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Chiens et chats: à quand la stérilisation à bas prix?

Par Lise Bergeron
Chiens et chats: à quand la stérilisation à bas prix? Shutterstock.com

New York a trouvé une solution originale à la surpopulation animale: des cliniques mobiles de stérilisation à coût réduit. Une initiative possible ici?

L'idée est simple: un véhicule motorisé converti en cabinet vétérinaire sillonne la ville et offre la stérilisation à 5 $ – au lieu de 125 $ – aux propriétaires d'animaux à faibles revenus. La clinique sur roues peut aussi servir à promouvoir l'adoption ou à sauver des animaux en cas de catastrophes naturelles. L'option est séduisante et l'expérience américaine, probante: de 2003 à 2011, le nombre de chiens et de chats euthanasiés est passé d'environ 30 000 à 8 400 dans la seule ville de New York.

Johanne Tassé, présidente des Centres d'adoption d'animaux de compagnie du Québec (CAACQ), milite pour qu'une telle solution soit implantée ici dans les plus brefs délais. «Le Québec est en situation de crise actuellement, affirme-t-elle. Les refuges ne suffisent pas à la tâche. Par exemple, sur 900 animaux abandonnés, 200 peuvent être accueillis dans un refuge. Qu'est-ce qu'on fait avec les 700 qui restent?»

Laval montre de l’intérêt

À Laval, où la clinique mobile de l'ASPCA de New York était en démonstration les 13 et 14 avril dernier, le maire Gilles Vaillancourt se dit ouvert à l'idée. «À la suite du reportage sur Le Berger Blanc à Radio-Canada, on nous a fait comprendre que la gestion animalière à Laval n'était pas éthique; c'est pourtant celle qui se fait partout au Québec. Une des solutions au problème, c'est la stérilisation. Idéalement, il nous faudrait une unité mobile sur la Rive-Nord, une sur la Rive-Sud et une ou deux pour couvrir l'Île de Montréal», a-t-il déclaré en conférence de presse.

À l'heure actuelle, Laval fait encore affaire avec Le Berger Blanc. Ce n'est pas avant 2013 qu'un service de gestion animalière à but non lucratif, présidé par l'ex-ministre libérale Liza Frulla, y offrira des services d'adoption, de stérilisation et de micropuçage.

Présentement, selon le poids, l'espèce et le sexe de votre animal, vous débourserez entre 100 et 300 $ pour le faire stériliser. Bien qu'il existe un guide tarifaire destiné aux vétérinaires, chacun d'eux est libre de fixer le prix qu'il souhaite.

Un frein législatif

«L'unité mobile de stérilisation est fabuleuse. C'est le rêve!, s'enthousiasme Alanna Devine, directrice de la protection des animaux à la SPCA de Montréal. Vancouver, Toronto et Edmonton, notamment, offrent déjà le service à bas prix. La ville de Calgary possède sa propre clinique de stérilisation à coût modique. Le problème au Québec est avant tout législatif. Toute clinique doit être gérée par un vétérinaire et avoir une adresse fixe. Présentement, si un organisme à but non lucratif, comme la SPCA de Montréal, voulait acheter une unité mobile, elle ne le pourrait pas. La loi nous l'interdit.»

L'Ordre des vétérinaires du Québec (OMVQ) estime pour sa part que les choses ont évolué depuis un an. «L'Association des vétérinaires du Québec songe à implanter la Journée mondiale de stérilisation (World Spay Day), et une association regroupant les vétérinaires spécialisés dans les services aux refuges vient tout juste d'être mise sur pied. Mais la solution ne peut pas reposer sur nos épaules seulement.

La situation est complexe, et la question interpelle toute la société», explique Joël Bergeron, président de l'OMVQ. Pour Johanne Tassé, il est urgent de passer à l'action car, pendant que les instances réglementaires se concertent, des milliers d'animaux continuent d'être abandonnés et euthanasiés au Québec.

>> À lire aussi: Fourrières privées: le Québec, arriéré

Berger Blanc: toujours vivant

La SPA Canada n'en revient pas: un an après la diffusion de l'émission Enquête à Radio-Canada, Le Berger Blanc est toujours en opération et ne fermera pas de sitôt ses portes, puisque la fourrière pourra continuer ses opérations même après l'ouverture d'un centre animalier géré par la Ville de Montréal.

«Seulement une fraction des animaux abandonnés sur le territoire montréalais transigera par ce centre. Le Berger Blanc continuera d'être actif, même si les citoyens ont perdu confiance en lui. De plus, cette fourrière n'a pas pour mandat d'éduquer la population, et elle ne stérilise ni ne micropuce les animaux qui sortent de ses locaux», soulève Gabriel Villeneuve, coordonnateur de campagnes à la SPA Canada.

Certaines avancées méritent quand même d'être soulignées, selon la SPA Canada qui, rappelons-le, avait infiltré et filmé les actes de cruauté perpétrés à la fourrière. «Le Berger Blanc a fermé sa succursale de Laval, il ne lui reste que celle de Montréal. La fin de son contrat avec plusieurs villes et arrondissements, dont Rosemont-La Petite-Patrie, Mont-Royal, Côte-des-Neiges, Notre-Dame-de-Grâce ainsi que Terrebonne, s'avère éloquente.

De plus, Rosemont-La Petite-Patrie a instauré un règlement qui interdit toute nouvelle animalerie sur son territoire. La ville de Gatineau travaille également à l'élaboration d'un projet de loi en ce sens», lit-on dans le communiqué de presse diffusé par l'organisme le 27 mars dernier.

«De l'extérieur, il est vrai qu'on peut penser que la situation évolue lentement, mais il y a du progrès depuis un an. Différents groupes de travail examinent des pistes de solution. Avant d'opter pour une façon de faire, nous voulons être certains qu'elle est bien adaptée aux besoins du Québec», résume Joël Bergeron, président de l'Ordre des médecins vétérinaires du Québec (OMVQ).

>> À lire aussi: Les soins vétérinaires indispensables

Manifestation ce samedi

La SPA Canada organise un rassemblement devant les locaux du Berger Blanc ce samedi, 21 avril, à 13 h. La manifestation – aux allures de fête foraine, précise le groupe qui invite d’ailleurs les citoyens à se déguiser en clowns tristes pour l'occasion – réunira notamment les porte-parole de l'organisme, dont Patricia Tulasne, Joëlle Morin et Jacques Godin.

>> À lire aussi: «Il faut fermer les fourrières à but lucratif!»

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  • Par NICOLE ST-PIERRE
    20 mars 2013

    Il est temps que la ville de Montréal se réveille afin d'enrayer la surpopulation des chats et des chiens. En plus on devrait surveiller les endroits qui reproduisent ceux-ci en grande quantité pour la revente.. Il y en a trop qui demandent à avoir leur maison avec des propriétaires responsables.

     10
  • Par claudette laberge
    08 mai 2012

    unesociété est jugée selon la manière dont nous traitons nos animaux.
    si nous avons la sensibilité de bien aimer et traiter la vie, ce serait formidable pour nos enfants et nos personnes agées.