Des funérailles sans le corps du défunt
Par Fédération des coopératives funéraires du Québec Partenaire de Protégez-Vous Mise en ligne : 08 Mars 2017

Rencontre avec Manon Grenier, directrice générale du Centre funéraire coopératif du Granit à Lac-Mégantic
Comment se déroulent les funérailles quand le corps du défunt n’est pas retrouvé?
Les événements tragiques qui sont survenus à Lac-Mégantic en 2013 nous ont placés dans la situation où nous avons dû organiser quelques funérailles sans le corps du défunt. Mais avant de parler du déroulement des funérailles en tant que tel, j’aimerais prendre quelques instants pour préciser qu’il y a eu au préalable une étape importante à traverser pour les familles endeuillées. Celle de devoir accepter qu’on cesse les recherches pour retrouver les corps. Pour les aider dans ce dur travail d’acceptation, nous leur avons proposé d’effectuer un rituel. Chacun était invité à se rendre sur les lieux du drame avec un reliquaire (petite urne), afin d’y recueillir une petite quantité de terre et de cendre mêlées au sol, de manière à ce que l’être cher puisse être représenté symboliquement. C’est une étape nécessaire et il ne faut pas hésiter à effectuer un rituel significatif. Par ce geste, on peut passer à l’étape suivante et entreprendre les démarches pour l’élaboration des funérailles.
Exposition au salon funéraire et célébration
Tout d’abord, quand il n’y a pas de corps, cela ne veut pas dire qu’il est impossible de se représenter la personne décédée. Il y a moyen de donner du sens aux funérailles même sans le défunt. Une photo, aux dimensions plus grandes, prend alors la place centrale, entourée d’objets personnels du défunt et de fleurs. Certains y ajoutent des chandelles, forment des cœurs… parlent de l’être cher à travers ce qu’il reste de lui. C’est sur cet aspect que nous mettons l’emphase, afin que tous puissent profiter de ce temps d’arrêt pour rendre hommage à la personne décédée, lui dire adieu et se solidariser dans l’épreuve.
Lorsqu’il y a une procession du salon funéraire au lieu de la célébration, c’est la photo du défunt qui prend la place du cercueil ou de l’urne. Elle peut être portée par un membre de la famille, et une deuxième personne portera des fleurs ou une chandelle. Le déroulement de la célébration se déroule sans cercueil ni urne, et est sensiblement le même qu’en temps normal, à l’exception que si la cérémonie se déroule à l’église, il n’y aura pas de bénédiction du corps.
L’importance des adieux
Il m’arrive de temps à autre d’entendre qu’untel ne veut pas être exposé, ou que l’autre ne veut pas de cérémonie funéraire. On prétexte que les gens n’avaient qu’à venir nous voir de notre vivant. Mais quand on est devant une situation ou la mort frappe violemment, c’est là qu’on réalise l’importance des funérailles… de voir le corps… de dire adieu. Pas seulement pour les proches, mais aussi pour tous ces gens qui ont gravité autour de l’être cher à un moment dans leur vie.
Manon Grenier, directrice générale du Centre funéraire coopératif du Granit

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