Comment avons-nous évalué les yogourts?

Nous avons analysé la liste d’ingrédients et le tableau de la valeur nutritive de 97 variétés de yogourt nature et aux fraises. Les produits se détaillent de 1,20 $ à 9,10 $ le pot, à l’exception d’un yogourt vendu chez Costco à trois pots pour 11,50 $. Nous n’avons pas retenu les formats familiaux ou individuels sauf quand le format courant (500 g à 1 kg) n’était pas offert en magasin.

Nous avons exclu les yogourts liquides, les desserts laitiers et les yogourts végétaliens. Les produits retenus aux fins de notre analyse étaient, en octobre 2024, vendus dans au moins une épicerie, un supermarché ou un magasin d’aliments naturels au Québec.

Nous avons adopté une nouvelle méthodologie pour effectuer nos évaluations alimentaires. Elle inclut la mise en place d’un score nutritionnel et l’adaptation au contexte canadien d’une base de données d’additifs évalués par notre homologue français Que Choisir, également membre de l’International Consumer Research & Testing (ICRT).

Le score nutritionnel a été établi en collaboration avec l’Observatoire de la qualité de l’offre alimentaire, entité de recherche de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF) de l’Université Laval, avec l’aide de trois expertes : Sonia Pomerleau, nutritionniste et professionnelle de recherche à l’INAF et à l’Observatoire ; Alicia Corriveau, nutritionniste et professionnelle de recherche à l’INAF ; et Annie Ferland, nutritionniste, docteure en pharmacie et fondatrice de Science et Fourchette. L’adaptation de la base de données des additifs a été réalisée par Marie-Pascale Gagné, M. Sc., professionnelle de recherche, Service de soutien à l’innovation de l’INAF ; et Iris Dussault-Chouinard, M. Sc., professionnelle de recherche, Service de soutien à l’innovation de l’INAF.

Le score nutritionnel

Afin d’établir notre score nutritionnel et d’évaluer les yogourts, nous nous sommes inspirés du calculateur créé par Marie-Ève Labonté, docteure en nutrition, professeure agrégée à l’École de nutrition de l’Université Laval et chercheuse à l’INAF, basé sur le Nutrient Rich Foods Index (NRF 6.3), mis au point par Victor L. Fulgoni III et ses collaborateurs. Notre score met l’accent sur quatre nutriments à privilégier – les protéines, les fibres, le calcium et le fer – et pénalise trois nutriments à limiter – les sucres totaux, les gras saturés et le sodium (sel). Il s’appuie sur les valeurs quotidiennes recommandées ou à ne pas dépasser déterminées par Santé Canada.

À partir du 1^er janvier 2026, Santé Canada rendra obligatoire l’apposition sur les emballages des aliments de symboles nutritionnels avertissant si le produit a une trop haute teneur en gras, en sucres ou en sodium. Ces symboles ont commencé à apparaître sur certains produits, car nous sommes en pleine période de transition de la réglementation. Nous nous sommes donc assurés que nos recommandations ne comporteraient pas ces symboles si l’affichage de ceux-ci était déjà obligatoire.

Les yogourts bénéficient d’une exemption quant au nouvel étiquetage de Santé Canada, à condition qu’ils contiennent au moins 5 % de la valeur quotidienne de calcium recommandée par portion. Toutefois, cette exemption ne s’applique pas si le produit comporte du sucre ou du gras ajouté dont la provenance ne figure pas dans la liste d’ingrédients établie par l’organisme réglementaire. Par exemple, un yogourt qui affiche de la fraise dans sa liste d’ingrédients conservera son exemption pour le sucre, mais pas celui qui y mentionne du fructose. En cas de perte d’exemption pour un nutriment préoccupant, comme le sucre, le fabricant doit calculer sa teneur totale par portion. Si le seuil réglementaire fixé – de 15 % par portion pour les yogourts – est atteint, le produit devra arborer le symbole nutritionnel de Santé Canada (une loupe). Pour obtenir plus d’information sur les exemptions et les symboles nutritionnels, rendez-vous sur le site de Santé Canada.

La qualité des ingrédients

Avec l’aide des expertes, nous avons aussi dressé une liste d’ingrédients à favoriser ou à éviter afin de déterminer la qualité des produits. Par exemple, nous avons pénalisé l’utilisation d’eau et de crème, et avantagé celle de poudre de lait et de probiotiques.

Les additifs

Un aliment transformé ou ultratransformé peut contenir toutes sortes d’additifs qui lui permettent de se conserver plus longtemps, d’être plus savoureux, d’être esthétiquement attrayant. Nous nous sommes appuyés sur la base de données de Que Choisir pour évaluer les additifs alimentaires présents dans les produits de notre analyse. Nous avons établi les correspondances avec les dénominations canadiennes d’ingrédients avec l’aide de nos expertes. Nous avons déterminé ceux que nous devrions limiter et qui sont présents dans les listes d’ingrédients.

Les évaluations des additifs se basent sur les plus récentes données scientifiques, les avis d’experts, les réglementations en vigueur au Canada et dans l’Union européenne, ainsi que sur les publications de grands groupes spécialisés en santé ou en environnement, dont l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), la Commission européenne, le Codex Alimentarius, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), la base de données Additive Screener, de Foodinnov, et le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). De plus, nous avons tenu compte des évaluations réalisées par d’autres organisations et publications, telles que Testachats et Stiftung Warentest. Parmi les quelque 460 additifs autorisés par Santé Canada, 155 sont peu recommandables ou à éviter.

La gélatine et la lactase sont considérées comme des additifs au Canada. Leur utilisation n’est cependant pas problématique selon nos expertes.

Les allégations alimentaires

En collaboration avec le Collectif Vital, une initiative relevant de l’Association pour la santé publique du Québec, nous avons analysé les allégations alimentaires présentes sur les emballages, notamment en ce qui concerne les protéines, le calcium, les sucres et les gras. L’objectif était de décrypter ces mentions pour aider les consommateurs à faire des choix éclairés. Cet élément n’a pas été pris en compte dans la note globale du produit.

Nos meilleurs choix

Pour se classer parmi les meilleurs choix, les yogourts nature devaient ne contenir aucun additif à l’exception de la lactase, n’afficher aucun des symboles nutritionnels d’avertissement de Santé Canada qui deviendront obligatoires en 2026, ne pas renfermer trop de sucres, et avoir un score de 90 % et plus.

Pour faire partie des bons choix, les yogourts nature devaient obtenir un score de 80 à 89 % et coûter 1,25 $ ou moins par 175 g. De plus, ils devaient ne renfermer aucun additif à éviter ou peu recommandé, contenir au plus quatre additifs, n’afficher aucun des symboles nutritionnels d’avertissement de Santé Canada qui deviendront obligatoires en 2026 et ne pas comporter trop de sucre.

Aucun yogourt aux fraises ne figure parmi nos meilleurs choix.

Pour se classer parmi les bons choix, les yogourts aux fraises devaient obtenir un score de 65 à 79 %. Aucun critère de prix n’a été établi. De plus, les produits devaient ne renfermer aucun additif à éviter ou peu recommandé, contenir au plus quatre additifs, n’afficher aucun des symboles nutritionnels d’avertissement de Santé Canada qui deviendront obligatoires en 2026 et ne pas comporter trop de sucre.

Au moment de notre étude de marché, en octobre 2024, tous les produits étaient vendus par au moins un détaillant (épicerie, supermarché ou magasin d’aliments naturels) au Québec.

Les produits évalués sont ceux qui se trouvaient sur le marché au moment de nos visites en magasins. Il se peut toutefois que plusieurs versions – anciennes et récentes – d’un même yogourt se côtoient sur les tablettes. Avant d’acheter un de nos meilleurs choix, assurez-vous d’avoir en main la bonne version du produit.

Voyez la liste d’ingrédients des yogourts recommandés.

Verdict santé est un organisme sans but lucratif indépendant et autofinancé entièrement voué à l’information et à l’éducation des consommateurs québécois.