Musique : comment en faire profiter les artistes le plus possible?
Lorsque vous écoutez votre artiste préféré sur un service de musique en ligne comme Spotify ou Apple Music, les retombées ne sont pas les mêmes que si vous vous procurez son album. Les profits qui reviennent à l’artiste sont-ils votre priorité? Vous pouvez aller encore plus loin. Voici nos conseils pour que votre écoute lui rapporte plus.
Un artiste que vous aimez lance un nouvel album. Comment vous assurer qu’il profite le plus possible de votre écoute? Nous en avons discuté avec un membre du groupe Vulgaires Machins, l’auteure-compositrice-interprète AnnieClaude et trois maisons de disques, soit Audiogram, Bravo musique et Costume Records.
Bien que l’utilisation des services de musique en ligne comme Apple Music, Spotify, Deezer, QUB musique, Tidal et Amazon Music soit devenue la norme pour plusieurs personnes, ces plateformes sont connues pour ne pas être payantes pour les artistes… à moins, bien sûr, de s’appeler Taylor Swift ou Drake! Les redevances qui vont aux créateurs et à leur équipe représentent généralement moins de 0,01 $ par écoute. Et si QUB musique met de l’avant les artistes d’ici – ce qui favorise l’écoute de leurs œuvres –, son nombre d’utilisateurs est moindre que du côté de Spotify, par exemple. En contrepartie, ces plateformes permettent une certaine pérennité aux chansons et représentent une vitrine importante pour plusieurs artistes.
Cela dit, tous s’entendent sur un point : pour des retombées directes, l’achat d’un album est – de loin – préférable à l’écoute sur un service de musique en ligne… ce qui ne vous empêche pas de faire les deux! Mais encore, où acheter l’album? La réponse peut varier selon les ententes établies entre les parties liées (producteur, distributeur, etc.). Grosso modo, l’objectif est de réduire les intermédiaires entre vous et les créateurs. De même, si un album numérique est souvent moins cher que sa version physique, il est aussi moins dispendieux à produire qu’un CD et sa pochette. Selon vos envies, vous pouvez ainsi privilégier quelques gestes que voici.
Pour un album numérique
Il vaut mieux faire l’achat sur le site web de l’artiste (ou celui de sa maison de disques), ou encore sur le site Bandcamp, qui prend une petite part des profits. Ce dernier estime que, en moyenne, de 80 à 85 % des revenus vont à l’artiste et/ou à sa maison de disques. D'ailleurs, le prix plancher peut être bonifié au bon vouloir de l'acheteur. De plus, lors des événements « Bandcamp Fridays » – mis en place depuis mars 2020 le premier vendredi de chaque mois –, le site ne se prend aucune redevance sur vos achats.
En comparaison, la boutique iTunes d’Apple conserve une plus grande part de profit.
Pour un album physique
Encore une fois, il est possible de favoriser les achats sur le site web de l’artiste (ou de sa maison de disques), ou celui de Bandcamp.
Vous pouvez aussi l’acheter sur place, lors d’un concert, ce qui évite en outre les coûts de la poste (souvent à vos frais). Généralement, l’artiste achète ses albums à la maison de disques et les revend au prix désiré. Or, certaines salles et certains événements prennent un pourcentage des ventes (ce qui est toutefois rare dans les bars et les plus petites salles). Durant sa plus récente tournée de spectacles, le groupe Vulgaires Machins a estimé ce dernier à entre 10 et 20 %, selon l’endroit. Cette pratique est d’ailleurs dénoncée par plusieurs acteurs du milieu.
Soulignons que, pour soutenir un artiste que vous aimez, acheter des billets de concert est en soi un geste profitable pour lui, ne serait-ce qu’à long terme. En effet, au-delà de profits directs (pas toujours intéressants) que cela génère, remplir des salles est une bonne chose pour ce créateur, notamment parce qu’on voudra le ravoir – et parfois pour un meilleur cachet (selon le type d’entente) –, comme le souligne Emilie Darveau, directrice, Disques et mise en marché, à Bravo musique.
Sinon, certaines maisons de disques disposent de leur propre boutique physique, où vous pouvez vous procurer les albums des artistes qu’elles représentent; c’est le cas d’Audiogram et de Bravo musique. N’hésitez pas non plus à contacter directement les musiciens, qui pourront vous aiguiller dans vos choix, comme l’explique l’artiste émergente AnnieClaude.
Vous êtes fou de vinyles? Laissez-vous tenter, bien sûr, mais sachez que la marge de profit est alors plus mince qu’avec un CD, puisque les frais de fabrication sont plus importants.
Faut-il éviter les détaillants?
Acheter un album chez un détaillant ajoute donc un ou des intermédiaires, vous l’aurez compris. N’empêche, « les commerces locaux jouent un rôle important dans la culture », rappelle Guillaume Beauregard, des Vulgaires Machins, qui préfère encourager les disquaires spécialisés et les boutiques indépendantes.
Les grandes chaînes (en ligne ou en magasin) – comme Renaud-Bray, Archambault, Walmart ou Amazon – prennent habituellement une plus grande part des ventes que les boutiques indépendantes; c’est ce que nous ont dit la plupart des intervenants avec qui nous avons discuté. Or l’inverse est aussi possible, de l’avis d’Alixe Hennessey Dubuc, directrice label à Audiogram. Dans les deux cas, des ententes avec les maisons de disques sont parfois établies pour que les ventes soient plus profitables aux créateurs.
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