Attention

Votre navigateur n'est plus à jour et il se peut que notre site ne s'affiche pas correctement sur celui-ci.

Pour une meilleure expérience web, nous vous invitons à mettre à jour votre navigateur.

Bientôt des livres électroniques (livrels) moins chers

Par Benoîte Labrosse
Bientôt des livres électroniques (livrels) moins chers Shutterstock

Bonne nouvelle pour les lecteurs de livres numériques: un accord conclu entre des éditeurs et le Bureau de la concurrence laisse présager que les prix baisseront prochainement.

Amateurs de liseuses, vous pourriez bientôt payer vos romans préférés moins cher. L’interdiction pour les librairies en ligne d’offrir des rabais sur certains livrels a en effet été levée le 7 février dernier. Au terme d’une enquête de 18 mois sur l’industrie du livrel au pays, le Bureau de la concurrence du Canada a jugé que les ententes entre éditeurs et détaillants limitaient la concurrence sur le prix de détail, dont la possibilité d’offrir des réductions sur les livres à succès.

Par conséquent, quatre grands éditeurs de livres numériques au Canada – Hachette Book Group, HarperCollins, Macmillan et Simon & Schuster – ont consenti à modifier certaines clauses. «Jusqu’à maintenant, les détaillants ne pouvaient pas offrir de rabais sur les livrels qui sont liés à des ententes individuelles avec un éditeur», explique Richard Bilodeau, commissaire adjoint du Bureau de la concurrence. Dans ce type d’entente, l’éditeur fixe le prix de vente du livrel et accorde une commission au détaillant, qui n’a pas le droit d’en modifier le prix. Dorénavant, les détaillants auront la possibilité d’offrir des rabais, mais sans en avoir l’obligation.

>> À lire aussi sur notre site: Achat de livres électroniques (livrels) : 11 librairies évaluées

«Cette entente devrait bénéficier au consommateur canadien en entraînant une baisse du prix du livrel au Canada, affirme le commissaire de la concurrence, John Pecman, par voie de communiqué. Il faut que les entreprises actives au sein de l’économie numérique réalisent que les activités anticoncurrentielles ne seront pas tolérées, tant dans le monde physique que numérique.»

Jusqu’à 20 % moins cher?

En 2012 et en 2013, les quatre mêmes éditeurs ont signé des ententes semblables avec le gouvernement américain. Par la suite, des rabais pouvant dépasser 20 % ont été consentis sur les livrels les plus populaires (best-sellers). «On a toutes les raisons de croire qu’on pourrait connaître une situation semblable, sinon identique, au Canada», affirme Richard Bilodeau.

Ariel Katz, titulaire de la Chaire d’innovation en commerce électronique de l’Université de Toronto et professeur associé de cet établissement, n’est pas convaincu que la baisse des prix sera aussi importante que celle espérée. «Le prix des livrels a diminué de façon spectaculaire aux États-Unis, mais pas seulement à cause des accords de concurrence, explique-t-il. Ce nouveau marché est soumis à plusieurs forces qui peuvent faire baisser les prix, comme la relative facilité pour des entreprises et des particuliers de se lancer dans l’édition électronique. Les coûts de production sont beaucoup moins élevés que ceux de l’édition traditionnelle.»

Le professeur Katz est d’avis que la baisse des prix à venir au Canada sera moindre qu’aux États-Unis, car le prix des livrels canadiens a déjà diminué à la suite de la dégringolade des prix chez nos voisins du Sud.

Ce spécialiste, qui prépare un article sur les tactiques des éditeurs pour maintenir des prix élevés, souligne qu’il y a peu de données publiques sur les livrels au pays. Celles recueillies au cours de l’enquête du Bureau de la concurrence ne sont pas accessibles, car l’investigation se poursuit sur les pratiques d’autres éditeurs.

En attendant, les détaillants auront la possibilité d’offrir des rabais au plus tard à partir du 19 mars, et ce, pour «une période de 18 mois». Une sage décision, selon Ariel Katz. «Le marché du livrel est émergent et dynamique, c’est donc bien de limiter la durée de ces accords pour pouvoir réexaminer la situation.»

À noter que cette entente ne s’applique pas aux ventes de livrels aux bibliothèques – en vue du prêt aux abonnés – et aux institutions d’enseignement. Pour en savoir plus: Le consentement enregistré au Tribunal de la concurrence le 7 février 2014.

  Ajouter un commentaire

L'envoi de commentaires est un privilège réservé à nos abonnés.

Il n'y a pas de commentaires, soyez le premier à commenter.