins dont vous pourriez avoir besoin et d’administrer vos biens à votre place si vous devenez inapte à le faire.

Bref, prévoir le pire lorsque ça va bien pourrait vous éviter bien des ennuis dans le futur, surtout si vous êtes conjoints de fait.

Sources: Le Curateur public du Québec, Éducaloi, Ministère de la Justice, Conjoints de fait.

Pour en apprendre davantage sur vos droits et vos obligations

L’union de fait: vivre ensemble sans être mariés – Éducaloi
Les conjoints de fait – Ministère de la Justice du Québec
La rupture si vous étiez conjoints de fait – Régie des rentes du Québec
Conjoints de fait – Me Sylvie Schirm

PRÉCISION: Certains passages de cet article ont été modifiés le 28/03/2013.

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  • Par SERGE FRÉGEAU
    05 février 2013

    Madame Mainville,
    D'où tenez-vous que, 'dans le cas de décès, les personnes mariées héritent de leur conjoint, même sans testament' ?

    Pareille affirmation, sans qualification aucune, est erronée.

    Serge Frégeau

     5
    journalist
    Par Stéphanie Perron de Protégez-Vous
    05 avril 2013

    Évidemment l'équation est différente si le couple a eu des enfants, or cet article est axé spécifiquement sur les conjoints de fait et nous n'avons pas abordé la question des enfants nés de cette union.

     6
    journalist
    Par Stéphanie Perron de Protégez-Vous
    02 avril 2013

    Bonjour Monsieur Frégeau,

    Merci pour votre commentaire. En effet cette formulation pouvait porter à confusion. Ce que notre journaliste a voulu dire, c'est qu'en cas de décès et en l'absence d'un testament, les personnes mariées héritent généralement de leur conjoint par défaut. Nous avons modifié la phrase dans le texte.

     8
    Par SERGE FRÉGEAU
    19 février 2013

    En fait, en cas de décès et en l'absence de testament, les personnes mariées n'héritent généralement de leur conjoint que partiellement. Ainsi, s'il y a des enfants, les deux tiers de la succession iront à ceux-ci. Il est vrai toutefois que le conjoint survivant sera toujours au moins co-héritier, ce qui n'est pas le cas pour les conjoints de fait.

    Serge Frégeau

     1
  • Par suzie boucher
    14 février 2013

    Pour des explications supplémentaires sur la reconnaissance par la Cour sur un contrat établlt entre deux conjoints de fait.

    http://vtele.ca/videos/ca-commence-bien/mercredi-30-janvier-2013-anne-france-goldwater-rectifie-l-histoire-du-cas-eric-vs-lola_56215_56235.php

     1
  • Par Michel Vigeant
    18 février 2013

    Pourquoi qualifiez vous "avantages des couples mariés" l'obligation de céder la moitié de ma maison et de mon fond de pension.
    Cet avantage ressemble plus à un handicap.

    Par Denis Payant
    29 juin 2013

    Ca pourrais se lire.....Avantage a la FEMME marié...!!

  • Par DENIS CHARTIER
    13 février 2013

    J’ai eu dernièrement l’occasion de discuter avec madame Nicole Léger, Ministre de la Famille, de l’enjeu constitutionnel que constituait la cause de Lola c. Éric et de l’obligation qui incombe dorénavant, selon nous, au Gouvernement du Québec suite à ce jugement, soit d’informer adéquatement les conjoints de fait de leurs droits et obligations.

    D’un côté, on tentait, en effet, de faire déclarer inconstitutionnelle la Loi québécoise et d’étendre aux québécois les règles de common law qui régissent les relations entre conjoints de fait dans tout le reste du Canada. De l’autre côté, on faisait valoir que c’est intentionnellement que le législateur québécois avait prévu des droits et obligations différentes aux conjoints de fait et aux conjoints mariés, de façon à respecter le choix de chacun.

    Mais encore faut-il pour qu’il s’agisse réellement d’un choix, que celui-ci soit libre et éclairé, c’est-à-dire, pris en toute connaissance de cause, d’où l’obligation morale du Gouvernement du Québec d’informer adéquatement les québécois de leurs droits et obligations respectifs relatifs à chacune de ces deux situations.

    Madame Léger s’est dite très interpelée par cette obligation et entend, je crois, y donner suite. Bien évidemment, notre démarche s’inscrit aussi dans ce sens.

    Denis Chartier, avocat
    Avocats Centre Laval