Vous avez sûrement déjà croisé une de ces personnes qui mènent la conversation au téléphone en mode haut-parleur ou qui écoutent de la musique sans écouteurs dans des endroits très fréquentés. Le tout avec une désinvolture déconcertante. Elles le font à l’épicerie, à la quincaillerie, dans un parc, dans un restaurant ou même dans la salle d’attente d’une urgence. Nombre de chroniqueurs et de journalistes ont fulminé contre ces êtres (La Presse, The Globe and Mail, Urbania, 98,5 et autres), sans compter les simples mortels qui expriment leur colère dans les médias sociaux.
Au début du mois de février, en France, un homme a reçu une contravention pour avoir passé un appel en mode haut-parleur dans une gare ferroviaire. Selon ce que la Société nationale des chemins de fer (SNCF) a indiqué au journal Le Parisien, il discutait ainsi dans une aire où les usagers sont exhortés à réduire les bruits. Un règlement proscrit pourtant l’usage d’appareils pouvant « troubler la tranquillité d’autrui par des bruits ou du tapage » dans les transports publics.
Généralement, un simple rappel à l’ordre convainc les personnes qui contreviennent au règlement de s’y conformer. Comme une vive discussion s’est ensuivie et que l’homme a refusé de payer la pénalité, d’après le récit que la SNCF a fait à 20 minutes, les agents ont majoré l’amende de 150 à 200 euros (236 $ à 315 $ CA). L’usager affirme, pour sa part, avoir immédiatement fermé son appareil.
S’il y a un endroit où vous ne voulez pas entendre les babillages de vos voisins, c’est bien dans les transports en commun. Une seule personne qui bavarde en mode haut-parleur ou qui regarde la dernière série de l’heure sans écouteurs peut irriter profondément quelques dizaines d’usagers — notamment pendant les heures de pointe où tout le monde est à cran.
Des règlements au Québec
Au Québec, la plupart des organismes qui gèrent le transport en commun interdisent dans leurs règlements de « faire fonctionner un appareil électronique émettant du son sans faire usage d’écouteurs ». C’est entre autres le cas de la Société de transport de Montréal, du Réseau de transport de la Capitale, de la Société de transport de Sherbrooke et de la Société de transport du Saguenay. Plusieurs mènent d’ailleurs des campagnes de sensibilisation pour encourager leurs usagers à réduire les bruits pendant leurs déplacements.
Les constats d’infraction donnés à la suite d’un manquement à ces règlements sont peu nombreux. La Société de transport de Montréal en a remis 26 en 2024. La Société de transport de Laval et le Réseau de transport de Longueuil, aucun : ces deux organismes précisent qu’elles ne disposent pas d’agents spéciaux qui pourraient s’en charger. Leur financement est peut-être en cause, mais c’est un autre débat.
Toutes les sociétés de transport contactées nous ont indiqué qu’elles préconisent la sensibilisation devant un usager qui dérange ses semblables avec son téléphone. « Nos inspecteurs misent sur la communication de même que sur le civisme et le respect, pour désamorcer ce type de situation », nous a expliqué Exo, qui est entre autres responsable des trains de banlieue dans le Grand Montréal.
Des situations tendues
Bien des gens auront tendance à soupirer, à faire les gros yeux ou même à lancer quelques « chut ! » bien sentis s’ils se trouvent à proximité d’une personne qui utilise son téléphone sans écouteurs. Des dérapages peuvent survenir. Dans les trains du Réseau GO, à Toronto, il existe des zones de tranquillité. Un couple qui avait parlé à voix basse dans ces espaces s’est disputé avec d’autres usagers à sa sortie du train. Une personne a aussi piqué une colère quand une autre menait une conversation bruyante.
De grâce, portez des écouteurs si vous regardez une vidéo sur votre téléphone ou que vous recevez un appel dans un lieu public (et que vous ne voulez pas coller l’appareil sur votre oreille). Nous vous en recommandons plusieurs modèles sans fil ; certains rendent inaudibles les sons extérieurs.
À lire aussi : Les meilleurs téléphones intelligents (smartphones)