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La fraude n’épargne pas les ados: voici comment les protéger

Par Mathilde Roy
fraude-ados Antonio Guillem/Shutterstock.com

L’amour n’a pas d’âge, dit-on. Les victimes de fraude non plus. Bien qu’ils ne présentent généralement pas les comptes bancaires les plus garnis, 1 300 Canadiens âgés de 19 ans et moins ont été la cible d’une arnaque en 2021, dont 500 au Québec, selon le Centre antifraude du Canada. C’est deux fois plus de jeunes Québécois qu’en 2020, qui ont au total perdu plus de 208 000 $.

Ces données ne seraient que la pointe de l’iceberg. Le Centre antifraude du Canada évalue que moins de 5 % des victimes d’arnaques signalent leur expérience aux autorités.

Valérie Parente, conseillère en prévention de la fraude chez Desjardins, en a long à dire sur le sujet. Selon elle, on parle beaucoup de la fraude chez les adultes et les aînés, mais peu de celle touchant les jeunes, qui ont leurs propres vulnérabilités. «Ce qui va beaucoup changer, ce sont les stratagèmes utilisés», dit-elle.

Les arnaques les plus fréquentes

L’un des pièges les plus utilisés auprès des ados, selon Valérie Parente: l’arnaque de l’argent facile, aussi appelée la «guich» (diminutif de guichet) ou la fraude complaisante. Le stratagème consiste à aborder les mineurs sur les médias sociaux ou dans un lieu public (dans une fête ou au centre commercial, par exemple) et à leur faire miroiter une façon de faire de l’argent facilement.

Concrètement, les fraudeurs proposent de déposer des sommes dans le compte du jeune complice par chèque ou par virements bancaires. Ce dernier doit ensuite retirer l’argent – qui provient d’activités illégales – en échange d’un montant.

«C’est la première forme de blanchiment d’argent», lance Valérie Parente.

Conséquences: le compte bancaire du jeune peut être bloqué et son historique bancaire, entaché. Parce qu’une personne qui donne volontairement accès à son compte bancaire à quelqu’un d’autre devient responsable des transactions qui y sont effectuées, le jeune (ou son parent) devra également rembourser la totalité des sommes fraudées. Valérie Parente dit voir beaucoup d’arnaques de l’argent facile suivies d’un vol d’identité.

Les fraudeurs profitent aussi de la présence croissante des préadolescents sur le marché du travail en raison de la pénurie de main-d’œuvre, constate l’experte. Elle appelle ce phénomène la fraude à l’emploi.

«Les fraudeurs se font passer pour des employeurs à la recherche d’un nouvel employé. Ils attirent les jeunes en leur faisant miroiter une possibilité d’emploi sans avoir besoin d’expérience, en fournissant un minimum d’efforts et avec des salaires élevés. En retour, ils demandent des renseignements personnels.»

Les pièges liés au magasinage en ligne et à l’hameçonnage n’épargnent pas non plus la plus jeune génération. De faux sites, de la publicité, des liens sur lesquels les ados cliquent… autant de moyens pour subtiliser des renseignements personnels et financiers. «On observe souvent le fameux syndrome FOMO (de l’anglais fear of missing out, soit la peur de rater quelque chose). L’adolescent a peur de rater quelque chose, il veut donc cliquer, il veut faire comme ses amis», précise l’experte.

Au Québec, le vol de données personnelles, la vente en ligne et l’hameçonnage sont les fraudes les plus rapportées au Centre antifraude du Canada chez les 19 ans et moins.

Quoi faire comme parents?

«Les stratagèmes de fraude évoluent constamment», prévient Valérie Parente. C’est pourquoi elle juge qu’il faut, en tant que parent, miser sur la sensibilisation. Pour cela, il faut être capable de comprendre la réalité des jeunes, qui se déroule beaucoup dans le monde virtuel.

«Si mon enfant aime les voyages, comment est-ce que je peux le sensibiliser sur les recherches qu’il fait sur Internet? S’il cherche un emploi, quelles sont les mises en garde que je peux lui offrir?»

Cela veut aussi dire de connaître les réseaux sociaux qu’il ou elle utilise. Parmi les bonnes pratiques à adopter sur ces plateformes: éviter de divulguer des renseignements personnels, utiliser des paramètres de confidentialité élevés et éviter de répondre à des demandes provenant de personnes qu’on n’a jamais rencontrées physiquement ou qu’on connaît peu.

À quel moment parler de fraude avec votre enfant? Il y a des périodes durant l’année où jeunes et moins jeunes sont plus vulnérables, selon Valérie Parente. «Ça peut être le cas durant les Fêtes, par exemple, quand un jeune veut faire un cadeau à ses parents», dit-elle. Si la discussion est difficile avec votre enfant, l’experte suggère de faire appel à un autre adulte de son entourage.

Que faire si votre enfant est victime d’une fraude?

Le Bureau de la concurrence du Canada recommande de signaler la fraude à son institution financière, au Centre antifraude du Canada et à la police. Il invite également les victimes à rassembler tous les renseignements concernant la fraude, comme les captures d’écran des échanges ou les copies de courriels et de textos.

Valérie Parente conseille en plus d’aviser les agences d’évaluation de crédit (TransUnion et Equifax), les réseaux sociaux, en faisant un signalement, et l’école pour s’assurer que le fraudeur n’est pas en contact avec d’autres étudiants.

«Par la suite, c’est une bonne idée de faire un bilan avec la jeune victime. Ça peut lui éviter de retomber dans le piège.»

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