Comment économiser de l’énergie grâce aux multiprises
Avez-vous déjà entendu parler des charges fantômes? Des multiprises intelligentes pourraient limiter cette perte d’énergie. Petit guide pour démystifier le tout.
« Ce qu’on appelle une charge fantôme, c’est la consommation d’un appareil quand il est éteint », explique Samira-Hélène Sammoun, ingénieure spécialiste de l'efficacité énergétique à Hydro-Québec. Jusqu’à 40 % de la consommation annuelle de tous les appareils électroniques se produit de cette manière.
Nuance importante : une charge fantôme n’est pas la même chose que le mode veille de votre appareil, qui implique que ce dernier – par exemple un ordinateur – reste allumé même s’il est en veille. La charge fantôme agit quand l’appareil est complètement éteint, mais qu'il reste branché à une prise électrique.
Ressources naturelles Canada affirme que la consommation de charges fantômes, aussi appelée « fuites d’électricité », « mode attente » ou encore « consommation vampire », représente au moins 5 % de l’électricité utilisée dans un foyer canadien moyen, soit l’équivalent d’un réfrigérateur alimenté pendant un an.
D’après Hydro-Québec, une habitation contient en moyenne entre 20 et 40 appareils générant des charges fantômes. Même éteints, ceux-ci ont une consommation qui varie plus ou moins de 0,5 à 30 watts (W). Au Canada, ces charges fantômes correspondent à environ 5,4 térawattheures (TWh), soit l’équivalent des besoins annuels en électricité de 300 000 ménages.
Selon Samira-Hélène Sammoun, ce sont les consoles de jeux vidéo et les décodeurs de télévision avec enregistreur qui consomment le plus d’énergie au repos. L'experte conseille d’ailleurs de débrancher les appareils dont vous ne vous servez pas souvent, par exemple une vieille console de jeu ou un téléviseur dans une chambre d’ami.
Les multiprises sont de bons outils pour vous aider à gérer cette panoplie de branchements. Elles permettent notamment d’éteindre tous vos appareils d’un coup grâce à un interrupteur, ce qui équivaut à les débrancher et donc à éviter les charges fantômes.
Si une multiprise standard se détaille à peine 5 $ dans certains magasins, un modèle intelligent peut se vendre quelques dizaines de dollars ou coûter jusqu’à 200 $ environ, selon les options dont il dispose. Voici donc les caractéristiques à considérer pour choisir le bon modèle.
Le nombre et le type de prises
Avant de magasiner votre multiprise, déterminez combien d’appareils vous prévoyez y brancher. Certains modèles sont aussi dotés de ports USB, ce qui permet de recharger directement des appareils électroniques tels que des téléphones, des tablettes et des liseuses.
Le contrôle à distance
L’interrupteur de la multiprise, qui vous permet d’éteindre tous les appareils d’un coup, peut être difficile d’accès, par exemple s’il se trouve derrière un meuble. Les multiprises intelligentes, elles, peuvent être contrôlées à distance avec votre téléphone ou avec un assistant vocal comme Alexa ou l’Assistant Google. Vous pouvez même les programmer pour qu’elles fonctionnent seulement certaines heures de la journée et qu'elles s’éteignent automatiquement.
La commande de périphériques
Selon Écohabitation, les barres qui ont cette fonctionnalité sont typiquement conçues pour les systèmes de télévision et d’informatique, car elles sont composées d’une prise principale, de prises asservies (pour les périphériques) et de prises classiques : « On branchera alors l’appareil principal (téléviseur ou ordinateur) dans la prise principale, et tous les appareils asservis aux autres prises (lecteurs DVD, console de jeux, imprimante, enceintes, etc.) de façon à ce que ces derniers soient mis hors tension dès que l’appareil principal est éteint. Les autres prises classiques serviront pour les appareils que l’on ne souhaite pas débrancher (décodeurs, routeurs, etc.) », détaille l'organisme.
La protection contre les surcharges
Certaines multiprises intègrent un parasurtenseur (aussi appelé « barre de surtension » ou « limiteur de surtension »), ce qui permet de protéger les appareils qui y sont branchés en cas de surcharge sur le réseau électrique. Selon CAA-Québec, voici les caractéristiques à rechercher pour obtenir la protection voulue.
D’abord, vérifiez la capacité de la barre à abaisser la surtension. Cette capacité, le VPR (pour Voltage Protection Rating), est parfois inscrite au dos de l’accessoire. Choisissez une barre qui laisse passer au maximum de 300 à 400 volts (V). Plus ce taux est bas, plus la barre est efficace.
Tenez aussi compte du temps de réaction du limiteur de surtension. Un temps de réaction d’une nanoseconde ou moins est recommandé.
Enfin, observez la capacité des barres à absorber l’énergie, qui est exprimée en joules (J). « Les barres de surtension de moins de 1000 J conviendraient aux cellulaires et autres petits appareils ; celles entre 1000 et 2000 J, à la plupart des appareils électroniques et informatiques; et celles de plus de 2000 J, aux systèmes de cinéma maison, aux consoles de jeux, aux électroménagers et à l’équipement de bureau », précise CAA-Québec.
Les certifications
Pour plus de sécurité, choisissez une multiprise homologuée CSA (Association canadienne de normalisation) ou UL (Underwriter Laboratories). Si le produit est doté d’un parasurtenseur, assurez-vous qu’il est conforme à la norme UL 1449.
La garantie
D’après Hydro-Québec, la plupart des fabricants offrent une garantie de 6 à 24 mois sur leurs produits, bien que les multiprises durent généralement des années.
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