Ecosia: le moteur de recherche qui plante des arbres
Les internautes peuvent maintenant contribuer au reboisement d’une vaste portion de la forêt atlantique brésilienne en effectuant tout simplement leurs recherches avec un moteur à vocation écologique.

Lancé en 2009 par une entreprise d’économie sociale basée en Allemagne, Ecosia est un moteur de recherche Internet à but non lucratif qui verse 80 % de ses revenus à des causes environnementales.
D’où provient l’argent?
Les revenus d’Ecosia proviennent de deux sources:
- Des annonces publicitaires, comme on en trouve sur les moteurs de recherche classiques tels Google, Bing et Yahoo;
- D’une commission versée par des sites de vente en ligne lorsque les internautes achètent des produits à partir des liens «EcoLinks» intégrés aux résultats de recherche présentés par Ecosia. Cette commission peut atteindre jusqu’à 5 % du prix de détail.
Réduire l’empreinte écologique
Depuis août, c’est le programme «Plantons un milliard d’arbres» de l’organisme américain The Nature Conservancy qui bénéficie de la générosité d’Ecosia et de ses utilisateurs, à raison de dons quotidiens s’élevant à environ 2 750 $. Ecosia affirme que ces contributions ont permis de planter à ce jour plus de 34 000 arbres dans la forêt atlantique brésilienne – un nombre qui augmente toutes les 73 secondes.
En plus de verser 80 % de ses revenus à The Nature Conservancy, Ecosia neutralise ses propres émissions de gaz à effet de serre en versant une partie du 20 % restant à un programme de fabrication de fours solaires de cuisine situé à Madagascar et piloté par l’organisme myclimate.org. Le reste des revenus couvre les coûts d’exploitation.
Et la qualité des résultats de recherche?
Plutôt que de développer sa propre technologie, Ecosia utilise une version légèrement modifiée du moteur de recherche Yahoo. Les résultats obtenus avec Ecosia sont donc similaires en français et en anglais. Pour bonifier ses résultats, Ecosia fait aussi appel à des outils de tierces parties, notamment ceux de Wikipédia et de Bing.
Il est également possible de passer par Ecosia pour réaliser une recherche Google. Dans ce cas, aucune contribution n’est versée au programme de reboisement, mais Ecosia assure à tout le moins la neutralisation des émissions de gaz carbonique associées à la recherche.
La valeur écologique du projet
«Le moteur Ecosia représente une façon simple de réduire notre empreinte écologique alors que chaque recherche sur Internet contribue malheureusement à aggraver la crise climatique mondiale», estime Nicolas Mainville, directeur et responsable de la campagne Forêt pour Greenpeace Québec.
«C’est que les moteurs de recherche comme Google utilisent d’énormes quantités d’énergie qui, bien souvent, provient de sources très dommageables pour l’environnement, comme le charbon», précise sa collègue Holly Postlethwaite.
Mais, selon eux, Ecosia ne constitue toutefois pas une panacée. «Si les projets de reboisement tels que celui mis en œuvre par Ecosia sont essentiels, la protection des forêts encore vierges l’est tout autant. C’est pourquoi nous encourageons les citoyens à multiplier les gestes au quotidien pour limiter leur pression sur les forêts», indique Nicolas Mainville.
«Pour diminuer notre empreinte sur la forêt, nous pouvons privilégier la consommation de papier en fibres recyclées 100 % postconsommation, illustre Holly Postlethwaite. Cela s’applique tant pour les papiers jetables (mouchoirs, papier de toilette et essuie-tout) que pour les travaux d’imprimerie (livres, journaux et magazines).»
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