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La peine des sans-voix

Article d'un partenaire de Protégez-Vous

Par Fédération des coopératives funéraires du Québec Partenaire de Protégez-Vous Mise en ligne : 30 Janvier 2023 Photo : 123rf

Deuil des sans-voix web Photo : 123rf

Les personnes présentant une déficience intellectuelle vivent aussi des deuils.

Longtemps, on a cru que les personnes présentant une déficience intellectuelle n’étaient pas en mesure de vivre des deuils. Les recherches et surtout l’expérience clinique démontrent le contraire.

Grâce aux nombreuses découvertes de la science médicale et aux meilleurs soins qu’on fut en mesure de leur prodiguer, la longévité des personnes présentant une déficience intellectuelle a rejoint graduellement celle de la population générale. On commença à découvrir non seulement leur potentiel d’apprentissage, mais également leur capacité à tisser des liens d’attachement.

Toutefois, des adultes présentant une déficience intellectuelle plus sévère manifestaient souvent plusieurs comportements inadaptés, parfois même violents. Cela prit plusieurs années avant que l’on comprenne que certains comportements inadaptés venaient de la douleur de la perte d’un être cher, soit un membre de leur famille ou du personnel soignant ou éducatif.

Nous avons commencé alors à nous préoccuper du fait que ces personnes aussi vivaient des deuils. Et en raison de certaines de leurs limitations, nous avons compris également que, plus que quiconque, elles avaient besoin d’être accompagnées pour arriver à vivre ce passage difficile.

Compréhension de la mort

Faire un deuil implique différentes étapes. La première se vit dès l’annonce du décès et renvoie à notre capacité de pouvoir saisir minimalement ce qu’est cette étape ultime. Notre compréhension de la mort sera influencée par notre habileté à assimiler un ensemble de concepts tels que la réalité matériel de la mort, la compréhension des causes de la mort, son côté irréversible et universel.

Certains concepts peuvent être intégrés grâce à la pensée concrète alors que d’autres nécessitent le développement de la pensée abstraite. Plus les limitations d’une personne présentant une déficience intellectuelle sont importantes, plus le processus du deuil sera complexe et nécessitera du temps

Même un enfant de deux ans dit normal réagira devant le cadavre d’un oiseau. Les personnes dont la limitation intellectuelle est moyenne, voire profonde, réagissent également face à un être animal ou humain inanimé. Ils peuvent saisir la réalité matérielle de la mort. D’où la très grande importance de l’accompagnement de ces personnes auprès de leur parent malade en fin de vie et aux divers rites funéraires prévus par les proches.

 Un prochain article abordera la question de la visite au salon funéraire.

Marielle Robitaille
Psychologue

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