Catastrophe à l’étranger : comment pouvez-vous aider ?
Un tremblement de terre frappe la Turquie et la Syrie, un ouragan ravage les Antilles, la famine sévit en Éthiopie ou une sécheresse s’abat sur le Brésil... À des milliers de kilomètres de là, vous voulez donner un coup de main à ces communautés dans le besoin? Voici la marche à suivre.
Des dons en argent avant tout
De prime abord, privilégiez les dons en argent. Les organismes humanitaires qui se trouvent dans les pays en difficulté pourront ainsi acquérir rapidement le nécessaire et favoriser l’achat local.
« L’achat de produits locaux demande beaucoup moins de temps que la gestion de la logistique nécessaire au transport aérien à partir d’un pays éloigné », indique Affaires mondiales Canada.
L’envoi de matériel, que ce soit des vêtements, de la nourriture ou des équipements de survie, complique la tâche des travailleurs humanitaires, qui doivent le trier pour vérifier s’il répond aux besoins des personnes sinistrées. S’il est inutilisable, périmé ou refusé en raison des règlements d’importation, cela occasionne du gaspillage et requiert une certaine gestion logistique pour se débarrasser de tous ces biens.
Notez qu’un don en argent vous permettra aussi d’obtenir des crédits d’impôt dans votre prochaine déclaration de revenus, tant au provincial qu’au fédéral.
Un don rapide ou une stratégie philanthropique ?
Si vous êtes prêt à délier les cordons de la bourse pour aider une communauté touchée par une catastrophe, révisez d’abord votre budget pour déterminer le montant que vous êtes en mesure de donner. En effectuant cet exercice, vous pourrez décider si vous voulez faire un don d’urgence pour soutenir un organisme humanitaire appelé à intervenir en situation de crise, ou développer une stratégie philanthropique.
« Quand il y a une catastrophe, il y a de la charité rapide. Souvent, les clients sont interpellés et ils veulent donner vite pour aider. De l’autre côté, il y a la philanthropie, qui est plus une stratégie à long terme et qui vient chercher nos valeurs », explique la vice-présidente et gestionnaire de portefeuille de BMO Gestion de patrimoine, Catherine Laurin.
Plusieurs moyens de donner
Vous pouvez faire un don unique ou même effectuer des versements sur une base mensuelle ou annuelle. Si c’est l’avenue que vous envisagez, l’Agence du revenu du Canada (ARC) vous conseille de faire un chèque à l’ordre d’un organisme de bienfaisance – et non d’un individu – ou d’effectuer un paiement en ligne, dans un environnement sécurisé. Ne donnez jamais le numéro de votre carte de crédit par téléphone.
Il est également possible de céder une police d’assurance, de laisser un legs dans votre testament, et même donner un titre coté en bourse. « Quand on a un portefeuille assujetti à l’impôt, un gain réalisé sur un titre est imposable. Pour encourager les dons, le gouvernement permet aux individus de ne pas être imposés [s’ils le remettent directement] à un organisme de charité », mentionne Mme Laurin.
Si vous avez des moyens importants, vous pouvez également créer un fonds à vocation. Il est constitué d’un capital, et les revenus sont remis à des organismes de bienfaisance.
Dans tous les cas, consultez votre institution financière, qui sera en mesure de vous offrir des conseils, ou même un planificateur financier, un notaire ou un avocat.
Choisir l’organisme communautaire
Après avoir décidé comment vous verserez votre don en argent, vous devez choisir l’organisme humanitaire qui en profitera. « Il y a des besoins criants, mais la prudence est de mise », avertit Catherine Laurin.
Le Centre antifraude du Canada vous met en garde contre les organismes qui vous sollicitent par courriel, par messagerie texte ou par téléphone. Méfiez-vous si on vous promet un reçu fiscal pour un montant plus élevé que votre don ou si on vous demande de faire un don sur-le-champ. Menez d’abord votre petite enquête.
Vérifiez si l’organisme à qui vous voulez donner est enregistré auprès de l’Agence du revenu du Canada (ARC). Vous pourrez ainsi en savoir plus sur sa mission, son budget et son personnel.
Vous pouvez ensuite consulter le site de Charity Intelligence Canada, une organisation indépendante qui a analysé les documents financiers, les rapports annuels et les portails web de quelque 800 organismes de bienfaisance au Canada. Si celui qui se trouve dans votre mire a été évalué, vous pourrez notamment connaître la part de chaque dollar donné qui est investie dans les programmes.
Prenez aussi le temps de visiter le site internet de l’organisme en question pour obtenir son dernier rapport d’activité et la liste des donateurs établis. Comptables professionnels agréés Canada souligne que la transparence est de bon augure et rappelle que l’ARC suggère aux organisations qui recueillent plus de 250 000 $ en dons de publier leurs états financiers audités.
Malgré toutes ces démarches, un doute subsiste ? Communiquez avec l’organisme et demandez à parler à un intervenant ou même à en rencontrer un.
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