Disons-le tout de go: les pommes font partie de vos meilleurs choix de fruits pour l’environnement! Ainsi, une pomme a, en moyenne, une empreinte carbone deux fois plus faible qu’une banane. Ça tombe bien, car, au Québec, on adore les pommes! Chaque personne en mange en moyenne 16 kilos par an, ce qui en fait le second fruit le plus consommé chez nous, après la banane. Mais pour conserver l’avantage environnemental des pommes, il y a quelques conseils importants à ne pas oublier...
Préférez les pommes locales et de saison
Lorsque vous choisissez vos pommes à l’épicerie, rappelez-vous ceci: une pomme du Québec a deux fois moins d’impact sur les changements climatiques qu’une pomme provenant des États-Unis. En effet, même si les rendements agricoles sont presque deux fois plus élevés aux États-Unis, ce qui réduit l’impact de la production des pommes, cela ne compense pas les effets de leur distribution en camion sur de longues distances. Le transport représente environ 50 % de l’empreinte carbone d’une pomme produite à Washington et distribuée à Montréal, contre 10 % pour une pomme produite en Estrie. Choisir des pommes locales, c’est donc gagnant pour l’environnement!
La récolte des pommes dans l’hémisphère Nord a principalement lieu à la fin de l’été et en automne. Les pommes vendues hors saison sont stockées dans des salles réfrigérées. Pour une conservation encore plus longue, les pommes peuvent être placées dans des chambres froides à atmosphère contrôlée où, pour ralentir leur maturation, l’oxygène de l’air est remplacé par de l’azote. Plus le stockage des pommes est long, plus il requiert d’électricité. Au Québec, ce stockage a relativement peu d’effet, car notre électricité est essentiellement de l’hydroélectricité. En revanche, cette étape de conservation peut venir doubler l’empreinte carbone d’une pomme dans les régions où l’électricité provient de ressources non renouvelables, comme le charbon ou le pétrole. En fin de compte, consommer des pommes de saison ou des pommes hors saison, mais conservées au Québec, seront des gestes utiles pour réduire leur impact.
Non aux pesticides, oui aux pommes bios et aux pommes «moches»
Même si la production de pommes biologiques au Québec a augmenté d’environ 30 % ces dix dernières années, ce mode de production, qui représente aujourd’hui 4 % des terres pour la pomiculture, reste marginal au Québec. Les producteurs de pommes bios n’utilisent pas d’engrais de synthèse ni de pesticides, mais les rendements de leurs pommiers sont environ deux fois plus faibles que ceux des pommiers traditionnels. Finalement, cultiver des pommes biologiques ou traditionnelles ne fait pas tant de différence en termes d’impact environnemental, à l’exception de l’écotoxicité, c’est-à-dire que la culture de pommes biologiques est beaucoup moins néfaste pour les écosystèmes. En effet, ne pas utiliser de pesticides favorise grandement le maintien de la biodiversité. On préférera donc, si possible, se tourner vers les pommes bios.
Si les producteurs de pommes utilisent des pesticides, c’est notamment pour obtenir des fruits esthétiquement parfaits, car c’est ce que recherchent les consommateurs. Actuellement, une grande partie des pommes récoltées au Québec sont déclassées, car non parfaites, et envoyées dans l’industrie de la transformation, qui génère beaucoup moins de profits pour les producteurs. En acceptant de manger des pommes «moches» ou avec un calibre non standard, mais tout aussi bonnes, on aide donc les producteurs à réduire l’usage des pesticides et à avoir de meilleurs revenus.
Attention à nos déplacements pour acheter nos pommes!
Les derniers kilomètres parcourus par nos pommes sont cruciaux! En effet, la distance et le mode de transport utilisé par les consommateurs pour s’approvisionner peuvent changer complètement l’empreinte carbone de la pomme. Quand je prends mon auto pour faire mon épicerie à trois kilomètres de chez moi, je viens doubler l’empreinte carbone de ma pomme produite au Québec, et ce, même si celle-ci ne représente qu’une petite partie de mes achats.
En suivant ce raisonnement, cueillir soi-même ses pommes directement chez le producteur peut grandement augmenter l’impact des pommes, car on se déplace souvent en auto juste pour ça, et sur des distances souvent plus grandes. Alors, pour qu’aller aux pommes puisse préserver l’avantage environnemental de vos fruits préférés, choisissez un verger proche de chez vous, jumelez le déplacement avec d’autres activités et rentabilisez le trajet en achetant beaucoup de pommes. Peur d’en avoir trop et de les gaspiller, ce qu’on veut éviter à tout prix? Pensez à en acheter pour vos voisins ou à faire des conserves.
Bonne cueillette!
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