Budget familial: un chèque de paie si vite dépensé…
Loyer, épicerie, auto, frais de garde… qu’est-ce qui gruge votre salaire? Voici comment les familles québécoises dépensent leur argent.

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Les familles québécoises se serrent la ceinture. Dans un contexte économique difficile, le logement représente logiquement le principal poste de dépense mensuel. Mais après? Selon un sondage en ligne CROP mené Universitas, une fondation spécialisée en régimes enregistrés d'épargne-études (REEE), voici comment les familles dépensent leur chèque de paie. Le sondage a été mené du 12 au 17 août 2015 auprès de 1 000 Québécois.
Les montants représentent une moyenne établie à partir des différents profils des répondants: 30 % des ménages interrogés ont un revenu familial annuel inférieur à 40 000 $, 35 % gagnent entre 40 000 et 80 000 $ par an, 24 % ont des revenus supérieurs à 80 000 $ et 11 % n’ont pas précisé leur revenu.
Dépense | Montant |
Loyer/hypothèque | 775 $ |
Panier d’épicerie | 496 $ |
Transport (auto et transport en commun) | 478 $ |
Épargne (REER, CELI) | 465 $ |
Loisirs et voyages | 367 $ |
Frais de garde | 221 $ |
Frais de scolarité | 214 $ |
Télécommunications | 160 $ |
REEE | 106 $ |
Soins de santé | 83 $ |
Dépenses diverses, comme les vêtements, les assurances, etc. | 256 $ |
Parmi tous ces postes de dépense, «c’est la facture du panier d’épicerie qui semble être la plus redoutée par les Québécois», détaille Sonia Dupèré, vice-présidente adjointe, service à la clientèle et administration des ventes chez Universitas. En effet, plus de la moitié des répondants jugent que ce poste de dépense est susceptible d’augmenter d’en moyenne 139 $ au cours de la prochaine année (+ 2,3 %).
Les familles interrogées craignent également une augmentation des soins de santé, des frais de scolarité ainsi que des frais de garde. Pour ce dernier poste, les répondants s’attendent à une augmentation de près de 11 % (+ 290 $), qui pourrait s’expliquer entre autres choses par la révision des frais de garde instaurée par le gouvernement québécois en avril 2015.
Taux d'épargne: bien loin de la réalité?
L’ensemble des mesures fiscales destinées aux familles instaurées cette année (frais de garde révisés, abolition du crédit d’impôt destiné aux familles et ajustement de la prestation universelle pour garde d’enfants) ne semble pas affecter la stratégie d’épargne des familles, constate Sonia Dupèré. «Nous souhaitions voir si, dans le contexte économique actuel, les familles allaient mettre un frein à l’épargne, explique-t-elle. Or, près du quart des répondants n’envisageaient pas de diminuer leurs investissements dans un REER, un CELI ou un REEE.»
En entrevue cette semaine à La Presse, Hélène Bégin, économiste principale au Mouvement Desjardins, rappelait toutefois que le consommateur québécois est endetté, le taux d’épargne est faible et la croissance des dépenses des ménages est absente. Et les dernières données publiées par Statistiques Canada au début de septembre ont confirmé la morosité des ménages à l'égard de l'épargne: le taux d'épargne a en effet diminué, passant de 5,2 % au premier trimestre 2015 à 4 % au deuxième trimestre. Une situation qui ne semble pas refléter les résultats obtenus dans le sondage de la fondation Universitas en ce qui a trait à l’épargne (571$ consacrés chaque mois aux REER, CELI et REEE).
Enfin, début septembre, une autre enquête réalisée par l’Association canadienne de la paie auprès des employés canadiens révélait que 41 % des répondants québécois consacraient seulement 5 % ou moins de leur paie à l’épargne, soit le pourcentage le plus bas au pays.
Télécommunications: pas touche!
Les familles québécoises ne veulent cependant pas gruger certains postes de dépenses. «Outre les dépenses mensuelles essentielles, comme l’épicerie ou les soins de santé, près de la moitié des répondants ne seraient pas prêts à réduire leur facture de télécommunications, explique Sonia Dupèré. C’est un poste indispensable à leurs yeux, ce qui n’est pas vraiment surprenant si l’on considère la popularité du téléphone cellulaire et des tablettes.» On reste connecté, coûte que coûte…
Précision: nous avons retiré un colonne du tableau après avoir reçu des précisions sur la méthode de calcul qui ne permettait pas de spécifier quel pourcentage du revenu représentait chaque montant dépensé.