Sapin naturel ou sapin artificiel ? Voilà l’éternelle question qu’on me pose toujours à Noël. Je vous livre ici des éléments de réponses et vous explique pourquoi ce choix seul ne suffit pas si on veut réduire significativement l’impact environnemental du temps des Fêtes.
Le choix du sapin, un premier pas pour aller plus loin
Un sapin naturel cultivé au Québec génère environ 3 kg de gaz à effet de serre (GES) sur tout son cycle de vie. Environ la moitié de cet impact est causée par le transport en auto du sapin jusqu’à la maison. Bien sûr, plus la distance parcourue sera petite, plus l’impact sera faible. L’autre moitié de l’impact provient essentiellement des engrais utilisés pour cultiver le sapin. Valoriser son sapin en fin de vie pour produire de l’énergie ou des matériaux sera une bonne façon de réduire son impact en maximisant son utilité.
De son côté, le sapin artificiel aura une empreinte carbone proportionnelle à son poids. Plus le sapin sera de bonne qualité, plus il sera lourd, et plus son empreinte sera élevée, allant, selon certaines études, jusqu’à environ 50 kg de GES. Autrement dit, investir dans un sapin artificiel vaut la peine seulement si on planifie de l’utiliser entre 5 et 15 ans, selon sa qualité.
Mais remettons les choses en perspective : le sapin et ses lumières ne représentent qu’un faible pourcentage de l’empreinte carbone d’une famille à Noël. Alors, oui, autant faire le bon choix de sapin, car chaque geste compte, mais, pour aller plus loin dans la réduction de l’empreinte de Noël, il est important de poursuivre nos efforts vers les gestes les plus efficaces.
À Noël, les trois actions qui comptent le plus pour la planète
D’abord, réduire l’impact de ses déplacements. Noël est une occasion unique de se retrouver en famille ou entre amis. Et, souvent, cela implique de voyager sur des distances plus ou moins grandes. Petit rappel : un aller-retour Montréal-Québec en auto génère presque 200 kg de CO2 et une personne faisant un aller-retour en avion entre Montréal et Paris en génère environ six fois plus. L’idée n’est pas forcément de se priver de voir ses proches, mais d’optimiser au mieux les déplacements des convives pour réduire leur empreinte globale. Par exemple, on peut utiliser toutes les places disponibles dans son auto en faisant du covoiturage plutôt que de rouler seul. On peut aussi décider d’un point de rassemblement qui minimise la distance totale parcourue par tous. Enfin, on peut aussi essayer de jumeler son déplacement pour fêter Noël avec une autre bonne raison de se déplacer à cet endroit (déplacement professionnel, par exemple).
Deuxièmement, manger moins de protéines animales et gaspiller moins de nourriture. À Noël, dinde et tourtière à la viande s’invitent souvent au menu. De plus, le temps des Fêtes est souvent synonyme d’excès, notre gaspillage alimentaire augmentant en moyenne de 25 à 45 % pendant cette période. L’empreinte carbone du repas de Noël traditionnel est environ quatre fois plus élevée que celle d’un repas moyen, car il contient beaucoup de viande, et notamment de la viande rouge comme le bœuf, le veau ou l’agneau. En réduisant la viande et le gaspillage la veille et le jour de Noël, on pourrait sauver environ 15 kg de CO2 par personne, soit l’équivalent de cinq sapins naturels. Pour réduire la viande, on peut essayer de nouveau plats végétariens ou végétaliens, mais on peut aussi mettre moins de viande et plus de pommes de terre dans la tourtière, c’est tout aussi bon. Pour limiter le gaspillage, pensez à bien planifier vos achats et à congeler ou à donner les restes pour que rien ne se perde.
Enfin, offrir des cadeaux utiles et dématérialisés. Cette année, au Canada, chaque ménage prévoit dépenser en moyenne 1 300 $ pour acheter des cadeaux de Noël, les plus populaires étant les cartes de souhaits, les vêtements, les jouets et les objets technologiques. Chaque cadeau vient avec une empreinte carbone : 1,5 kg équivalent CO2 pour un jouet Lego, environ 30 kg équivalent CO2 pour une paire de jeans et environ 50 kg équivalent CO2 pour un téléphone intelligent. Si ces cadeaux répondent à un réel besoin, alors leur empreinte carbone sera justifiée. Mais, malheureusement, beaucoup de cadeaux ne seront jamais vraiment utilisés. Ils ont donc généré une empreinte carbone pour rien. Pour éviter de gaspiller des cadeaux (et de l’argent !), n’hésitez pas à réduire la quantité de présents offerts et misez plutôt sur leur pertinence en demandant à vos proches si votre choix leur sera utile. Pour réduire l’impact, on peut aussi se tourner vers des objets de seconde main ou offrir son temps, soit en fabriquant soi-même des cadeaux, soit en proposant des services à ses proches. Rappelons-nous que la valeur d’un cadeau se mesure aussi par le temps consacré à sa préparation afin de combler celui qui le reçoit.
Le temps des bonnes résolutions pour toute l’année
Bien sûr, on peut faire des efforts pendant les Fêtes pour réduire son impact environnemental. Mais, en fin de compte, ce sont les efforts que nous faisons tout au long de l’année qui font la plus grande différence. Ainsi, si on est capable de réduire sa consommation de viande toute l’année, on peut tout à fait s’autoriser un écart pour le repas de Noël sans ruiner tous ses efforts.
Alors, si vous cherchez de bonnes résolutions à adopter pour l’année prochaine, pourquoi ne pas opter pour une nouvelle habitude visant à aider la planète ? Pas besoin de devenir végane demain, allez-y petit à petit, selon votre réalité et vos envies ; c’est votre constance qui fera une différence.
Bon temps des Fêtes à tous !