Pneus quatre-saisons homologués pour l’hiver : pourquoi est-ce un mauvais choix ?
Les pneus conçus pour être utilisés toute l’année peuvent sembler économiques, car ils vous évitent d’acheter deux ensembles de pneus. Hélas, le calcul n’est pas si simple.
En bref
- L’achat de pneus « toutes saisons » semble économique, mais, en réalité, le montant épargné n’est pas si élevé.
- L’hiver, leur efficacité de freinage est moins bonne que des pneus d’hiver.
- Un pneu d’hiver classique, même s’il s’agit d’un modèle bas de gamme, est plus efficace qu’un modèle « toutes saisons ».
D’abord, clarifions une chose : il existe quatre catégories de pneus, et les termes couramment utilisés pour les désigner ne correspondent pas toujours à leur utilisation réelle. Voyons cela de plus près.
Pneus d’été : ils sont destinés aux véhicules de sport ou de très haute performance, par exemple une Porsche ou une Ford Mustang GT.
Pneus quatre-saisons (souvent appelés « pneus d’été ») : ils sont conçus pour être utilisés toute l’année… sauf au Québec, qui interdit leur utilisation l’hiver. La plupart des Québécois les utilisent durant la saison estivale, raison pour laquelle on les appelle couramment « pneus d’été ».
Pneus quatre-saisons homologués pour l’hiver : leur utilisation est autorisée toute l’année. Le hic, c’est que l’hiver, ils sont moins performants que de vrais pneus d’hiver, et l’été, ils sont moins bons que des pneus conçus pour l’été. On les appelle souvent « pneus toutes-saisons » ou « pneus toutes-conditions ».
Pneus d’hiver : ce sont les meilleurs pneus pour la saison froide. Leur utilisation est autorisée toute l’année ; toutefois, comme le caoutchouc dont ils sont faits devient plus mou par temps chaud, leur usage en été est déconseillé (leur risque d’éclatement augmente, tout comme le risque d’aquaplanage, car ils n’évacuent pas bien l’eau).
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- Les pneus quatre-saisons homologués pour l’hiver arborent ce pictogramme, donc sur le plan légal, ils peuvent être utilisés l’hiver.
Changer les pneus d’un Toyota RAV4 : deux scénarios comparés
Examinons maintenant deux options d’un point de vue strictement économique. Pour le bien de cet exercice, nous avons utilisé des pneus de marques connues compatibles avec un Toyota RAV4 dont les prix sont parmi les moins élevés.
Scénario 1 : des pneus quatre-saisons homologués pour l’hiver
Vous achetez quatre pneus (1000 $), vous les faites installer une fois (environ 100 $) et vous les laissez sur le véhicule toute l’année. Vous payez environ 100 $ une fois par an pendant six ans pour leur permutation, c’est-à-dire une rotation permettant d’uniformiser leur usure (600 $). Montant de la facture après six ans : environ 1 700 $.
Scénario 2 : des pneus pour l’hiver, d’autres pneus pour l’été
Vous achetez quatre pneus d’hiver (1 000 $) et quatre pneus quatre-saisons couramment appelés « pneus d’été » (800 $) sans vous procurer de jantes (rims) supplémentaires. Vous faites deux changements de pneus par année (deux fois 100 $) pendant six ans (1 200 $). Montant de la facture après six ans : environ 3 000 $. Si vous les entreposez au garage, ajoutez environ 80 $ par année, soit 480 $ de plus au bout de six ans.
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Les pneus toutes-saisons sont attrayants, mais…
Ces écarts de prix donnent l’impression que l’achat d’un unique ensemble de pneus est intéressant, d’autant plus que notre test de pneus quatre-saisons homologués pour l’hiver révèle qu’ils offrent généralement une traction dans la neige profonde semblable à celle des pneus d’hiver traditionnels. Le hic ? Leur efficacité de freinage est moins bonne sur la glace et par temps glacial, car leur gomme devient trop rigide.
Ce constat est partagé par Jesse Caron, expert automobile à CAA-Québec, qui estime que leur seule performance dans la neige profonde n’est pas suffisante pour considérer qu’ils sont adaptés à nos routes.
« Le climat québécois possède un élément important dont il faut tenir compte : le froid ! Certes, ces pneus conviennent aux marchés comme celui de Vancouver ou du sud de l’Ontario, mais les températures glaciales du Québec les rendent inadéquats ici, tranche-t-il. Sur la glace et lorsqu’il fait froid, un vrai pneu d’hiver — même s’il s’agit d’un modèle bas de gamme — sera toujours plus efficace qu’un modèle quatre-saisons homologué pour l’hiver. »
Quoi savoir sur les pneus quatre-saisons homologués pour l’hiver
• En les utilisant 12 mois par année, ils roulent deux fois plus — et donc s’usent plus vite — que si vous aviez un ensemble pour l’été et un autre pour l’hiver.
• Leur permutation recommandée tous les 10 000 km (le fait d’interchanger leur position) est une dépense à prendre en compte.
• L’hiver, leur efficacité de freinage est moins bonne que des pneus d’hiver classiques.
• L’été, leur caoutchouc est moins performant que celui des pneus conçus pour l’été.
Au bout du compte, les pneus quatre-saisons homologués pour l’hiver sont une solution de rechange acceptable dans quelques circonstances.
Par exemple, si vous roulez seulement en ville sur une chaussée dégagée (et que vous êtes prêt à annuler vos déplacements par température glaciale), ou que vous utilisez votre auto uniquement au début et à la fin de l’hiver.
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