Une famille québécoise en Asie

&Agrave; dos d'&eacute;l&eacute;phant, dans la bo&icirc;te d'une camionnette dans le sud de la Tha&iuml;lande ou en randonn&eacute;e p&eacute;destre dans l'Himalaya au N&eacute;pal, suivez leurs aventures! Jusqu'en mars prochain, ils feront part aux lecteurs de Prot&eacute;gez-Vous de leurs d&eacute;couvertes d'une culture de la consommation souvent radicalement diff&eacute;rente de notre mode de vie occidental.&gt;&gt; &Agrave; lire aussi sur le site de Prot&eacute;gez-Vous: 8 mois en Asie, guide du voyage en famille Vietnam : La moto est reineHANOI, Vietnam - Les Vietnamiens tiennent tellement &agrave; leurs motos qu&rsquo;il n&rsquo;est pas rare de voir des gens garer leur monture au coeur de la maison, &agrave; c&ocirc;t&eacute; de la t&eacute;l&eacute;. Plus qu&rsquo;ailleurs en Asie, la moto est une religion au Vietnam. Un mode de vie. Les motos, scooters et cyclomoteurs r&egrave;gnent sans partage sur cette r&eacute;publique socialiste de 85 millions d&rsquo;habitants.&laquo;La moto est le seul moyen de transport envisageable ici&raquo;, confie Thuy, 27 ans, qui se tape 45 minutes de route matin et soir entre la banlieue et la vieille ville de Hano&iuml;, o&ugrave; elle est serveuse dans un restaurant.En voiture ou en autobus, le m&ecirc;me trajet lui prendrait deux fois plus de temps. Les bouchons de circulation paralysent litt&eacute;ralement les ruelles et les boulevards de la capitale aux heures de pointe.Les motocyclistes se moquent des embouteillages: ils envahissent les trottoirs, roulent &agrave; contresens, br&ucirc;lent les feux rouges, s&rsquo;emparent du moindre espace inoccup&eacute; par les autres v&eacute;hicules. Aux intersections les plus achaland&eacute;es, o&ugrave; les feux de circulation sont &laquo;obligatoires&raquo;, les motos contournent les files d&rsquo;attente et se retrouvent immanquablement au premier rang, sur la ligne de d&eacute;part.Les visiteurs qui d&eacute;barquent &agrave; Hano&iuml;, la capitale, ont le souffle coup&eacute; en d&eacute;couvrant la mar&eacute;e de motos qui se d&eacute;verse dans les rues. Rien de mieux que de prendre un caf&eacute;, sur une terrasse du vieux quartier, pour observer la valse des vroum-vroum.J&rsquo;ai vu des familles enti&egrave;res, papa, maman et trois enfants, zigzaguer entre les voitures et les pi&eacute;tons sur leur petite moto 125 cc. J&rsquo;ai aussi vu des gens faire la sieste sur leur moto gar&eacute;e &agrave; l&rsquo;ombre d&rsquo;un grand arbre. J&rsquo;ai vu des passagers qui engouffraient leurs nouilles frites en pleine cohue de l&rsquo;heure de pointe, avec leurs baguettes, sans se pr&eacute;occuper du fait qu&rsquo;ils fon&ccedil;aient &agrave; toute allure dans le trafic. J&rsquo;ai vu des femmes se maquiller aux feux rouges.Quelques exemples de lourdes cargaisons que j&rsquo;ai vues transport&eacute;es &agrave; moto: 10 chiens vivants empil&eacute;s dans une cage, un arbre perch&eacute; sur le porte-bagages en &eacute;quilibre pr&eacute;caire, des douzaines de bouquets de fleurs, des bonbonnes de gaz, des tapis, un fauteuil, une cl&ocirc;ture... J&rsquo;ai moi-m&ecirc;me conduit une moto en portant mon immense sac &agrave; dos de randonn&eacute;e et en tenant une valise sur le marche-pieds.Au Qu&eacute;bec, on dirait: pourquoi un usage aussi risqu&eacute; de la moto? Au Vietnam, c&rsquo;est plut&ocirc;t: pourquoi pas?Il faut quand m&ecirc;me avoir les nerfs solides pour monter sur une moto. Les routes du Vietnam, et de l&rsquo;Asie du Sud-Est en g&eacute;n&eacute;ral, sont parmi les plus dangereuses du monde, selon l&rsquo;Organisation mondiale de la sant&eacute;. Durant nos cinq premiers jours au Vietnam, nous avons &eacute;t&eacute; t&eacute;moins de deux collisions impliquant des motos.Les asiatiques sont pr&ecirc;ts &agrave; prendre le risque. Ils n&rsquo;aiment pas marcher. Il fait trop chaud sous le soleil &eacute;crasant de l&rsquo;Asie. Et la classe moyenne du Vietnam n&rsquo;a pas les moyens de s&rsquo;acheter une voiture. Hors des grands centres, on croise tr&egrave;s peu de voitures. Il reste le v&eacute;lo et la moto. &Agrave; 300$ pour une petite moto de fabrication vietnamienne, difficile de r&eacute;sister &agrave; l&rsquo;appel du vroum-vroum. Birmanie : Un pays d&eacute;branch&eacute;RANGOON, Birmanie - Comme dans toute dictature, les militaires qui dirigent la Birmanie d&rsquo;une main de fer d&eacute;ploient des tr&eacute;sors d&rsquo;imagination pour maintenir la population dans l&rsquo;ignorance et pour cacher au reste du monde ce qui s&rsquo;y passe.Le pays avait ferm&eacute; ses portes &agrave; toute aide ext&eacute;rieure alors que des millions de Birmans &eacute;taient sans abri apr&egrave;s le passage du cyclone Nargis, en mai 2008. Aujourd&rsquo;hui encore, les zones sinistr&eacute;es du delta de l&rsquo;Irrawaddy restent inaccessibles aux &eacute;trangers.En une heure de vol entre Bangkok et Rangoon, on a l&rsquo;impression de revenir 20 ans en arri&egrave;re. Les Tha&iuml;landais ont le dernier mod&egrave;le de iPhone coll&eacute; &agrave; l&rsquo;oreille, mais leurs voisins de Birmanie piochent encore sur d&rsquo;antiques t&eacute;l&eacute;phones branch&eacute;s au mur par un fil.M&ecirc;me le N&eacute;pal, un des pays les plus pauvres d&rsquo;Asie, a pourtant pris le virage sans fil: le t&eacute;l&eacute;phone cellulaire de notre guide de montagne sonnait sans cesse en plein trekking de l&rsquo;Annapurna, dans une r&eacute;gion isol&eacute;e o&ugrave; les routes ne se rendent pas encore.Plus surprenant encore, les Birmans sont nombreux &agrave; ne pouvoir se payer le luxe d&rsquo;avoir le t&eacute;l&eacute;phone &agrave; la maison. Ils logent leurs appels sur de vieux t&eacute;l&eacute;phones (avec fil) tr&egrave;s publics, plac&eacute;s sur des tables en plein trottoir ou dans la rue. Difficile de jaser d&eacute;mocratie dans les circonstances!Les militaires tiennent plus que tout &agrave; emp&ecirc;cher une r&eacute;p&eacute;tition des &eacute;v&eacute;nements de 2007. Les images de soldats qui tiraient sur des moines manifestant dans la rue avaient fait le tour du monde. Des citoyens avaient tout film&eacute; avec leurs t&eacute;l&eacute;phones portables et diffus&eacute; les sc&egrave;nes dans Internet.Le gouvernement de Birmanie s&rsquo;assure que le t&eacute;l&eacute;phone cellulaire reste un r&ecirc;ve accessible &agrave; une infime partie de la population: le moindre appareil sans fil co&ucirc;te la bagatelle somme de 1900 $! Et les formalit&eacute;s bureaucratiques permettant d&rsquo;acqu&eacute;rir un t&eacute;l&eacute;phone cellulaire prennent de trois &agrave; six mois.La junte au pouvoir n&rsquo;est pas press&eacute;e non plus de brancher le pays sur Internet &agrave; haute vitesse. Je n&rsquo;ai jamais pu brancher mon Macbook sur wi-fi en 27 jours en Birmanie. Une poign&eacute;e de caf&eacute;s et d&rsquo;h&ocirc;tels annon&ccedil;aient Internet sans fil, mais &ccedil;a ne fonctionnait jamais.L&rsquo;acc&egrave;s &agrave; Internet demeure lourdement censur&eacute;. J&rsquo;ai parfois mis plus de deux heures pour relever mes courriels &agrave; mon adresse Hotmail. Et je ne pouvais souvent que lire mes messages, impossible d&rsquo;en envoyer. Facebook est aussi bloqu&eacute;.La lutte pour contr&ocirc;ler Internet est pourtant perdue d&rsquo;avance. Les jeunes qui exploitent des caf&eacute;s Internet connaissent tous les trucs du m&eacute;tier et parviennent toujours &agrave; contourner la censure, en recourant notamment &agrave; plusieurs serveurs proxy. Il suffit d&rsquo;&ecirc;tre patient.Nous avons rencontr&eacute; des dizaines de Birmans qui avaient une adresse courriel et parvenaient tant bien que mal &agrave; lire la presse &eacute;trang&egrave;re sur le Web. &laquo;Je viens toujours me brancher entre 22 heures et 8 heures du matin: les connexions sont plus rapides et la censure moins efficace&raquo;, nous a dit, dans un excellent anglais, une dame rencontr&eacute;e dans un cybercaf&eacute; &agrave; Mandalay, l&rsquo;ancienne capitale royale tomb&eacute;e aux mains des Anglais en 1885.Mais la censure est inutile: les connexions sont si erratiques, et les pannes d&rsquo;&eacute;lectricit&eacute; si fr&eacute;quentes, que m&ecirc;me les internautes les plus convaincus finissent par se lasser.Pas forts, ces ordis! Les Birmans ont du rattrapage &agrave; faire en mati&egrave;re d&rsquo;ordinateurs et d&rsquo;Internet. Un restaurateur d&rsquo;une petite ville de province o&ugrave; j&rsquo;avais mes habitudes est devenu tout confus en me voyant un jour ouvrir mon ordinateur portable. C&rsquo;&eacute;tait un ex-enseignant du primaire, &acirc;g&eacute; d&rsquo;environ 45 ans.- Peux-tu copier des photos avec ton ordinateur?, me demande-t-il.- Oui, certainement. Je peux vous graver un CD de photos.- Non, ce n&rsquo;est pas ce que je veux. Quelqu&rsquo;un m&rsquo;a donn&eacute; des photos sur un CD, je voudrais en faire des copies en papier.- Ah, vous voulez imprimer des photos. Je ne peux pas, je n&rsquo;ai pas d&rsquo;imprimante.- Mais tu ne peux pas faire sortir des copies de ton ordinateur?- Non, &ccedil;a prend une imprimante.- Ah bon... Je voudrais savoir autre chose. Un client m&rsquo;a dit l&rsquo;autre jour qu&rsquo;on pouvait trouver des recettes de cocktails sur Internet. En as-tu dans ton ordinateur?- Je pourrais, mais je ne suis pas branch&eacute; &agrave; Internet.- Tu n&rsquo;as pas Internet dans ton ordinateur? Pas de recettes de cocktails non plus?- Non, pas pour le moment... Birmanie: Trimbaler des liasses d&rsquo;argent dans son sacRANGOON, Birmanie - Lors de mon premier voyage en Europe, il y a 19 ans, j&rsquo;&eacute;tais partie avec une pile de ch&egrave;ques de voyage que je changeais au gr&eacute; de mes besoins. Aujourd&rsquo;hui, c&rsquo;est beaucoup plus simple: avec une carte de cr&eacute;dit, une carte de guichet, et en g&eacute;rant nos comptes bancaires en ligne, on n&rsquo;a pas &agrave; perdre de temps dans les banques locales.Partout dans le monde, les cartes de cr&eacute;dit sont accept&eacute;es et il y a des guichets automatiques. Partout? Non! Un pays reclus r&eacute;siste encore &agrave; l&rsquo;argent de plastique: la Birmanie (Union du Myanmar, tel que la dictature militaire a rebaptis&eacute; le pays en 1989). Nous sommes arriv&eacute;s &agrave; Rangoon, la ville la plus importante du pays, avec 3500 $ US en poche pour couvrir les frais de notre s&eacute;jour en famille de quatre semaines &ndash; les ch&egrave;ques de voyage sont aussi inutiles que les cartes. Les dollars am&eacute;ricains sont accept&eacute;s dans les h&ocirc;tels autoris&eacute;s &agrave; h&eacute;berger des &eacute;trangers et dans les agences de voyage, pour payer les billets d&rsquo;avion ou d&rsquo;autobus. Pour les autres d&eacute;penses, il faut changer nos dollars en kyats, la monnaie locale.Premi&egrave;re surprise: au moment de payer notre premi&egrave;re nuit d&rsquo;h&ocirc;tel, &agrave; l&rsquo;arriv&eacute;e, l&rsquo;employ&eacute; de la r&eacute;ception inspecte tr&egrave;s minutieusement les deux billets am&eacute;ricains qu&rsquo;on lui tend. &laquo;Je ne peux pas accepter celui-ci&raquo;, nous dit-il apr&egrave;s un long moment. La raison? Un minuscule pli d&rsquo;un millim&egrave;tre sur le c&ocirc;t&eacute; du billet. Apr&egrave;s avoir argument&eacute; un peu, il finit par accepter notre billet &laquo; trop vieux &raquo; sous toute r&eacute;serve: il demandera l&rsquo;avis de son patron le lendemain. En attendant, il note le num&eacute;ro de s&eacute;rie de notre billet sur la facture!Bien vite, nous apprendrons que les billets montrant un pli ou un peu d&rsquo;usure ne sont accept&eacute;s nulle part. J&rsquo;avais trouv&eacute; exag&eacute;r&eacute;ment pointilleux l&rsquo;employ&eacute; du bureau de change, &agrave; Bangkok, qui s&eacute;lectionnait un &agrave; un les billets am&eacute;ricains qu&rsquo;il me remettait, apr&egrave;s m&rsquo;avoir demand&eacute; ma destination. Je loue maintenant sa minutie! &Agrave; partir de ce moment, nous conservons pr&eacute;cieusement nos dollars am&eacute;ricains dans un sac Ziploc, entre les pages d&rsquo;un livre.Deuxi&egrave;me surprise: lorsque nous changeons 100 $ US chez un commer&ccedil;ant du march&eacute; Bogyoke Aung San de Rangoon, nous recevons une liasse de 100 coupures de 1000 kyats (1 $). Le billet de 1000 kyats est le plus gros en circulation... De nouveaux billets de 5000 kyats viennent d&rsquo;&ecirc;tre introduits, mais ils sont tr&egrave;s rares &ndash; je n&rsquo;en ai vu qu&rsquo;une seule fois pendant mon s&eacute;jour. On se prom&egrave;ne donc avec des piles de billets; on a l&rsquo;impression d&rsquo;&ecirc;tre pleins aux as, avec nos portefeuilles qui ne ferment plus.Se promener avec de telles liasses d&rsquo;argent est un petit d&eacute;sagr&eacute;ment pour des voyageurs, mais un gros probl&egrave;me pour les Birmans ordinaires. &Eacute;videmment, rares sont les Birmans ordinaires qui, comme nous, transportent plus de 100 000 kyats dans leurs poches &ndash; le revenu moyen est de 200 000 kyats (200 $) par ann&eacute;e. Mais plusieurs r&eacute;ussissent tout de m&ecirc;me &agrave; mettre un peu d&rsquo;argent de c&ocirc;t&eacute;.Tout doit &ecirc;tre pay&eacute; comptant en Birmanie: une voiture, une maison, le loyer pour un appartement (un ou deux ans &agrave; l&rsquo;avance!). De plus, la plupart des gens &agrave; qui nous avons parl&eacute; ne font pas confiance au syst&egrave;me bancaire national. Les banques &eacute;trang&egrave;res ont quitt&eacute; le pays en 2003, dans la foul&eacute;e des sanctions prises par l&rsquo;Union europ&eacute;enne et les &Eacute;tats-Unis. Les gens gardent donc leurs &eacute;conomies chez eux, dans des sacs de plastique. Zsa zsa, notre chauffeur de taxi &agrave; Mandalay, qui nous a promen&eacute;s pendant trois jours dans une camionnette Mazda 1975 miniature &ndash; moteur de 600 cc! - a transport&eacute; 2 millions de kyats dans des sacs lors de l&rsquo;achat de son v&eacute;hicule, il y a quatre ans. Un restaurateur nous a montr&eacute; un truc birman pour compter l&rsquo;argent plus vite, avec trois doigts. Nous tentons de nous pratiquer, mais nous avons peu d&rsquo;espoir de ma&icirc;triser la technique avant notre d&eacute;part du pays. Nous serons soulag&eacute;s: nos poches deviendront soudain moins gonfl&eacute;es. N&eacute;pal: Le message vert de BouddhaN&Eacute;PAL - Au monast&egrave;re bouddhiste de Nehnang, en banlieue de Katmandou, les moines pr&ecirc;chent la bonne nouvelle environnementale, en plus de la pri&egrave;re et l&rsquo;&eacute;tude.Le moine en chef, Sonam Lama, est revenu gonfl&eacute; &agrave; bloc d&rsquo;une r&eacute;cente formation &agrave; la maison-m&egrave;re de son ordre, en Inde, qui incitait les moines &agrave; rendre leurs monast&egrave;res plus verts.On leur demandait aussi de devenir des leaders pour conscientiser leurs concitoyens au respect de l&rsquo;environnement. Lors de notre visite &agrave; son monast&egrave;re, &agrave; Bouddhanath, en d&eacute;cembre dernier, Sonam Lama nous a montr&eacute; la petite &laquo;bible&raquo; verte re&ccedil;ue des mains de son chef, le Karmapa. Un livret intitul&eacute; &laquo;108 choses que vous pouvez faire pour aider l&rsquo;environnement&raquo; - le chiffre 108 est sacr&eacute; pour les bouddhistes.On y retrouve des conseils bien connus comme utiliser moins de papier et moins de plastiques, composter et &eacute;teindre les lumi&egrave;res, mais aussi des moins banals, adapt&eacute;s &agrave; la r&eacute;alit&eacute; n&eacute;palaise. Par exemple, le conseil num&eacute;ro un sugg&egrave;re de prier pour la terre et pour que les humains changent leur comportement.Le num&eacute;ro neuf, de faire des choix sant&eacute; pour les offrandes, comme donner des fruits plut&ocirc;t que des sucreries, et des plantes plut&ocirc;t que des fleurs coup&eacute;es &ndash; les d&eacute;vots laissent de tels dons devant les temples pour rendre hommage &agrave; Bouddha.On conseille aussi d&rsquo;utiliser les biogaz provenant des excr&eacute;ments humains et animaux comme source d&rsquo;&eacute;nergie, de se servir d&rsquo;une chaudi&egrave;re plut&ocirc;t qu&rsquo;une douche pour se laver et de recycler les khatas de soie - les foulards offerts aux moines par les d&eacute;vots &ndash; puisque les vers &agrave; soie meurent lors de la fabrication de ce tissu d&eacute;licat. Le guide sugg&egrave;re de planter des arbres, de ne pas jeter de d&eacute;chets dans les rivi&egrave;res, de covoiturer et d&rsquo;utiliser de l&rsquo;&eacute;nergie propre.Enthousiaste, Sonam Lama a entrepris une foule de projets au monast&egrave;re de Nehnang. Il a banni les sacs de plastique, a commenc&eacute; un programme de compostage, a install&eacute; des bacs de recyclage dans la cour et change les ampoules pour des mod&egrave;les moins &eacute;nergivores. Il a install&eacute; des panneaux solaires sur le toit pour fournir le monast&egrave;re en &eacute;lectricit&eacute; &ndash; de toute fa&ccedil;on, le r&eacute;seau public tombe en panne plusieurs heures par jour. Il n&rsquo;a pas l&rsquo;intention de s&rsquo;arr&ecirc;ter l&agrave;: &laquo;Les moines utilisent beaucoup de papier, alors je veux que nous puissions recycler nous-m&ecirc;mes notre papier&raquo;, explique-t-il.Les changements &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur des murs de l&rsquo;institution sont assez faciles &agrave; implanter. Mais &agrave; l&rsquo;ext&eacute;rieur, un d&eacute;fi colossal attend Sonam Lama. Il a commenc&eacute; &agrave; parler &agrave; ses voisins de protection de l&rsquo;environnement, mais ceux-ci font la sourde oreille. Les N&eacute;palais ont des ann&eacute;es-lumi&egrave;re de retard en mati&egrave;re d&rsquo;environnement, et m&ecirc;me tout simplement de propret&eacute;. Les rues sont jonch&eacute;es de d&eacute;tritus, le moindre terrain vague devient le d&eacute;potoir du voisinage, o&ugrave; les vaches sacr&eacute;es, qui se prom&egrave;nent en libert&eacute;, cherchent de quoi se mettre sous la dent. Il faut dire que le ramassage des d&eacute;chets ne se fait que sporadiquement. Il est r&eacute;guli&egrave;rement perturb&eacute; par des gr&egrave;ves ou des probl&egrave;mes de gestion.Les rivi&egrave;res qui coulent dans Katmandou sont des &eacute;gouts &agrave; ciel ouvert. La moiti&eacute; de la population n&rsquo;a pas acc&egrave;s &agrave; des toilettes et fait ses besoins dans la nature, avec tous les probl&egrave;mes de contamination que cela occasionne. Chaque jour, une quarantaine d&rsquo;enfants meurent de diarrh&eacute;e ou d&rsquo;autres infections transmises par l&rsquo;eau.Le N&eacute;palais moyen survit avec moins de 200 $ par ann&eacute;e. La moiti&eacute; de la population est illettr&eacute;e. On peut comprendre que, quand on a le ventre vide, l&rsquo;environnement est le dernier de nos soucis... Mais Sonam Lama est bien d&eacute;cid&eacute; &agrave; transmettre son message vert. Il commence par des gestes simples. Il a distribu&eacute; des sacs en tissu &agrave; ses voisins pour les inciter &agrave; r&eacute;duire leur consommation de plastique. Et il a affich&eacute; des messages dans le quartier pour demander aux gens de ne pas jeter leurs d&eacute;chets dans les rues. Enfin, peut-&ecirc;tre cela sera-t-il efficace pour ceux qui savent lire... N&eacute;pal: Les N&eacute;palais r&ecirc;vent de fuir leur paysN&Eacute;PAL - Le sport national au N&eacute;pal: faire ses valises pour aspirer &agrave; de meilleures conditions de vie. &Agrave; tel point que l'exode est devenu une industrie.En reportage en Chine &agrave; l'&eacute;t&eacute; 2008, tout le monde me r&eacute;p&eacute;tait inlassablement la m&ecirc;me phrase: &laquo;Je veux m'acheter une voiture.&raquo; En cinq semaines au N&eacute;pal cet automne, j'ai constat&eacute; que les r&eacute;sidants de ce petit pays d'Asie ont une autre obsession: &laquo;Je veux partir d'ici.&raquo;Les N&eacute;palais r&ecirc;vent tous de sacrer leur camp. D'aller &eacute;tudier, travailler, vivre ailleurs. &Ccedil;a saute aux yeux &agrave; Katmandou, la capitale. La ville est tapiss&eacute;e d'affiches promettant en grosses lettres une vie meilleure au Canada, aux &Eacute;tats-Unis, au Royaume-Uni, en Australie. M&ecirc;me chose dans les journaux.&Agrave; Katmandou seulement, plus de 300 agences offrent leurs services &agrave; gros prix pour aider les N&eacute;palais &agrave; partir. On dirait parfois que la moiti&eacute; des N&eacute;palais veulent fuir le pays et que l'autre moiti&eacute; se fait payer pour les aider &agrave; s'en aller.Prenez par exemple mon ami Bishnu (j'ai chang&eacute; son nom pour le prot&eacute;ger). Un jeune de 21 ans, dipl&ocirc;m&eacute; en sociologie, premier de classe, brillant, ambitieux. Il r&ecirc;ve de poursuivre des &eacute;tudes sup&eacute;rieures en journalisme. Il a m&ecirc;me pens&eacute; &agrave; se lancer en m&eacute;decine. Bishnu tient surtout &agrave; faire ses valises pour les &Eacute;tats-Unis.&laquo;L'avenir est bouch&eacute; au N&eacute;pal. Tout est sombre&raquo;, m'a-t-il dit, attabl&eacute; dans un caf&eacute; &agrave; Katmandou.Le N&eacute;pal, petit &Eacute;tat de 28 millions d'habitants coinc&eacute; dans les montagnes entre l'Inde et la Chine, reste imperm&eacute;able au miracle &eacute;conomique ayant transform&eacute; ses voisins.La vie est dure au N&eacute;pal. Mon ami Bishnu ne voit aucune raison de rester. Aucune.Son regard s'enflamme quand il d&eacute;crit les tares de son pays natal: un syst&egrave;me d'&eacute;ducation pourri, tant au public qu'au priv&eacute;, selon lui. Des dirigeants corrompus et incomp&eacute;tents. Le ch&ocirc;mage. L'absence de projet de soci&eacute;t&eacute;. La pollution et la salet&eacute; qui d&eacute;truisent la sant&eacute; des gens. La morosit&eacute; et le d&eacute;faitisme.&laquo;Il n'y a aucun service public qui fonctionne normalement. La Ville n'est m&ecirc;me pas capable de ramasser les d&eacute;chets! Et regarde ces centaines de personnes qui attendent l'autobus. Elles rentrent chez elles tard apr&egrave;s le coucher du soleil, faute de moyens de transport ad&eacute;quats&raquo;, s'indigne Bishnu.Comme bien des N&eacute;palais, mon ami tra&icirc;ne un mal de gorge &agrave; cause du nuage de poussi&egrave;re qui enveloppe la ville (la plupart des ruelles ne sont pas pav&eacute;es). Les h&ocirc;pitaux publics sont incapables de diagnostiquer le mal de Bishnu. Et il n'a pas d'argent pour se faire traiter dans le priv&eacute;.Il n'a pas d'argent pour &eacute;migrer aux &Eacute;tats-Unis non plus, mais il a investi ses maigres &eacute;conomies dans un &laquo;consultant en immigration&raquo; pour l'aider &agrave; r&eacute;aliser son r&ecirc;ve. Bishnu se fait fabriquer un compte en banque bien garni, un p&egrave;re ayant r&eacute;ussi en affaires et un oncle richissime. Tous de faux documents.Ce qui est vrai, c'est son dossier acad&eacute;mique impeccable et sa d&eacute;termination &agrave; toute &eacute;preuve &agrave; quitter le N&eacute;pal. Le consultant aide Bishnu &agrave; pr&eacute;parer l'entrevue avec l'agent d'immigration de l'ambassade des &Eacute;tats-Unis &agrave; Katmandou, qui d&eacute;cidera s'il peut vivre ou non son r&ecirc;ve am&eacute;ricain.Les jeunes de la classe moyenne, comme Bishnu, veulent tous aller &eacute;tudier aux &Eacute;tats-Unis, au Canada ou ailleurs dans le Commonwealth. Les N&eacute;palais pauvres et priv&eacute;s d'&eacute;ducation, eux, aboutissent par milliers &agrave; Duba&iuml;, en Arabie Saoudite, au Qatar ou au Liban.Ils travaillent pour un salaire de mis&egrave;re dans les chantiers de construction ou comme aide familiale. Leurs modestes gains valent de l'or: les N&eacute;palais vivant &agrave; l'&eacute;tranger font rouler l'&eacute;conomie en envoyant de gros dollars &agrave; leurs familles rest&eacute;es au pays.L'argent envoy&eacute; au N&eacute;pal par les expatri&eacute;s repr&eacute;sente 30% du PIB national. La majorit&eacute; des N&eacute;palais ne peuvent toutefois s'offrir une voiture...Tha&iuml;lande: Peau blanche en petits potsBANGKOK, Tha&iuml;lande - J'ai d'abord &eacute;t&eacute; intrigu&eacute;e en cherchant de la cr&egrave;me solaire dans un supermarch&eacute; de Bangkok: presque tous les produits offerts promettaient de blanchir la peau, en plus de la prot&eacute;ger du soleil.Curieux... Puis, j'ai fait le lien avec les Tha&iuml;landaises qui se promenaient en manches longues, avec des gants aux mains, par 40 degr&eacute;s Celcius.Plus tard, au bord de la mer, nous verrons des Tha&iuml;landaises se baigner toutes habill&eacute;es et m&ecirc;me marcher sur la plage avec une ombrelle, comme les aristocrates fran&ccedil;ais au 19e si&egrave;cle.&laquo;Les gens associent peau brune et faible &eacute;ducation, m'explique May, une jeune femme qui travaille dans une agence de voyage. Ceux qui ont le teint fonc&eacute; sont vus comme des gens qui font des travaux manuels &agrave; l'ext&eacute;rieur toute la journ&eacute;e. &Agrave; l'oppos&eacute;, la peau blanche signifie que quelqu'un travaille dans un bureau &agrave; l'air climatis&eacute;.&raquo;Les fabricants de cosm&eacute;tiques ont &eacute;videmment flair&eacute; la bonne affaire: au Central World Market, un grand magasin chic, les produits blanchissants occupent plus de la moiti&eacute; des &eacute;talages, dans la section des produits de beaut&eacute;.Toutes les grandes marques ont leur ligne blanchissante, cr&eacute;&eacute;e sp&eacute;cialement pour le march&eacute; sud-est asiatique: L'Or&eacute;al (White Perfect pour les femmes et Activ Whit pour les hommes), Nivea (Bye Bye Menlanin &ndash; la m&eacute;lanine est le pigment qui colore la peau), Pond's (Flawless White), Olay (White Radiance ), etc.Ces produits remportent un succ&egrave;s fou: m&ecirc;me les enfants ont souvent le visage enduit de cr&egrave;me blanch&acirc;tre, le matin. Il existe aussi des cr&egrave;mes cr&eacute;&eacute;es sp&eacute;cialement pour &eacute;claircir les mamelons et les aisselles.Mais la recherche d'un teint clair peut avoir des cons&eacute;quences d&eacute;sastreuses. Des femmes qui se sont ruin&eacute; la figure en utilisant certaines cr&egrave;mes racontent r&eacute;guli&egrave;rement leurs d&eacute;boires dans les m&eacute;dias tha&iuml;landais.La Food and Drug Administration de Tha&iuml;lande a publi&eacute; une liste de 70 cr&egrave;mes blanchissantes pour la peau vendues ill&eacute;galement dans le pays.Ces produits &agrave; bas prix contiennent des agents blanchissants puissants et dangereux, notamment &agrave; base de mercure. Oui, ils clarifient r&eacute;ellement la peau, mais peuvent aussi la br&ucirc;ler ou d&eacute;r&eacute;gler le processus de pigmentation, provoquant des t&acirc;ches roses ou brunes, tr&egrave;s loin de l'effet recherch&eacute;... M&ecirc;me les produits l&eacute;gaux peuvent &ecirc;tre dangereux. Plusieurs cr&egrave;mes contiennent de l'hydroquinone, un produit chimique industriel utilis&eacute; entre autres pour le d&eacute;veloppement de photos (!).Certaines &eacute;tudes ont montr&eacute; que l'hydroquinone est canc&eacute;rig&egrave;ne, lorsqu'utilis&eacute;e &agrave; fortes doses sur une longue p&eacute;riode. Le Canada interdit l'utilisation de l'hydroquinone dans les cosm&eacute;tiques, tout comme l'Union europ&eacute;enne.Mais selon un rapport du R&eacute;seau canadien de l'environnement, datant de 2008, des magasins ayant une client&egrave;le ethnique vendraient tout de m&ecirc;me des cr&egrave;mes blanchissantes contenant de l'hydroquinone au Canada.Malgr&eacute; les risques, le d&eacute;sir de se conformer aux canons de la beaut&eacute; est plus fort que tout. L'infamie associ&eacute;e &agrave; la peau fonc&eacute;e est tellement ancr&eacute;e dans la culture tha&iuml;landaise que l'une des insultes fr&eacute;quemment utilis&eacute;es pour d&eacute;nigrer quelqu'un est &laquo;tua dam&raquo;, qui signifie &laquo;corps noir&raquo;.&laquo;Quand je parle &agrave; des Tha&iuml;landais de filles que je trouve jolies, ils me r&eacute;pondent: "Oh non, elle est trop fonc&eacute;e!", raconte Kevin, un Am&eacute;ricain qui vit en Tha&iuml;lande depuis 10 ans. C'est pour &ccedil;a que les &eacute;trangers sont si populaires aupr&egrave;s des Tha&iuml;landaises: nous, on n'a pas de pr&eacute;jug&eacute;s &agrave; l'endroit de la peau fonc&eacute;e, on trouve &ccedil;a beau.&raquo;Vivement, que d'autres occidentaux aillent dire aux Tha&iuml;landaises que leur teint fonc&eacute; les rend magnifiques! Tha&iuml;lande: La cuisine de trottoirBANGKOK, Tha&iuml;lande - Avant m&ecirc;me le chant du coq, les trottoirs de notre quartier se transforment en cuisine &agrave; ciel ouvert. Des dizaines de marchands ambulants viennent installer leurs r&eacute;chauds au gaz, leurs parasols et leurs grandes glaci&egrave;res, toujours au m&ecirc;me endroit. Les tables et les chaises envahissent le trottoir, et parfois m&ecirc;me la chauss&eacute;e.Des odeurs d'huile &agrave; friture, d'oignon, de basilic, de poulet, de crevettes, de poisson, de lait de coco, d'&oelig;ufs frits et de pain grill&eacute; emplissent l'air doux du matin et se faufilent jusqu'&agrave; la fen&ecirc;tre de notre chambre.Quand on met le nez dehors, les passants ont d&eacute;j&agrave; pris d'assaut tous les restaurants en plein air de notre ruelle du vieux quartier de Bangkok. On fait comme tout le monde: on prend place &agrave; l'un des kiosques et on commande un d&eacute;jeuner. Les Tha&iuml;landais engouffrent une soupe aux nouilles, les touristes choisissent le combo yogourt, fruits frais, c&eacute;r&eacute;ales et miel avec th&eacute; vert et oeufs &agrave; la coque.Le midi et le soir, le menu propose plut&ocirc;t du riz frit au poulet, aux crevettes ou au tofu, du curry au lait de coco et basilic ou encore du poisson grill&eacute;. Dans tous les cas, la facture d&eacute;passe rarement 1 $ par personne. Une aubaine.&laquo;Ici, tout le monde mange dehors. La cuisine de rue est tellement bonne et abordable que les gens se font rarement &agrave; manger chez eux&raquo;, me raconte Donald, un Californien qui vit &agrave; Bangkok depuis une d&eacute;cennie.Tout un contraste avec Montr&eacute;al, o&ugrave; les marchands ambulants de nourriture sont carr&eacute;ment interdits et les terrasses en plein air, s&eacute;v&egrave;rement limit&eacute;es.&Agrave; Bangkok, tout est permis: il suffit de soudoyer la police pour r&eacute;server un emplacement sur la voie publique, m'explique Joh, une commer&ccedil;ante de la ruelle Soi Rambuttri.Voil&agrave; pourquoi chaque vendeur reprend exactement le m&ecirc;me coin de trottoir tous les matins. La police se laisse acheter, mais fait quand m&ecirc;me r&eacute;gner l'ordre!Imaginez, on peut m&ecirc;me boire une bi&egrave;re en plein trottoir, sans la cacher de fa&ccedil;on ridicule dans un sac en papier brun, comme chez nous. Excellent avec un curry ou un riz frit toujours vite et bien pr&eacute;par&eacute;s. Frais? Probablement. On n'a jamais &eacute;t&eacute; malades.Bien s&ucirc;r, il faut appr&eacute;cier la compagnie des chiens errants, des l&eacute;zards, des coqs, des poules et m&ecirc;me des rats, morts ou vivants. Il y a des rats partout ici. Mais on ose croire qu'il n'y en a jamais eu dans nos assiettes...De toute fa&ccedil;on, les gens sont trop occup&eacute;s &agrave; manger, &agrave; placoter, &agrave; faire leurs devoirs ou m&ecirc;me &agrave; regarder la t&eacute;l&eacute; &mdash; oui, sur le trottoir &mdash; pour se pr&eacute;occuper des petites bestioles qui leur tournent autour.Tha&iuml;lande: L'avion &agrave; petit prixBANGKOK, Tha&iuml;lande - Dans plusieurs r&eacute;gions d'Asie, les routes sont mauvaises, les trains ne sont pas fiables et les bateaux sont souvent de vieux rafiots qui risquent de couler &agrave; la moindre houle.Pour se d&eacute;placer de fa&ccedil;on s&eacute;curitaire, reste le ciel, qui &eacute;tait r&eacute;serv&eacute; aux mieux nantis jusqu'&agrave; tout r&eacute;cemment. Mais gr&acirc;ce &agrave; des transporteurs &agrave; rabais, l'avion est plus accessible que jamais pour la classe moyenne grandissante dans les pays asiatiques.Le plus important d'entre eux, Air Asia, semble d&eacute;termin&eacute; &agrave; offrir des tarifs qui d&eacute;fient toute concurrence.L'automne dernier, il a offert un million de si&egrave;ges gratuits! Les passagers n'avaient que les taxes d'a&eacute;roport &agrave; payer, ce qui repr&eacute;sente une somme de 700 bhats (10 $) &agrave; partir de Bangkok. Inutile de dire que les si&egrave;ges se sont envol&eacute;s comme des petits pains chauds!M&ecirc;me en dehors de telles promotions exceptionnelles, le transporteur &agrave; rabais offre des prix imbattables. Voici le t&eacute;moignage de Sophie-H&eacute;l&egrave;ne Chouinard, une Qu&eacute;b&eacute;coise qui habite l'Australie depuis quelques ann&eacute;es et a fait plusieurs voyages en Asie:&laquo;Nous avons d&eacute;j&agrave; r&eacute;serv&eacute; quelques vols avec Air Asia. Toutes les r&eacute;servations et transactions se font en ligne, sans aucun probl&egrave;me. Nous avons pay&eacute; un ridicule 4 $ par personne pour un vol entre Jakarta et Singapour! Il y a toutefois des suppl&eacute;ments &agrave; payer, pour la s&eacute;lection des si&egrave;ges (environ 2 $) et pour les bagages en soute (environ 5 $ jusqu'a 15 kg). Les repas ne sont pas inclus (est-ce bien diff&eacute;rent d' Air Canada?) et il faut parfois ajouter la taxe de d&eacute;part, ce qui est standard lorsqu'on quitte un pays. Bref, &ccedil;a vaut vraiment la peine! Les si&egrave;ges ne sont pas les plus larges et les h&ocirc;tesses probablement pas les plus sympathiques, mais pour l'avion au prix du transport en commun, je pense que nous sommes tous pr&ecirc;ts &agrave; faire des compromis!&raquo;En effet, &agrave; ce prix-l&agrave;, le taxi pour l'a&eacute;roport co&ucirc;te plus cher que le vol! Air Asia offre souvent des billets en solde. Au prix r&eacute;gulier, c'est tout de m&ecirc;me un peu plus cher.Par exemple, pour aller passer No&euml;l dans les &icirc;les du sud du pays (en tr&egrave;s haute saison), nous avons pay&eacute; 121 $ par personne, aller-retour, pour une distance de 700 kilom&egrave;tres. Le transporteur, bas&eacute; en Malaisie, vole dans toute l'Asie du sud-est ainsi que vers la Chine, l'Inde, Brunei et, depuis peu, Londres.Sur le march&eacute; tha&iuml;landais, Air Asia a un concurrent, Nokair (filiale de Thai Airways), qui tente de se d&eacute;marquer par un marketing original. En langue tha&iuml;, le mot nok signifie &laquo;oiseau&raquo;, et le nez des avions est peint en jaune pour repr&eacute;senter un bec d'oiseau du plus bel effet.L'achat de si&egrave;ges sur Nokair peut se faire en ligne, mais aussi au guichet de certains cin&eacute;mas. Et trois ann&eacute;es cons&eacute;cutives, Nokair a organis&eacute; un genre de Star acad&eacute;mie du ciel pour trouver de nouveaux agents de bord. Mais Air Asia n'a toujours pas &eacute;t&eacute; d&eacute;tr&ocirc;n&eacute; et demeure le transporteur &agrave; petit budget le plus populaire.Les voyageurs doivent cependant &ecirc;tre avertis d'un d&eacute;tail: le transporteur malais se conforme &agrave; la charia, et ne sert donc ni alcool ni porc. Cette bonne bi&egrave;re pour c&eacute;l&eacute;brer les vacances &agrave; la mer attendra &agrave; l'atterrissage...Tha&iuml;lande: L'arnaque &agrave; tous les coins de rueBANGKOK, Tha&iuml;lande - Un jour, une gentille dame tha&iuml;landaise nous aborde sur le trottoir pour jaser. Elle est chic, maquill&eacute;e, talons hauts, parfaitement coiff&eacute;e.&mdash; Cherchez-vous quelque chose?&mdash; Oui. Le c&eacute;l&egrave;bre h&ocirc;tel Oriental, situ&eacute; pr&egrave;s d'ici.&mdash; Je travaille &agrave; l'h&ocirc;tel Oriental. Il n'y a pas grand-chose &agrave; voir le jour. Vous devriez y aller le soir. &Ccedil;a vous donnera le temps de vous changer, les bermudas ne sont pas admis &agrave; l'h&ocirc;tel Oriental.De fil en aiguille, la dame s'informe de nos projets. On veut aller &agrave; Ko Chang. Je connais une agence de voyage pr&egrave;s d'ici. C'est une agence du gouvernement, vous n'aurez pas de soucis.Tiens, voici justement un touk-touk qui peut vous emmener &agrave; l'agence pour pas cher: 10 bahts (33 cents). Une aubaine!Le touk-touk nous emm&egrave;ne &agrave; l'agence et attend &agrave; la porte. Un commis nous offre un billet d'autobus aller-retour, plus le transfert sur l'&icirc;le de Ko Chang en traversier, pour 900 bahts (30 $) par personne. Les enfants &agrave; moiti&eacute; prix.&Ccedil;a nous semble cher. On va y penser. Tiens, le touk-touk s'en va...On venait d'&eacute;chapper de peu &agrave; un des pi&egrave;ges &agrave; touristes les plus r&eacute;pandus &agrave; Bangkok: &laquo;l'arnaque du touk-touk&raquo;.Quand un conducteur de touk-touk vous prom&egrave;ne en ville pour une bouch&eacute;e de pain, c'est qu'il fera son profit autrement.Il touchera une commission en vous faisant acheter des billets d'autobus hors de prix, par exemple. Ou il vous fera faire la tourn&eacute;e des boutiques de ses amis et touchera une commission sur chacun de vos achats. Photo: Un conducteur de touk-touk attend des clients avec le sourire.La gentille dame &agrave; talons hauts touchera elle aussi sa commission. Des milliers de touristes &mdash; et aussi des Tha&iuml;landais &mdash; se font prendre chaque ann&eacute;e dans toutes sortes d'arnaques semblables cr&eacute;&eacute;es par des artistes de la manipulation.&laquo;Avec la crise &eacute;conomique, de plus en plus de Tha&iuml;landais ont de la mis&egrave;re &agrave; joindre les deux bouts. Il y a toujours eu des arnaques de la sorte, mais le nombre de cas est &agrave; la hausse&raquo;, explique un Canadien install&eacute; &agrave; Bangkok depuis cinq ans.En Asie, les crimes violents restent rares. Vous ne vous ferez pas voler votre argent &agrave; coups de b&acirc;ton en pleine rue, mais les gens feront preuve d'imagination &mdash; beaucoup d'imagination &mdash; pour vous soutirer quelques dollars.Prenez par exemple l'arnaque du pigeon. &Agrave; la sortie du Grand palais de Bangkok, une vieille dame vend des sacs de graines pour les pigeons. Les touristes adorent photographier les milliers de pigeons qui s'envolent tous ensemble.J'avais flair&eacute; l'arnaque, mais pas nos filles de 4 et 6 ans, tenaient &agrave; tout prix &agrave; nourrir les pigeons.&laquo;Papa, la madame nous a donn&eacute; les graines!&raquo;Venez les filles, on s'en va. Le site Web du Bangkok Post a rapport&eacute; la suite habituelle de l'arnaque: la vieille dame vous force &agrave; prendre ses graines.Elles vous les met dans les mains, dans votre sac, dans vos poches. Puis elle vous demande 200 bahts (7 $ environ) pour ses foutues graines qui ne valent pas 10 cents. Si vous la payez, un ou une complice arrive et vous demande aussi 200 bahts: nous sommes associ&eacute;s, elle et moi.Vous refusez de payer? Elles crient, gesticulent, vous traitent de voleur devant tout le monde. Vous finissez par acheter la paix. Le sac de graines dont vous ne vouliez pas vient de vous co&ucirc;ter 14 $.Certains doivent payer pas mal plus cher pour acheter la paix. Un couple de Britanniques s'est fait extorquer 8000 livres (pr&egrave;s de 15 000 $) dans une sordide histoire impliquant des agents de s&eacute;curit&eacute; de l'a&eacute;roport international de Bangkok, des policiers et des procureurs de la Couronne.Ils ont &eacute;t&eacute; victimes de &laquo;l'arnaque du vol &agrave; l'&eacute;talage&raquo;. Alors qu'ils s'appr&ecirc;taient &agrave; prendre un avion pour Londres, en avril 2009, ils ont &eacute;t&eacute; arr&ecirc;t&eacute;s &agrave; tort pour vol &agrave; l'&eacute;talage au magasin hors-taxes King Power.Ils ont &eacute;t&eacute; remis &agrave; la police, qui les a confi&eacute;s &agrave; un obscur personnage dans un motel minable pr&egrave;s de l'a&eacute;roport. Le couple a &eacute;t&eacute; lib&eacute;r&eacute; quatre jours plus tard, apr&egrave;s avoir pay&eacute; &agrave; ses ravisseurs deux fois 4000 livres sterling, soit un total de 13 200 $, rapporte le Sunday Times.D'autres exemples de fraudes fr&eacute;quentes?L'arnaque du karaoke: un homme se retrouve avec une facture de 47 000 bahts (plus de 1500 $) apr&egrave;s avoir pass&eacute; une simple soir&eacute;e &agrave; boire de la bi&egrave;re dans un bar &agrave; karaoke. Et s'il ne paye pas, des gros bras l'attendent &agrave; la porte pour lui arranger le portrait.L'arnaque de la motomarine: un touriste loue une motomarine. Au retour, le gars de l'agence de location fait les gros yeux: &laquo;Tu as &eacute;gratign&eacute; ma motomarine. C'est 5000 $.&raquo;La meilleure, c'est l'arnaque des bijoux. Un bijoutier vous vend un diamant &laquo;authentique&raquo; &agrave; prix modique en promettant que vous le revendrez 10 fois plus cher dans votre pays. &Eacute;videmment, le bijou est un faux.Ah oui, j'oubliais: le billet d'autobus et de traversier que l'agence du touk-touk nous offrait &agrave; 900 bahts. On l'a eu pour 250 bahts apr&egrave;s avoir magasin&eacute;. Et on n'a pas eu besoin de conducteur de touk-touk pour le trouver. Tha&iuml;lande: Poigne de fer pour d&eacute;tente assur&eacute;eBANGKOK, Tha&iuml;lande - Difficile de r&eacute;sister &agrave; de telles avances: tous les 20 m&egrave;tres, dans le quartier des touristes, &agrave; Bangkok, des massoth&eacute;rapeutes vous offrent leurs services.M&ecirc;me chose sur les nombreuses plages paradisiaques qui constellent le pays: des Tha&iuml;landaises aux mains expertes sourient et haranguent les vacanciers devant leurs petits abris install&eacute;s sur le sable.Ne reculant devant aucune mission p&eacute;rilleuse, j'ai essay&eacute; quelques-uns de ces havres de d&eacute;tente, pour votre b&eacute;n&eacute;fice, chers lecteurs. Et aussi pour me lib&eacute;rer du stress du voyage &ndash; c'est tellement &eacute;reintant de se balader ainsi &agrave; l'&eacute;tranger, sac au dos!Pour la premi&egrave;re fois, j'ai essay&eacute; le c&eacute;l&egrave;bre massage tha&iuml;landais. Plus vigoureux que les massages su&eacute;dois ou californiens, mieux connus chez nous, ce type de massage est tout en pressions, torsions, &eacute;tirements; on re&ccedil;oit m&ecirc;me parfois des coups.Traditionnellement, il se donne sur un tapis &agrave; m&ecirc;me le sol, sans huile, par-dessus les v&ecirc;tements &ndash; qui doivent &ecirc;tre confortables, il va sans dire.Les petites massoth&eacute;rapeutes d&eacute;licates, avec leurs doigts d'acier et leur poigne de fer, stimulent des points cens&eacute;s favoriser la circulation et la lib&eacute;ration de l'&eacute;nergie. Elles nous plient dans toutes sortes de positions, ce qui vaut au massage tha&iuml;landais le surnom de &laquo;yoga des paresseux&raquo;. Les masseuses utilisent parfois leurs pieds pour nous pousser dans le dos pendant qu'elles nous tirent les bras vers l'arri&egrave;re &ndash; &eacute;tonnamment, &ccedil;a fait du bien!Mon moment pr&eacute;f&eacute;r&eacute;: quand la massoth&eacute;rapeute exerce une forte pression pr&egrave;s de l'aine, dans le haut des cuisses, pour couper la circulation dans l'art&egrave;re f&eacute;morale. Apr&egrave;s une minute, elle rel&acirc;che la pression et une chaleur intense envahit les cuisses. Effet d&eacute;tente garanti. M&ecirc;me ma fille de six ans est devenue accro aux massages apr&egrave;s en avoir fait l'exp&eacute;rience sur la plage.&Agrave; 10 $ maximum pour une heure (on a charg&eacute; 2 $ pour ma fille!), &ccedil;a vaut la peine de faire le plein de relaxation.Les massoth&eacute;rapeutes ne s'occupent pas seulement des touristes stress&eacute;s venus chercher leur dose d'endorphines. Pour les Tha&iuml;landais, le massage fait partie du quotidien.&laquo;Nous avons &ccedil;a dans le sang! Il existe des endroits o&ugrave; les massages sont tr&egrave;s abordables, alors n'importe qui peut recevoir un massage: les chauffeurs de taxi, les gens qui travaillent de longues journ&eacute;es dans des bureaux, les &eacute;tudiants en p&eacute;riode d'examen, les sportifs, etc.&raquo;, m'explique Serat Tangtrongchitr, directeur de la c&eacute;l&egrave;bre &eacute;cole de massage Wat Pho, &agrave; Bangkok, qui re&ccedil;oit des &eacute;l&egrave;ves du monde entier dans ses classes install&eacute;es pr&egrave;s du temple du Bouddha couch&eacute;.Tous les massoth&eacute;rapeutes qui offrent leurs services &agrave; une client&egrave;le payante doivent avoir suivi un cour et d&eacute;tenir un certificat du minist&egrave;re de la Sant&eacute; publique de Tha&iuml;lande.Mais &agrave; certains endroits, notamment sur les plages, des masseuses offrent leurs services sans avoir suivi la formation n&eacute;cessaire. Et peuvent causer du tort aux clients en exer&ccedil;ant des pressions aux mauvais endroits ou en faisant des mouvements de la mauvaise fa&ccedil;on. Le gouvernement m&egrave;ne actuellement une offensive contre ces charlatans.Il y a plusieurs ann&eacute;es, les massages &eacute;taient traditionnellement donn&eacute;s par les enfants &agrave; leurs parents et &agrave; leurs grands-parents. &laquo;Mais maintenant, les familles ne prennent plus le temps de poursuivre cette tradition, dit Serat Tangtrongchitr. Les parents travaillent beaucoup, les enfants sont occup&eacute;s par la t&eacute;l&eacute;vision et Internet.&raquo;L'&eacute;cole Wat Pho travaille avec plusieurs &eacute;coles primaires de Bangkok pour r&eacute;introduire cette habitude dans les familles, m'explique le directeur. &laquo;Nous donnons de la formation en massoth&eacute;rapie aux enfants, et ils doivent masser leurs parents ou leurs grand-parents, qui leurs donnent une note. &Ccedil;a favorise le rapprochement entre les g&eacute;n&eacute;rations,&raquo; souligne-t-il.Et &ccedil;a permet sans doute une pause dans le rythme de vie tr&eacute;pidant des habitants d'une m&eacute;gapole comme Bangkok. Vietnam: Le rago&ucirc;t de chienHOI AN, Vietnam - &laquo; Thit cho? Vous savez o&ugrave; l&rsquo;on peut manger de la thit cho? &raquo; Le r&eacute;ceptionniste de l&rsquo;h&ocirc;tel a paru un peu &eacute;tonn&eacute;. Ce n&rsquo;est pas tous les jours que des &eacute;trangers demandent &agrave; manger de la viande de chien.Pour les Vietnamiens, toutefois, c&rsquo;est tout &agrave; fait normal. Le r&eacute;ceptionniste lui-m&ecirc;me en mange souvent. &laquo; C&rsquo;est tr&egrave;s savoureux, et tr&egrave;s bon pour la sant&eacute; &raquo;, nous dit-il, avant de nous indiquer le chemin vers un restaurant de thit cho.Nous partons &agrave; v&eacute;lo, avec les filles sur le porte-bagage derri&egrave;re nous, dans la direction indiqu&eacute;e. On ne sert &eacute;videmment pas de viande de chien dans les endroits touristiques. Nous quittons le centre historique de la petite ville de Hoi An et devons demander plusieurs fois notre chemin en route. Nous raffinons notre prononciation: &laquo; Thit cho? &raquo; Les Vietnamiens nous regardent chaque fois avec un air amus&eacute;, en nous montrant la bonne direction.Apr&egrave;s avoir p&eacute;dal&eacute; dans un d&eacute;dale de ruelles et travers&eacute; une rizi&egrave;re, guid&eacute;s par un motocycliste serviable, nous arrivons au resto en question, une cabane aux murs de bambou et toit de t&ocirc;le. On sent d&eacute;j&agrave; le fumet que d&eacute;gage le meilleur ami de l&rsquo;homme. Deux tables garnies de plats sont occup&eacute;es par des clients, tous des hommes. ll faut dire que la viande de chien est suppos&eacute;e am&eacute;liorer la libido et la virilit&eacute;. Les hommes d&rsquo;affaires en sont friands parce qu&rsquo;elle est aussi cens&eacute;e apporter la bonne fortune, si on la consomme dans la deuxi&egrave;me partie du mois lunaire (superstition, quand tu nous tiens...).L&rsquo;irruption de notre petite famille cr&eacute;e l&rsquo;hilarit&eacute; g&eacute;n&eacute;rale sur les lieux. Personne ne parle anglais, mais on r&eacute;ussit &agrave; faire comprendre &agrave; la tenanci&egrave;re que nous voulons d&rsquo;abord visiter la cuisine. Nous suivons la cuisini&egrave;re, Nguyen Thi Vi&ecirc;n, dans sa salle de s&eacute;jour/chambre &agrave; coucher jusqu&rsquo;&agrave; son r&eacute;chaud. L&agrave;, elle soul&egrave;ve le couvercle d&rsquo;un chaudron pour nous montrer le rago&ucirc;t de chien qui y mijote. L&rsquo;odeur est &acirc;cre, d&eacute;sagr&eacute;able. Les filles ne veulent m&ecirc;me pas regarder.Go&ucirc;t de controverseLorsque j&rsquo;ai choisi d&rsquo;aborder ce sujet pour Prot&eacute;gez-Vous, j&rsquo;&eacute;tais d&eacute;cid&eacute;e &agrave; go&ucirc;ter la viande de chien, pour en parler en toute connaissance de cause, m&ecirc;me si je l&rsquo;aurais fait du bout des l&egrave;vres. Mais quelques recherches pr&eacute;liminaires sur Internet m&rsquo;ont fait changer d&rsquo;id&eacute;e. J&rsquo;y ai appris que la consommation de chien est li&eacute;e &agrave; l&rsquo;&eacute;closion de quatre &eacute;pid&eacute;mies de chol&eacute;ra ces derni&egrave;res ann&eacute;es dans le nord du Vietnam. Que des Vietnamiens sont morts de la rage apr&egrave;s avoir pr&eacute;par&eacute; de la viande de chien. Que les chiens sont tu&eacute;s &agrave; coups de b&acirc;ton sur la t&ecirc;te. Que des contrebandiers attrapent des chiens errants ou volent des animaux de compagnie &agrave; leurs propri&eacute;taires dans le nord de la Tha&iuml;lande, pour les amener au Vietnam, o&ugrave; la consommation de chien est en hausse au sein de la classe moyenne, de plus en plus nombreuse &agrave; pouvoir se payer ce mets de luxe (environ 8$ par plat).Moi qui &eacute;tais d&eacute;j&agrave; r&eacute;ticente &agrave; planter ma fourchette dans un animal que plusieurs consid&egrave;rent comme un ami, ces informations m&rsquo;ont compl&egrave;tement d&eacute;go&ucirc;t&eacute;e. D&eacute;j&agrave; qu&rsquo;&agrave; notre premi&egrave;re journ&eacute;e au Vietnam, nous avions &eacute;t&eacute; horrifi&eacute;s de voir une dizaine de chiens entass&eacute;s les uns sur les autres dans une petite cage, &agrave; l&rsquo;arri&egrave;re d&rsquo;une moto, en route vers une casserole.C&rsquo;est s&ucirc;r que les poulets subissent le m&ecirc;me sort, mais on n&rsquo;a pas la m&ecirc;me relation avec eux qu&rsquo;avec un toutou. Je n&rsquo;aime pas particuli&egrave;rement les chiens, mais je n&rsquo;irai pas jusqu&rsquo;&agrave; les manger!Je n&rsquo;ai pas &eacute;chang&eacute; toutes ces r&eacute;flexions avec Mme Thi Vi&ecirc;n, qui croyait pouvoir me convaincre en sortant de sa glaci&egrave;re des morceaux de chien, tous plus all&eacute;chants les uns que les autres: les cuisses, les pattes, les intestins (en saucisses), la queue (tr&egrave;s recherch&eacute;e, semble-t-il). Mais elle n&rsquo;avait pas les oreilles, une partie aussi tr&egrave;s en demande. Voyant que je ne semblais pas tr&egrave;s enthousiaste, elle a tent&eacute; une autre strat&eacute;gie: elle m&rsquo;a tendu, entre ses baguettes, un morceau de son rago&ucirc;t de chien...J&rsquo;ai h&eacute;sit&eacute;, mais j&rsquo;ai finalement pris la bouch&eacute;e, caoutchouteuse et enrob&eacute;e de sauce piquante. &Ccedil;a m&rsquo;a fait penser &agrave; du boeuf. Sauf qu&rsquo;une heure plus tard, j&rsquo;avais l&rsquo;impression d&rsquo;avoir encore le morceau en travers de la gorge...D&rsquo;autres pays d&rsquo;Asie, comme la Cor&eacute;e et la Chine, font aussi boucherie de toutous. Mais cette pratique est de plus en plus controvers&eacute;e. Au Vietnam, une p&eacute;tition en ligne a &eacute;t&eacute; lanc&eacute;e r&eacute;cemment pour demander au gouvernement d&rsquo;interdire la consommation de viande de chien.Mais je vois tout de m&ecirc;me un avantage &agrave; cette pratique: parmi les pays d&rsquo;Asie que nous avons visit&eacute; jusqu&rsquo;&agrave; maintenant, le Vietnam est le seul qui ne semble pas avoir de probl&egrave;me de chiens errants.C'est ici que ce blogue prend fin. Nous esp&eacute;rons que vous avez appr&eacute;ci&eacute; cette fen&ecirc;tre sur une r&eacute;alit&eacute; bien diff&eacute;rente de notre mode de consommation occidental. Isabelle, Marco et leurs deux filles sont toujours au Vietnam. Ils prennent quelques jours de repos &agrave; la plage pour r&eacute;fl&eacute;chir &agrave; la suite de leur p&eacute;riple.Isabelle DucasIsabelle exerce le m&eacute;tier de journaliste depuis 1993. Elle a travaill&eacute; dans plusieurs quotidiens (Le Soleil, La Voix de l'Est, Le Droit) et comme correspondante parlementaire &agrave; Ottawa pour La Presse canadienne. De 2002 &agrave; 2009, elle a &oelig;uvr&eacute; au magazine Affaires Plus. La r&eacute;cession et la crise dans les m&eacute;dias ont eu raison de son poste en f&eacute;vrier dernier. Cette nouvelle fut d'autant plus difficile &agrave; encaisser que son conjoint, Marco Fortier, &eacute;tait alors en lock-out depuis peu. Ils sont vites retomb&eacute;s sur leurs pattes. Passionn&eacute;s de voyage, et r&ecirc;vant d'une sabbatique depuis longtemps, ils d&eacute;cident d'utiliser les &eacute;conomies des derni&egrave;res ann&eacute;es pour d&eacute;couvrir l'Asie avec leurs filles, Marianne, 6 ans, et &Eacute;milie, 4 ans. Isabelle raconte ses p&eacute;rip&eacute;ties familiales sur un blogue, Les baguettes en l'air, que vous pouvez lire ici.Marco FortierMarco a travaill&eacute; pendant 11 ans au Journal de Montr&eacute;al comme correspondant parlementaire &agrave; Ottawa, journaliste d'enqu&ecirc;te et chroniqueur politique. Il est devenu chroniqueur au site ruefrontenac.com le 24 janvier 2009, quand Quebecor a jet&eacute; &agrave; la rue ses 253 employ&eacute;s syndiqu&eacute;s. Marco raconte son p&eacute;riple sur ce site et pr&eacute;pare aussi des reportages asiatiques pour le magazine L'actualit&eacute;. Il a livr&eacute; ses analyses politiques dans de nombreux m&eacute;dias au Qu&eacute;bec. Ses reportages au Journal de Montr&eacute;al l'ont men&eacute; en Chine, en Isra&euml;l, en Ukraine, en &Eacute;cosse, en France, aux &Eacute;tats-Unis et sur les flancs du mont Everest, o&ugrave; il a suivi des alpinistes canadiens. Il travaill&eacute; comme journaliste dans les quotidiens Le Soleil de Qu&eacute;bec, Le Droit d'Ottawa, La Tribune de Sherbrooke, Le Nouvelliste de Trois-Rivi&egrave;res et La Voix de l'Est de Granby.

Une famille québécoise en Asie

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