École publique ou privée: comment l’enseignement à distance est-il donné?
Les élèves du primaire et du secondaire qui sont vulnérables à la COVID-19 sont scolarisés à la maison, à distance. L’école virtuelle est cependant organisée de façon bien différente selon que les établissements sont publics ou privés.
Pour qu’un enfant puisse recevoir des cours à distance de la part d’un centre de services scolaire ou de son école privée, il doit présenter un billet du médecin attestant que lui ou un membre de sa famille est à risque de développer des complications s’il contracte la COVID-19. Il ne faut pas confondre l’école à distance et l’école à la maison.
Au Centre de services (CSS) de la Capitale, une quarantaine d’enfants devaient demeurer confinés à la maison à la rentrée scolaire. C’était aussi le cas au CSS de Montréal. Près de trois semaines plus tard, on compte plutôt 460 élèves inscrits à ces services pédagogiques à distance. Et de nouvelles inscriptions s’ajoutent quotidiennement.
«Pour les premiers inscrits, tout roule. Pour les nouveaux, il faut parfois former de nouveaux groupes et embaucher des enseignants. Il faut quelques jours pour s’organiser», indique Isabelle Rouleau, directrice de l’école virtuelle du CSS de Montréal.
Les services éducatifs
Le ministère de l’Éducation a établi des seuils minimaux de services qui doivent être donnés à ces élèves à distance, selon l’année scolaire à laquelle ils sont rendus. Ils correspondent aux mêmes heures de services éducatifs auxquelles les enfants présents en classe ont droit si une éclosion survient dans leur école et qu’ils sont forcés de rester à la maison.
Pour suivre leurs cours à distance, ces jeunes doivent disposer d’un ordinateur muni d’une caméra ou d’un micro. Une tablette peut aussi convenir pour les enfants de la maternelle et du premier cycle du primaire. En cas de besoin, des écoles privées et publiques peuvent prêter du matériel informatique. Et si les élèves ont besoin du soutien d’un psychologue, d’un orthopédagogue ou d’un professionnel du milieu de l’éducation, les écoles privées et publiques indiquent avoir prévu le coup. Du personnel présent dans les écoles a déjà été désigné pour aider les enfants confinés en cas de besoin.
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Organisation de l’enseignement
Les centres de services scolaires ont décidé de centraliser les services éducatifs offerts à distance, alors que les écoles privées ont préféré préserver leur autonomie en organisant chacune de son côté l’enseignement virtuel.
Au privé, chacun des élèves à distance est inclus dans un groupe-classe, comme à l’habitude. «On préconise qu’ils appartiennent à un groupe qu’ils pourront retrouver éventuellement. Ils voient ainsi la matière dans le même ordre. On a un très bon espoir qu’ils reviennent à l’école en toute sécurité pendant l’année scolaire 2020-2021», dit Nancy Brousseau, directrice générale de la Fédération des établissements d’enseignement privés (FEEP).
Tout comme ses camarades de classe, l’élève à distance inscrit à l’école privée reçoit un plan de travail indiquant les activités qu’il doit effectuer, les travaux qu’il doit remettre aux enseignants, mais aussi les capsules vidéo qu’il doit visionner. Il peut même suivre des cours en direct, en même temps que ses amis qui se trouvent en classe, et échanger avec ces derniers. Il peut ainsi mettre à l’épreuve ses habiletés de communication et de coopération.
Du côté des écoles publiques, tous les élèves à distance sont réunis dans des classes virtuelles formées selon l’année ou le cycle scolaire de chacun. Tous communiquent grâce à des plateformes collaboratives en ligne. Le travail d’équipe représente alors un défi. «L’expertise des enseignants va se développer et on va parvenir [à faire travailler les élèves ensemble», soutient Isabelle Rouleau, plutôt confiante.
Si les enfants à la maison peuvent revenir en classe pendant la prochaine année scolaire, ils seront intégrés aux groupes existants dans les écoles. «On va les prendre comme s’il s’agissait d’un déménagement», explique la directrice adjointe aux services éducatifs des jeunes du CSS de la Capitale, Mélanie Rhainds. «Mais on s’attend à ce que l’école virtuelle réponde aux besoins des élèves et des parents pendant une bonne partie de l’année scolaire 2020-2021», ajoute Maryse Tremblay, directrice des services pédagogiques du CSS de Montréal.
Temps d’écran
Pour les cours virtuels, les enseignants utilisent les plateformes collaboratives qui permettent les échanges. Ils peuvent aussi se servir du matériel didactique en ligne provenant de plateformes éducatives comme Savoir Média et Alloprof ou à celui conçu depuis le printemps dernier dans les écoles. Conséquemment, il y a une préoccupation concernant le temps passé devant les écrans par les enfants.
«On demande aux élèves d’être disponibles de 8 h 30 à 15 h 30 pour construire leurs apprentissages, [mais] il faut que les activités soient variées et qu’il y ait des pauses actives», insiste Mélanie Rhainds.
Au CSS de Montréal, Isabelle Rouleau a formé une équipe de conseillers pédagogiques responsables d’identifier les meilleures méthodes d’enseignement à distance avec les titulaires des groupes virtuels et de trouver un équilibre entre les activités qui se déroulent devant un écran et celles qui n’en nécessitent pas.
Engagement des parents
La supervision demandée aux parents varie selon l’âge de l’élève, tant dans le réseau public que privé. Les élèves d’âge préscolaire ou du premier cycle du primaire requerront un plus grand encadrement puisqu’ils ne peuvent être laissés seuls devant un écran.
«Avant tout, on souhaite que les parents créent un environnement d’apprentissage adéquat à la maison et qu’ils accompagnent leur enfant dans la réalisation de son plan de travail», souligne le directeur Innovation et développement pédagogique de la FEEP, Christian LeBlanc.
Des prix plus élevés
Tant dans le réseau privé que public, la facture que les parents payent chaque année risque d’être plus élevée. L’une des causes: le matériel didactique. Un manuel numérique coûte quelques dollars de plus que celui en format papier. «On a toutefois le souci que ça ne coûte pas trop cher», assure Isabelle Rouleau, du CSS de Montréal.
Les écoles privées ont pour leur part investi des sommes d’argent importantes dans l’achat de matériel technologique. «Le ministère de l’Éducation a [statué] que les écoles privées pouvaient demander des frais supplémentaires, mais je serais surprise que des écoles augmentent leur facture», rapporte Nancy Brousseau.
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