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Clement à la rescousse des accès Internet illimités

Par Frédéric Perron
Clement à la rescousse des accès Internet illimités

Selon une décision du CRTC, les petits fournisseurs devront imposer des limites de téléchargement à leurs clients. Toutefois, la grogne monte et le gouvernement pourrait renverser l’ordonnance.

Photo: iStockphoto

Mercredi soir sur Twitter, une journaliste de la CBC a demandé au ministre de l’Industrie, Tony Clement, s’il comptait renverser la décision de l’organisme. Sa réponse a été sans équivoque: «Oui. Le CRTC doit retourner à la planche à dessin.»

Un comité parlementaire reçoit aujourd’hui le président du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications (CRTC), Konrad von Finckenstein, pour discuter de cette question.

Selon une décision du CRTC rendue la semaine dernière, les fournisseurs d’accès Internet qui achètent les services de gros de Bell devraient imposer les mêmes limites de téléchargement que le géant des télécommunications à leurs clients.

Conséquence: les petits fournisseurs comme VIF Internet et TekSavvy devraient mettre fin à leurs accès illimités à 30 ou 35 $ par mois d’ici au 1er mars.

«Pour l’instant, on impose à nos clients une limite de 100 Go par mois, après quoi on diminue légèrement la vitesse, mais on ne facture pas de frais de dépassement, explique Michael Kaprielian, directeur des opérations chez Vif Internet. Beaucoup de nos clients dépassent les 100 Go et consomment jusqu’à 200 ou 300 Go par mois.»

Limite de 60 Go par mois
Dorénavant, les petits fournisseurs devraient imposer une limite de téléchargement de 60 Go par mois, après quoi ils factureraient des frais de dépassement de 2 $ par Go. «Avec les nouveaux services de vidéo sur demande comme Netflix, les gens vont atteindre leur limite très rapidement, croit M. Kaprielian. Cela aura un impact sur au moins 90 % de notre clientèle.»

Pour justifier l’imposition d’un plafond de téléchargement, Bell affirme que ses réseaux sont congestionnés. «Dans les documents publics présentés au CRTC, je n’ai jamais vu une preuve démontrant cette congestion», affirme Anthony Hémond, analyste des télécommunications à l’Union des consommateurs.

Vive opposition
La décision du CRTC a suscité des réactions négatives de toutes parts, notamment chez les fournisseurs indépendants et leurs clients, les associations de consommateurs et les partis d’opposition.  Sur le site OpenMedia.ca, une pétition contre la décision du CRTC a recueilli plus de 350 000 signatures.

Lundi, Tony Clement avait déjà annoncé par communiqué qu’il comptait étudier attentivement l’ordonnance du CRTC. Le premier ministre Stephen Harper s’est aussi exprimé à ce sujet sur Twitter: «Nous sommes très préoccupés par la décision du CRTC sur la facturation selon l’usage. J’ai demandé qu’on examine cette décision.»

Concurrence menacée
Le gouvernement Harper s’est toujours présenté comme un ardent défenseur de la concurrence. En 2009, il a d’ailleurs renversé une décision du CRTC pour permettre les investissements étrangers dans le fournisseur Globalife (Wind Mobile).

Selon plusieurs observateurs, la décision du CRTC sur la facturation à l’utilisation limiterait la concurrence qu’offraient les indépendants avec des tarifs plus bas et des services sans limite de téléchargement. Elle pourrait aussi nuire au développement de services de vidéo sur demande comme Netflix, qui consomment beaucoup de bande passante, alors que les grands fournisseurs comme Bell et Vidéotron offrent leurs propres services de vidéo sur demande.

«Les grands fournisseurs veulent protéger leur contenu et limiter l’essor de services de vidéo sur demande comme Netflix et iTunes, croit Anthony Hémond. Ce sont des abus de positions dominantes. Dans plusieurs pays, les autorités de réglementation s’intéresseraient fortement à la question et interviendraient.»

Le Canada, cancre de l’accès Internet
Le pdg de Netflix, Reed Hastings, a sévèrement critiqué l’approche des fournisseurs qui imposent des limites de téléchargement dans une lettre adressée aux actionnaires en janvier dernier. Selon lui, un Go de bande passante coûte moins d’un cent, ce qui rend les frais de dépassement de 1 ou 2 $ par Go «grossièrement exagérés».

Aux États-Unis, les accès Internet illimités sont la norme et Comcast fait figure d’exception avec une limite de 250 Go par mois. «En France, il est possible d’obtenir une connexion de 100 Mbit/s, avec le téléchargement illimité, la télévision et le téléphone pour 55 $ par mois», note Anthony Hémond.

«Au début des années 2000, le Canada était un leader dans le développement de la haute vitesse, souligne M. Hémond. Aujourd’hui, il est l’un des rares pays de l’OCDE à imposer des limites de téléchargement. C’est désolant.»

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  • Par Charles Bedard
    17 juillet 2013

    On peut critiquer les Bell, Rogers, Shaw, Videotron et autres, mais je n'en connais pas beaucoup qui feraient autrement à leur place. Ce n'est pas eux qui sont à blâmer.

    Ces entreprises bénéficient de la protection du CRTC (qui est supposé protéger la population), qui, sans comprendre les enjeux entre leurs mains (soit par imbécilité ou par favoritisme), continuent d'octroyer des laissez-passer mois après mois aux compagnies de telecomm. Peu importe leurs motifs, ils agissent comme des pantins.

    À mon avis, on serait mieux SANS avoir de CRTC. Là au moins, il y aurait un vrai marché, de la vraie concurrence où chacun est obligé de se forcer pour offrir des produits et services qui se valent.

    L'autre alternative, c'est de nationaliser l'accès à Internet! Au même titre que le réseau routier ou l'électricité.

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  • Par A St-Laurent
    17 juillet 2013

    Vous dites: "Aux États-Unis, les accès Internet illimités sont la norme et Comcast fait figure d’exception avec une limite de 250 Go par mois. «En France, il est possible d’obtenir une connexion de 100 Mbit/s, avec le téléchargement illimité, la télévision et le téléphone pour 55 $ par mois», note Anthony Hémond." Vous ne dites pas pourquoi... Ça fait des années que je me pose la même question... Quels sont les réels facteurs qui créent cette énorme différence? Pourquoi personne ne réagit?

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  • Par PIERRE BEAULIEU
    26 octobre 2014

    PAYAGE À L'USAGE, LA MEILLEURE POLITIQUE

    Comme pour tout service, je trouve normal de payer à l'usage. Pour l'internet comme ailleurs, je ne trouve pas normal que les petit utilisateur aient à payer pour ceux qui s'échangent des films haute définition ou font fonctionner des enterprises sur le réseau.

    D'abord je les subventionne et secondo, ils bouffent la bande passante et cela ralentit mon service pour lequel je paie moi, finalement, le gros prix.

    Je ne comprends pas que la minorité impose sa loi à la majorité! A quand une pétition pour ceux qui veulent un tarif à l'usage?

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  • Par Kristopher Kerwin
    17 juillet 2013

    Je suis un client de TekSavvy (DSL Montreal). Ils sont vraiment génial. Mais là ils se font mettre un bâton dans les roues avec ceci. J'utilise en moyenne 150 Go par mois. Baisser à 60 est impensable. Si vous ne l'avez pas déjà fait, allez signer la pétition!!
    Sur un autre point, il est vrai que le Canada tire de l'arrière pour la haute vitesse. Lol, pour moins cher, en 2002, j'avais du 7 Mbit/seconde. Presque 10 ans plus tard, au lieu d'augmenter la vitesse, Bell la diminue (maintenant autour de 5Mbit/sec pour Montréal). Pas très logique. Soit ils ont vraiment pas pensé à long terme et on oublié le développement, soit ils sont mort de rire en tirant le maximum possible de cette vache à lait.

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  • Par Maurice Tardif
    05 janvier 2012

    Ou pourrais-je trouver quelques statistiques qui me permettraient de me faire ma propre opinion?

    J’aimerais savoir quel est le pourcentage d'usagé représente les usagés des petits opérateurs.

    Quel est le pourcentage bande-passante les usagés des petits opérateurs consomment-ils par mois?

    Serait-il possible d'avoir le pourcentage d'utilisation des usagés des petits opérateurs, par plage de temps, horaires ou (matin, après midi, soir, nuit).

    Sans ces données, aucune opinion ne peut être prise de façon objective.

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