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Réputation sur le Web: facile à détruire, difficile à rétablir!

Par Frédéric Perron
Réputation sur le Web: facile à détruire, difficile à rétablir! Shutterstock

Vous avez publié sur un site des commentaires que vous regrettez? Des photos ou vidéos de vous peu flatteuses ont fait leur apparition sur le Web sans votre consentement? Bonne chance pour les faire effacer!

En Europe, une personne peut aisément demander à Google de supprimer un lien vers un site qui publie des informations à son sujet. Au Canada, c’est une autre paire de manches.

En vertu d’une décision rendue par la Cour de justice de l’Union européenne en 2014, les citoyens des pays membres de l’UE peuvent demander à un moteur de recherche d’effacer de leur engin des liens vers des sites publiant des informations à leur sujet, par exemple si ces informations sont obsolètes ou sans intérêt public. C’est ce qu’on appelle le «droit à l’oubli».

À ce jour, les citoyens européens ont demandé à Google le retrait de 1,5 million d’URL (liens vers des pages Web) les concernant. De ce nombre, le moteur en a supprimé seulement un tiers. «Google refuse le plus souvent de supprimer les URL au motif que cela ne serait pas d’intérêt public», peut-on lire dans un mémoire présenté par l’entreprise américaine au Commissariat à la protection de la vie privée du Canada, qui a mené des consultations sur le droit à l’oubli plus tôt cette année.

Des démarches complexes

Selon une recherche publiée mardi par Option consommateurs, il est très compliqué pour les Canadiens de faire supprimer des pages Web des moteurs de recherche. Lorsqu’un Canadien désire faire retirer une page référencée, Google lui suggère d’abord de s’adresser directement à l’éditeur du site ayant publié l’information indésirable.

«Dans quelques rares cas, par exemple si une page Web publie à votre insu votre numéro d’assurance sociale ou une vidéo montrant vos ébats sexuels, Google pourrait cependant cesser de référencer cette page», explique Alexandre Plourde, avocat chez Option consommateurs.

Si vous jugez être victime de diffamation, vous pouvez vous adresser aux tribunaux, qui pourraient forcer un éditeur de site Web à effacer des informations diffamatoires à votre égard. Mais ces démarches peuvent être longues et coûteuses.

Vous pouvez également vous tourner vers une entreprise de gestion de la réputation en ligne, qui publiera des informations positives à votre sujet sur divers sites Web et réseaux sociaux. Le but de l’opération? Noyer l’information indésirable dans un océan de pages qui parlent de vous… et faire en sorte que les pages négatives apparaissent plus loin dans les résultats de recherche. Selon Alexandre Plourde, l’opération peut toutefois coûter plusieurs milliers de dollars, sans garantie de résultat.

>> À lire aussi: Bonne chance pour faire retirer du contenu indésirable sur le Web!

Applicable au Canada?

D’après certains juristes, le droit à l’oubli pourrait être considéré inconstitutionnel au Canada en allant à l’encontre de la liberté d’expression et de presse. La Fédération professionnelle des journalistes du Québec ainsi que plusieurs associations et médias s’opposent d’ailleurs à l’application d’un tel principe au pays.

Toutefois, selon Alexandre Plourde, les moteurs de recherche pourraient très bien élargir les cas où ils acceptent de retirer des liens, par exemple quand le nom d’une personne victime d’un acte criminel est mentionné dans un article de presse publié voilà quelques années. «Ça peut être difficile pour une personne de refaire sa vie et de passer à autre chose si on lui rappelle constamment cet événement», fait-il remarquer.

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