VRS: un médicament gratuit pour les bébés
Dès l’automne prochain, un médicament contre le virus respiratoire syncytial (VRS) sera disponible pour les nourrissons de moins de six mois et les bébés vulnérables. Le Québec est la première province du Canada à l’offrir gratuitement.
Le virus respiratoire syncytial (VRS) est une infection saisonnière qui, de manière générale, commence à l’automne et circule durant tout l’hiver. La dernière saison, il a provoqué un fort engorgement dans les urgences pédiatriques.
Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) s’attend à ce que la distribution du médicament au début de l’automne « contribue à réduire le nombre de consultations médicales, de visites aux urgences et d’hospitalisations découlant de complications ».
Deux options pour protéger l’enfant
Le MSSS devrait commencer à recevoir le médicament d’ici le mois de septembre.
Chez les nouveau-nés, il sera possible de faire une injection suivant la naissance. « Le but est de protéger les enfants le plus rapidement possible, surtout s’ils sont nés pendant la période du VRS », dit la pédiatre Tania Sarrouge.
Les nourrissons âgés de moins de six mois au début de la saison du VRS pourront quant à eux recevoir le médicament dans le réseau des établissements de santé et de services sociaux. Les bébés y auront droit gratuitement une seule fois, lors de leur première saison de VRS, période où ils seront le plus vulnérables.
En plus d’être gratuit pour les moins de six mois, le médicament sera aussi offert aux bébés plus âgés qui présentent un état de santé les exposant à des complications. Vérifiez les critères d’utilisation du nirsévimab sur la liste des médicaments pour déterminer si votre enfant y est admissible et consultez un professionnel de la santé.
VRS : qu’est-ce que le nirsévimab ?
Le médicament appelé nirsévimab est un agent de prévention efficace contre le VRS. Il est administrable en une seule dose par injection intramusculaire.
Il ne s’agit pas d’un vaccin, explique la Dre Sarrouge, mais plutôt d’anticorps monoclonaux, des substances produites en laboratoire et capables de reconnaitre une molécule cible dans le corps, dans ce cas le virus du VRS. « Ce sont des anticorps à longue action, dit la pédiatre. L’avantage avec ce médicament, c’est qu’il protège pour toute la saison en une seule dose. »
Un vaccin permet à l’organisme de sécréter ses propres anticorps et est donc efficace plus longtemps.
La prise de nirsévimab ne présente pas de danger. « Le risque, c’est une réaction allergique, ce qui peut arriver avec n’importe quel médicament ou n’importe quel injectable, mais c’est très, très rare », précise le Dr Marc Lebel, pédiatre infectiologue au CHU Sainte-Justine.
Près de deux fois plus d’hospitalisations de tout-petits
De nombreux virus respiratoires, dont le VRS, ont circulé l’hiver dernier, provoquant un fort engorgement dans les urgences. Les hôpitaux pour enfants n’y ont pas échappé, alors que les jeunes bébés ayant contracté le VRS risquent particulièrement de connaitre des complications. « À Sainte-Justine, on a en moyenne 350 hospitalisations dues au VRS par année. L’année dernière, il y a eu 670 hospitalisations », illustre le Dr Lebel.
Selon lui, au moins 70 % des enfants contractent le VRS dans leur première année de vie et, de ce nombre, à peu près 40 % vont se retrouver atteints d’une infection des voies respiratoires basses, comme une pneumonie ou une bronchiolite. « De 1 à 3 % des enfants vont être hospitalisés. Ça parait peu mais 1 à 3 % de 80 000 naissances par année, ça fait beaucoup d’enfants qui sont obligés de consulter à l’urgence », ajoute le pédiatre infectiologue.
Au Québec, il est extrêmement rare que le VRS mène au décès.
Vacciner la maman pour protéger le bébé ?
Le nirsévimab est spécifiquement conçu pour les nourrissons, mais des vaccins existent pour prévenir le VRS chez les adultes. « Ces vaccins-là sont disponibles sur le marché, mais ils ne font pas partie actuellement des critères de gratuité déterminés par le Comité sur l’immunisation du Québec. Ce sont certainement des choses qui sont en train d’être évaluées », mentionne le Dr Lebel. Ces produits visent en particulier les gens de plus de 60 ans.
Les femmes enceintes peuvent également recevoir une dose de vaccin contre le VRS. « Une autre façon de protéger les bébés, c’est en vaccinant les mamans, explique la Dre Sarrouge. La maman va faire des anticorps, qu’elle va transférer au bébé. » Encore une fois, cette injection n’est pas gratuite au Québec actuellement.

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