Passer de deux voitures à une seule, est-ce possible?
Dire adieu à l’une des deux voitures stationnées dans votre entrée de garage est certainement une solution économique et écologique, mais est-elle réaliste? Voici quelques pistes de réflexion.
Julie Drolet et son mari, Sébastien Duchesne, ont fait le grand saut vers la fin du mois d’août 2020 : exit, deux grosses voitures, pour les remplacer par une solution de rechange moins énergivore. Le couple, dans la quarantaine, travaille dans l’immobilier et voulait non seulement réduire son empreinte écologique, mais aussi diminuer son budget automobile; il s’est donc départi de ses deux véhicules, une minifourgonnette et une camionnette, qui fréquentaient de plus en plus le garage. « À la place, on a acheté une petite remorque légère pour remplacer la camionnette, qu’on peut tirer avec notre nouveau véhicule utilitaire sport (VUS) compact moins énergivore », explique la mère de famille.
Chaque automobile garée devant votre résidence vient en effet piger dans votre portefeuille. Immatriculations, assurances, pneus, entretiens réguliers, essence, réparations imprévues… la liste est longue.
Par exemple, CAA-Québec estime qu’un automobiliste dépense environ 7 200 $ par année en roulant 20 000 km au volant d’une berline compacte, comme la Honda Civic, en plus d’émettre plus de 3 000 kg de gaz à effet de serre (GES). C’est un peu moins que ce que génère un VUS, mais aussi beaucoup plus qu’un véhicule électrique, qui ne produit pas de GES.
Que ce soit pour des motivations écologiques et/ou économiques, avant de coller une affiche « à vendre » sur l’une de vos voitures, assurez-vous que ce scénario est viable au quotidien. Pour plusieurs foyers, notamment pour les familles, la paire de voitures est quasiment obligatoire : pensons seulement à l'épicerie, au transport des enfants, au travail et aux sorties de chacun…
Explorez les quelques pistes qui suivent avant de prendre la décision de vous départir d’une automobile!
Variez les moyens de transport
Emily Descoteaux et Andrew Morrison, des professionnels de Montréal, ont tenté de vivre avec une seule voiture pendant trois mois en 2016; un essai qui s’est avéré non concluant à l’époque, parce qu'il était plus simple pour chacun d’eux de se rendre au boulot en voiture.
Cependant, en 2018, un nouvel emploi – facilement accessible en transport en commun – est venu changer la donne. Le couple a alors réalisé que la deuxième voiture ne servait plus beaucoup, mais qu’elle coûtait cher à entretenir. « On a changé la batterie trois fois en deux ans », souligne Emily.
Comme l’explique Jesse Caron, expert automobile à CAA-Québec, un véhicule qui ne roule pas beaucoup n’est pas nécessairement synonyme d’économie : « On parle notamment de disques de freins qui rouillent, d’étriers de freins qui grippent, de la batterie qui se décharge petit à petit, des composants de la mécanique qui ne sont pas lubrifiés adéquatement et même des pneus qui peuvent à la longue se déformer. »
Selon Andréanne Brazeau, analyste en mobilité pour l’organisme Équiterre, vous en tenir à une seule voiture (au lieu de deux) est par ailleurs une action qui a une incidence réelle sur l’environnement. « Au Québec, le transport est responsable de la moitié des GES », signale-t-elle.
Plutôt que d’utiliser uniquement la voiture en solo, l’organisme propose de recourir également au transport collectif, au taxi ou au covoiturage, voire à l’autopartage, sans oublier le vélo, devenu incontournable dans les grands centres urbains. À ce sujet, l’analyste suggère de jeter un coup d’œil aux vélos électriques, une solution qui se révèle beaucoup moins exigeante qu’un vélo conventionnel sur le plan physique.
Le transport en commun coûte aussi beaucoup moins cher que l’entretien d’une deuxième voiture. Par exemple, un usager de la Société de transport de Montréal (STM) débourse 1 080 $ par année pour son accès au réseau, soit une économie d’environ 6 000 $ par rapport à une deuxième voiture de taille compacte.
Rapprochez-vous de votre lieu de travail
L’option de déménager dans un appartement ou une maison située plus près de votre lieu de travail est certainement à considérer, même avec la hausse des loyers et la flambée des prix des maisons dans les grands centres. Vous pourriez ainsi troquer un ou deux véhicules contre le transport en commun, le vélo ou la marche.
Travaillez à la maison
La pandémie aura permis de démocratiser le télétravail, qui devient, lorsque c'est possible, une avenue pour réduire le parc automobile d’une famille. Avec une ou deux personnes à la maison pour le travail, il est en effet plus facile de passer de deux voitures à une seule!
Statistique Canada estimait au mois de juillet 2020 que près du quart (22,5 %) des entreprises s’attendent à ce que 10 % ou plus de leur effectif poursuive le télétravail après la pandémie. Si c’est votre cas, profitez-en pour couper dans votre budget auto!
L'envoi de commentaires est un privilège réservé à nos abonnés.
Déjà abonné? Connectez-vous