Essai du Surface Laptop 7: un ordi pas comme les autres

Le Surface Laptop 7 de Microsoft est l’un des premiers ordinateurs Copilot+, le nom donné par Microsoft à une nouvelle génération d’appareils Windows dotés de fonctionnalités avancées à l’IA. 

La première fournée de ces ordinateurs lancée plus tôt cet été est dotée d’une puce Snapdragon Elite Plus ou Snapdragon Elite X de Qualcomm, des puces différentes de celles d’Intel et d’AMD que l’on trouve habituellement dans les ordinateurs Windows. 

Sans trop entrer dans les détails techniques, la puce utilise un jeu d’instructions ARM, comme c’est le cas avec les puces mobiles et les puces M1, M2 et M3 d’Apple, plutôt qu’un jeu de puces x 86-64, comme pour les autres ordinateurs Windows sur le marché. 

Le premier grand avantage de ces puces est leur autonomie. Avec une utilisation légère (bureautique, web, etc.), le Surface Laptop 7 est capable d’atteindre 20 heures sur une seule charge, selon Microsoft. C’est hors du commun pour un PC. 

Attention, il y a tout de même un petit bémol : avec des utilisations plus lourdes et des logiciels qui ne sont pas conçus pour les puces ARM (nous y reviendrons), l’autonomie chute radicalement (aussi peu que 5 heures dans certains de mes tests). 

Notons qu’Intel a annoncé cette semaine l’arrivée de sa prochaine génération de puces mobiles, les Core Ultra 200V, qui devraient permettre d’atteindre une autonomie similaire. Le Zenbook S 14 d’Asus, attendu le 24 septembre, est par exemple annoncé avec 19 heures d’autonomie. Bref, la supériorité des processeurs ARM pour l’autonomie dans les PC pourrait bien être de courte durée. 

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Un processeur puissant, sauf pour le jeu

- Le Surface Laptop 7 reprend le design de ses prédécesseurs. 

Le processeur Snapdragon Elite X du Surface Laptop 7 offre beaucoup de puissance, surtout en mode multicœur où il déclasse largement les nouveaux MacBook Pro avec puce M3 d’Apple dans les tests de performance que j’ai effectués, comme Geekbench 6. 

Le processeur graphique de la puce laisse toutefois un peu plus à désirer. Même un jeu datant de quelques années, comme Shadow of the Tomb Raider, ne fonctionne bien qu’en limitant la résolution de l’écran et la qualité graphique. 

Le Surface Laptop 7 est puissant, mais il n’est donc pas vraiment indiqué pour les jeux et les logiciels qui tirent profit de la puce graphique (pour le montage vidéo professionnel, par exemple).

IA : le matériel touche la cible, mais le logiciel déçoit

- L’outil d’IA Copilot est accessible avec une nouvelle touche dédiée sur le clavier. 

L’appellation Copilot+ signifie que l’ordinateur est offert avec certaines fonctionnalités d’intelligence artificielle (IA) de Microsoft, et que celles-ci sont effectuées par un cœur neuronal (neural processing unit, ou NPU), une partie de la puce dédiée à l’IA. 

Pour l’instant, le Surface Laptop 7 présente deux fonctionnalités de ce genre : un cocréateur dans l’application Microsoft Paint, qui permet de créer une œuvre à partir de vos gribouillis, et Copilot, le robot conversationnel de Microsoft, désormais accessible à l’aide d’un bouton dédié sur le clavier. 

Malheureusement, ces deux fonctionnalités n’offrent rien de plus que les dizaines d’autres du même genre que vous pouvez trouver en ligne en ce moment. 

Une troisième fonctionnalité, Recall, est pour sa part plus originale : elle prend constamment des captures d’écran de votre ordinateur, ce qui vous permet de retrouver des informations par la suite (exemple : « Sur quel site ai-je vu une vidéo de bébé chat la semaine dernière ? »). 

Recall est toutefois sur la glace en ce moment, puisque la fonctionnalité a entraîné une levée de boucliers lors de son annonce au printemps passé, et une nouvelle version modifiée, que Microsoft promet plus respectueuse de la vie privée des utilisateurs, est attendue en version bêta en octobre. 

N’empêche, malgré les fonctionnalités Copilot+ décevantes pour l’instant, le processeur neuronal de la puce Snapdragon Elite X est un bon ajout, puisqu’il permet aussi à d’autres fonctionnalités de Windows et aux développeurs d’en profiter, tout en ayant un effet minimal sur l’autonomie de l’ordinateur. Les « effets Studio » de Windows, par exemple, permettent d’ajouter un flou en arrière-plan de votre caméra, et ce, peu importe l’application de vidéoconférence que vous utilisez. 

Entre un ordinateur doté d’un cœur neuronal ou appareil qui n’en a pas, n’hésitez pas : le premier est certainement un meilleur choix. 

Un problème de compatibilité à considérer

- Certains logiciels sont incompatibles avec la puce Snapdragon Elite X du Surface Laptop 7, ou doivent être « traduits » par Windows. 

Le plus gros problème avec la puce ARM du Surface Laptop 7 est son manque de compatibilités avec certaines applications.

En effet, les logiciels doivent être optimisés par les développeurs pour pouvoir fonctionner sur une puce de ce genre. Sinon, ils doivent être « traduits » en temps réel de ARM à x 86-64 par Windows, ce qui permet généralement de les utiliser convenablement, mais en diminuant la puissance accessible et en augmentant la consommation d’énergie. 

C’est d’ailleurs en partie pour cette raison que les jeux fonctionnent si mal avec le Surface Laptop 7, et que l’autonomie diminue autant lors d’un usage intensif avec différents logiciels. 

En pratique, attendez-vous à ce que seules les très grandes applications soient compatibles avec ARM pour l’instant, notamment les logiciels de Microsoft (exemple la suite Office), Adobe Photoshop, les applications de visioconfrence et les services de diffusion comme Netflix. 

Certains logiciels sont, quant à eux, inaccessibles, comme Adobe Illustrator, ce qui est toutefois assez rare (et temporaire, puisqu’une version ARM est en développement). Quelques logiciels essayés se sont aussi avérés anormalement lents lorsque traduits par Windows 11, comme le lanceur de jeux Epic Games. 

Un ordinateur de qualité

- Les ports du Surface Laptop 7 de Microsoft. 

Pour le reste, le Surface Laptop 7 de Microsoft est un ordinateur de qualité. J’ai notamment adoré son pavé tactile et son clavier, mais également son design et sa caméra web. L’appareil est d’ailleurs particulièrement efficace pour me reconnaître et déverrouiller Windows avec mon visage, même si je ne suis pas placé droit devant l’écran. 

Certains regretteront l’absence d’un écran OLED, mais la dalle de l’ordinateur — offerte aux formats 13,8 pouces et 15 pouces — est tout de même d’une bonne qualité. Les ports (deux ports USB-C, un port USB-A et un port audio) ne sont pas les plus nombreux, mais l’appareil n’est pas non plus à la traîne de ce côté par rapport aux autres ordinateurs minces et légers. 

Vu son prix (à partir de 1449 $ pour un modèle doté d’un processeur Snapdragon X Plus à 10 cœurs, ou de 1849 $ pour un modèle doté d’un processeur Snapdragon X Elite à 12 cœurs), l’ordinateur est, à mon avis, surtout à considérer pour les professionnels qui ont des besoins de bureautique et qui utilisent principalement des logiciels connus, et qui privilégient l’autonomie avant tout. 

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