Trois conseils pour utiliser ChatGPT sans endormir son cerveau

Une étude du MIT a révélé que l’utilisation de ChatGPT, un outil d’intelligence artificielle générative, réduit l’activité cérébrale des étudiants dans les zones liées à l’apprentissage. Ceux qui utilisaient l’IA pour rédiger un texte affichaient jusqu’à 55 % d’activité cérébrale en moins que ceux qui ne l’utilisaient pas. Ils éprouvaient aussi plus de difficultés à se souvenir du contenu de leur texte et se sentaient moins comme les auteurs de ce qu’ils avaient produit.

Bien que la recherche ait porté sur un petit groupe et sur des étudiants, ses conclusions soulèvent des questions pertinentes pour tous, surtout avec l’accessibilité croissante des outils d’intelligence artificielle générative. Alors, comment se servir de l’IA sans compromettre son engagement cognitif ?

1) Comprenez comment l’IA influence votre réflexion

Avant de décider quand ou comment utiliser l’IA, il faut comprendre comment elle fonctionne, et ce que cela implique pour votre propre réflexion.

L’IA générative ne pense pas : elle prédit les mots ou phrases les plus probables à partir de vastes bases de données. Pour chaque mot, l’IA calcule la probabilité de correspondance et choisit celui qui a le plus de chances de suivre logiquement. Ce fonctionnement statistique peut générer des résultats utiles, mais aussi des erreurs, des incohérences ou des réponses déconnectées du contexte.

Ces outils sont souvent comparés à des miroirs, les résultats reflétant la clarté de vos requêtes. Une question vague mène habituellement à une réponse vague. Comprendre cette logique vous permet de mieux utiliser l’IA, d’en tester les limites et d’apprendre à reconnaître quand elle est utile, et quand elle ne l’est pas.

2) Utilisez l’IA pour gagner du temps, pas pour penser à votre place

L’intelligence artificielle peut automatiser efficacement des tâches simples comme reformuler un texte, générer un courriel, organiser des notes ou vulgariser un sujet. Dans ces cas de figure, elle vous fait gagner du temps et allège votre charge mentale, tout en vous permettant d’être plus productif.

Mais, pour des tâches plus complexes, comme rédiger un essai ou un rapport, il vaut mieux y réfléchir à deux fois. L’étude du MIT laisse supposer que de déléguer l’écriture d’un texte à ChatGPT réduit l’activité cérébrale, surtout dans les zones liées à la mémoire de travail et à la pensée critique.

Ainsi, planifier, structurer et formuler vos idées vous-même reste essentiel pour bien comprendre et retenir l’information.

L’IA peut donc vous assister, mais elle ne devrait pas toujours effectuer le travail à votre place. Réfléchissez au rôle de l’outil. Vous aide-t-il, ou bien vous remplace-t-il ? Est-ce une tâche simple qui vous fera gagner du temps sans grande conséquence, ou est-ce une tâche complexe qui nécessite un engagement cognitif soutenu ?

3) Restez critique face aux résultats

Considérant que l’IA peut paraître très convaincante, il est d’autant plus essentiel de garder un regard critique sur ses réponses. Puisque l’IA se contente de produire des résultats statistiquement plausibles sans nécessairement se soucier de la vérité, il y a un risque d’erreur, de généralisation, ou même d’invention d’information. Par exemple, l’IA pourrait inventer des données, voire fournir des conseils inadéquats ou dépassés. Même si la réponse est bien formulée, elle n’est pas forcément vraie.

Traitez les réponses de l’IA comme des ébauches ou des points de départ. Relisez-les attentivement, validez l’information auprès de sources fiables, puis adaptez le contenu à vos intentions. Cet effort d’évaluation vous permet de rester maître de vos idées, d’approfondir votre compréhension et d’enrichir la qualité de votre travail, plutôt que de déléguer complètement vos capacités cognitives.

En demeurant curieux, actif et critique, vous pouvez tirer le meilleur de l’IA sans mettre votre cerveau en veilleuse.

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